Après Shrek et son ogre vert du même nom, Dragons et son héros intrépide toujours flanqué de son adorable dragon noir ou encore Kung Fu Panda et son panda aussi gourmand que gaffeur, les studios DreamWorks continuent d’agrandir leur longue galerie de héros improbables en la personne d’une jeune adolescente…kraken.

Créature mythologique, orginaire des légendes scandinaves, ayant la forme d’une pieuvre (ou d’un calamar selon les versions) gigantesque avec une quantité colossale de tentacules, le kraken s’est notamment fait connaître à travers le roman Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne, dans lequel le héros se confrontait au monstre tentaculaire, suivi par d’autres apparitions notables sur divers supports. Et c’est sur cet animal légendaire à la fois terrifiant et fascinant que le réalisateur Kirk DeMicco choisit de centrer le nouveau long-métrage de la firme au pêcheur sur la lune : Ruby, l’ado Kraken.

Ruby, l'ado Kraken
Ruby, l'ado Kraken © DreamWorks Animation

Dans la veine d’H2O, Spider-man ou encore Teen Wolf, la créature fantastique est une fois encore associée aux thématiques de l’adolescence avec tous les tropes que cela implique (la puberté, le corps qui change, les premiers émois amoureux, le sentiment d’être différent des autres et le bal du lycée).

Nous suivons donc la jeune Ruby Gilman, fille aînée de sa famille, avec qui elle vit dans la petite ville d’Oceanside au bord de la mer. Lorsqu’elle tombe à l’eau, elle découvre qu’elle est en réalité la princesse héritière du peuple des Krakens (bien loin des monstres assoiffés de sang qu’on s’imagine) dirigé par son excentrique grand-mère (Jane Fonda en VO, Nicole Doug en VF) véritable reine guerrière qui lui apprendra à combattre la grande menace des océans : les sirènes. Cela tombe bien car Chelsea, la nouvelle élève arrivée au lycée qui semble charmer tout le monde (dont la chevelure rousse nous évoque Ariel du film Disney) se révèle en être une. Mais curieusement elle prétend ne pas vouloir de mal à notre héroïne. Ruby peut-elle vraiment lui faire confiance ?

Premier point positif, l’animation est une fois de plus magnifique, avec des couleurs éclatantes. Les personnages sont aussi expressifs que dans le récent Super Mario Bros, avec leurs visages qui se déforment pour bien renforcer leur palette d’émotion. Mention spéciale aux Krakens et leurs corps très souples qui défient les lois du corps humain. Les séquences aquatiques nous donnent envie de plonger pour nager aux cotés de Ruby avec les baleines et autres méduses.

Ruby, l'ado Kraken
Ruby, l'ado Kraken © DreamWorks Animation

Le mélange d’humour et d’aventure est aussi bien dosé que dans ses prédécesseurs (Shrek, Dragons, Megamind, etc), et passe sans problème de moments drôles à des séquences de panique. On devine par la présence des smartphones et des applications que le film tente de s’ancrer dans l’air du temps, ce qui contribue à des gags assez hilarants. Le point d’orgue étant bien sûr le combats titanesque opposant Ruby à la « vilaine sirène », toutes deux devenant géantes avec des couleurs qui les distinguent bien.

Le doublage français est réussi, on sent que les comédiens ne se contentent pas de lire leurs textes. Notamment Alex Fondja dans le rôle de l’oncle Mérou qui nous fait plier de rire à chaque gaffe et Claire Baradat qui donne à la sirène un ton mielleux qui nous fait deviner sa fausse modestie. Le seul petit reproche qu’on aurait envie de faire au film est la présence du personnage d’un capitaine assez caricatural (Christophe Lemoine en VF), juste là pour accentuer la peur des humains vis-à-vis des Krakens alors que cela aurait pu se faire sans lui.

Nul doute que les adolescents d’aujourd’hui se retrouveront dans la situation de cette petite Kraken craquante et que les passionnés de fantaisie aquatique auront envie de s’immerger dans cette aventure made in DreamWorks.

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