Demolition de Jean-Marc Vallée

Je pense qu’il est déjà arrivé à tout le monde de découvrir un acteur / une actrice et d’apprécier ce qu’il fait jusqu’à vouloir visionner l’entièreté de sa filmographie. Et bien ce fut mon cas avec Jake Gyllenhaal. À l’âge de 15 ans je le découvre dans le film La Rage au ventre puis j’en regarde un autre, puis un autre, jusqu’à tomber sur Demolition de Jean-Marc Vallée. Jake Gyllenhaal a été ma porte d’entrée vers ce film qui a changé mon rapport au cinéma et qui a fait partie de la construction de ma cinéphilie.

Dans Demolition on suit Davis, un homme d’affaire à qui tout a l’air de sourire, jusqu’au décès soudain de sa femme dans un accident de voiture. Suite à cela va s’en suivre une quête émotionnelle aussi intrigante que touchante.

Le deuil est une thématique assez récurrente dans le cinéma de Jean-Marc Vallée, cependant dans Demolition il le traite de manière assez singulière. Davis est complètement détaché de ce qui lui arrive, il a besoin de tout démolir, de tout déconstruire pour comprendre comment les choses marchent – métaphore de sa propre déconstruction. Il a besoin de décortiquer sa relation, ses émotions et qui il est pour pouvoir se comprendre et se reconstruire après le drame.

Demolition

Demolition fait partie de ces films qui me demandent de nombreux jours (semaines) avant que je puisse poser des mots dessus. Après mon visionnage je savais qu’il m’avait touché, qu’il m’avait parlé mais je ne savais ni pourquoi, ni comment. Curieusement, j’avais le même rapport avec le film que le personnage de Davis avec le décès de sa femme. Je ne comprenais pas ce que je ressentais vis-à-vis de ce que je venais de voir et je n’arrivais pas à ressentir quoi que ce soit avant de comprendre pourquoi le film me parlait tant.

D’une scène de complicité musicale entre deux personnages à des scènes de démolition en passant par un tour en manège avec en fond La Bohème de Charles Aznavour, Jean-Marc Vallée a réussi à capter des moments qui ne quitteront jamais mon esprit. Tout comme ces personnages qui me suivent depuis mes nombreux visionnages. Des personnages attachants, qui ont tous leurs propres problèmes et que nous avons envie d’aider et de réconforter en tant que spectateurs (le jeune Judah Lewis y est d’ailleurs remarquable alors qu’il apparaissait à l’écran pour la première fois de sa carrière).

Demolition

Ce film, en dehors d’avoir participé à forger ma cinéphilie, m’a également permis de découvrir le cinéma de Jean-Marc Vallée, qui est aujourd’hui un de mes cinéastes préférés. Ses thématiques, son sens du montage, son rapport à la musique, la mélancolie qui se dégage de ses films, tout me parle dans ses films. Décédé il y a maintenant 1 an et demi, je ne cesserai de faire tourner ses films en boucle, et celui-ci en particulier. Et je vous recommande bien évidemment de faire la même chose.

Vous pouvez retrouver les autres lettres ici.

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