Diane est veuve depuis peu et suite à un incident dans son internat spécialisé, Steve, son fils, doit rentrer à la maison. Atteint de trouble du déficit de l’attention, d’agressivité et d’hyperactivité, il est sujet à des crises de violence et à une forte agitation. C’est alors une cohabitation fragile qui s’opère, une nouvelle vie à construire.
Mommy pourrait rappeler J’ai tué ma mère et ses conflits mère/fils mais c’est avec une approche plus profonde et poignante que Xavier Dolan porte à l’écran l’histoire d’amour viscéral entre Diane et Steve. Ce film met l’accent sur les sentiments et joue entre tension et émotion, comme une danse au rythme saccadé. Les personnages principaux, Diane, Steve et Kyla semblent écorchés vifs, à fleur de peau et borderlines, connaissant chacun des problèmes, des souffrances mais se portant les uns, les autres. Ce sont des portraits sincères et justes qui s’offrent devant nos yeux, qui se déshabillent de leur carapace à chaque minute, pour révéler des êtres meurtris mais combatifs. Mommy délivre une vision réaliste sur les enfants atteints de troubles du comportement et sur les effets que cela amène sur leur famille, sur leur amour. La frontière chez Steve, entre amour passionnel et violence frontale n’est que très mince et c’est au côté de Diane qu’on voit cet enfant évoluer.
Xavier Dolan a su mettre en avant les personnages et leur caractère dans un décor simpliste, dans des plans légers mais lourds de sens. Contrairement à son prédécesseur – Laurence Anyways -, le visuel est au service du scénario. Cet écrin jauni et ambré, où les couleurs froides appartiennent à l’extérieur et les couleurs chaudes à la maison, traduit une forte mélancolie et nostalgie, des sentiments palpables tout au long du film.