Tout commence sur une plage d’Hawai au soleil, où deux piliers d’Hollywood des années 80, Steven Spielberg et George Lucas s’étaient réunis pour envisager des projets ensemble alors que leurs nouvelles productions naissantes rencontraient un franc succès (l’Empire Contre Attaque pour l’un et Rencontres Du Troisième Type pour l’autre).Alors que Spielberg souhaite réaliser un James Bond, Lucas quant à lui expose une nouvelle idée qui deviendra Les Aventuriers de l’Arche Perdue.

Ils font alors appel à Lawrence Kasdan, et le scénario commence à se développer avec Lucas et Philip Kaufman. Immédiatement c’est à Harrison Ford que le rôle est proposé, après la belle impression qu’avait laissée sa performance dans L’Empire Contre Attaque chez Spielberg. Notons que Tom Selleck et Nick Nolte étaient aussi pressentis mais l’un a refusé le rôle face à son engagement sur la série Magnum et l’autre refusa tout comme Jeff Bridget. Harrison Ford devenait donc l’iconique personnage. En 1981, Les Aventuriers de l’Arche Perdue sort sur les écran et sera plus tard renommé Indiana Jones Et Les Aventuriers De l’Arche Perdue. Trois suites aboutiront en 1984, 1989, et 2011.

Cette semaine, l’ultime volet de la saga Le Cadran De La Destinée  débarquait dans les salles du monde entier, après une première mondiale au Festival De Cannes en mai dernier. Douze ans après les dernières aventures du Dr Jones dans Le Royaume Du Crâne De Cristal, Harrison Ford fait ses adieux au personnage qui a forgé sa légende (aux côtés de ceux de Star Wars et Blade Runner), après l’avoir endossé pendant plus de 40 ans.

Dans cet ultime volet réalisé par James Mangold (qui reprend la saga après le désistement de Spielberg), le plus célèbre des archéologues se lance dans la quête du Cadran D’Archimède, un artefact puissant qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles, un objet convoité par ses plus grands ennemis : les nazis. Pour ce nouveau périple, il est accompagné de sa filleule Helena Shaw (interprété par Phoebe Waller-Bridge).

À l’occasion de la sortie de ce cinquième volet, PelliCulte vous dévoile son classement des cinq films de la saga.

5. Indiana jones et le cadran de la destinée (2023)

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Phoebe Waller-Bridge et Harrison Ford dans Indiana Jones et le Cadran de la Destinée. © Lucas Film

Un peu plus d’une décennie après le dernier opus, LucasFilm décide de remettre l’une de ses dernières icones au goût du jour : Indiana Jones ou la référence du film d’aventure. Première problématique, le scénario semble mettre du temps à aboutir, la deuxième le tournage est sans arrêt reporté, et enfin la troisième Steven Spielberg quitte le navire pour s’atteler à d’autres projets (bonjour Ready Player One et West Side Story) .C’est donc le très bon James Mangold, connu pour les deux derniers opus Wolverine qui prend le relais avec la lourde tâche de faire oublier les Aliens du précédent film. Harrison Ford a 80 ans et même si le chapeau et le fouet lui vont encore très bien, on se demande vraiment si on avait besoin de voir un cinquième film.

de la nostalgie, et après ?

Si cela démarrait plutôt bien avec un Ford rajeuni sur une grosse séquence d’action d’une bonne demi-heure dans un train, c’est ce qui suit qui pose problème. Mangold et ses co-scénaristes tirent un trait sur l’excellente conclusion du Royaume du Crâne de Cristal et repartent à zéro. Pile l’erreur à ne pas faire .

En dehors de cela, on ressent à peine la saveur d’un opus made in Spielberg. Tout paraît assez imité ou songé mais rien n’y fait. Ajoutez à cela une incarnation de Ford pâteuse et très loin du légendaire archéologue des Aventuriers de L’Arche Perdue. On en croit à peine nos yeux en le voyant s’affaler sur son fauteuil en caleçon, tout cela est très navrant à voir. On salue tout de même l’élégant et talentueux Mads Mikkelsen, qui incarne le nouvel antagoniste nazi, et on apprécie l’énergie de Phoebe Waller-Bridge qui aurait les capacités de prendre la relève dans le futur.

Une ultime aventure à des années lumières des précédentes, qui démystifie le héros de plusieurs générations et conclut maladroitement en nous rappelant le bon vieux temps. Bref, un clap de fin décevant.

4. indiana jones et la dernière croisade (1989)

Harrison Ford et Sean Connery dans Indiana Jones et la Dernière Croisade
Harrison Ford et Sean Connery dans Indiana Jones et la Dernière Croisade © Lucas Film

Avant d’en arriver aux choses fâcheuses, parlons un peu de ce maussade troisième volet où il est question de la relation compliquée qu’entretient Indiana avec son père. On le sait, c’est un thème très important aux yeux de Spielberg. Si cela se mêle parfaitement avec le reste de l’histoire dans certains films (The Fabelmans), dans le cas de La Dernière Croisade cela fonctionne difficilement.

On ne sait pas trop si le but de l’histoire est de placer Indy en tant que fils qui veut renouer avec son père ou que les deux fusionnent ensemble durant l’intrigue. Certes il y a de l’intérêt là-dedans, mais quelque chose ne prend pas. Bien entendu on apprécie les réactions de Sean Connery face aux exploits de son fils mais tout cela est rapidement inintéressant.

Il peut arriver que cela donne des moments drôles et intimes avec une bonne dose d’action à côté, mais dans sa globalité c’est un troisième opus beaucoup moins dynamique. Même s’il est question de partir en quête du graal, on nous ressort les nazis sans qu’ils soient vraiment marquants, le tout dans un scénario cliché qui s’avère prévisible. Quel dommage.

3- Indiana Jones Et Le Royaume Du Crâne de Cristal (2011)

Harrison Ford et Shia Laboeuf dans Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal
Harrison Ford et Shia LaBeouf dans Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal © Lucas Films

Puisqu’on en parlait autant aller dans le fond des choses. Plus de deux décennies après La Dernière Croisade, Indy 4 voyait enfin le jour (il faut dire que l’équipe a mis beaucoup de temps à trouver un créneau pour le tourner). Néanmoins, celui qui a suscité le plus gros engouement est aussi celui qui a le plus déçu. Un Ford vieillissant, un Shia Laboeuf peu convaincant pour beaucoup, et des extraterrestres qui ont bien marqué les esprits, mais pas pour les bonnes raisons. Pourtant, nous on l’aime bien ce quatrième opus (bien plus que l’ultime volet en tout cas).

UN FILM D’AVENTURE FAMILIAL

Après le père dans le précédent, c’est son fils Mutt qui nous est présenté. Un motard un peu égaré dans la vie, caché à son père depuis sa séparation avec son amour de toujours, Marion Ravenwood (un plaisir de retrouver Karen Allen). Un opus qui a plus d’énergie, prend plus de risques et renoue avec le passé de notre héros avec de nouveaux antagonistes, les russes. La première demi-heure suffit à remettre Indiana Jones à un bon niveau comme dans le temps face à une Cate Blanchett inédite qui joue les rivales avec beaucoup d’assurance. Quant à la scène du frigo, simple erreur d’écriture, ça arrive à tout le monde, de même pour l’Alien en gros plan dans les dernières minutes du film.

On aime retrouver l’alchimie entre Harrison Ford et Karen Allen, on ne boude pas notre plaisir devant le combat d’épée entre Blanchett et Laboeuf en pleine jungle, et enfin John Hurt en vieux savant fou. Que dire de plus ?

Un opus aussi très riche en belles cascades et en belles répliques. « Elles avaient toutes le même problème, elles n’étaient pas toi » dit Indy à Marion en pleine course poursuite. On ne le savait pas si romantique ! Alors que les deux complices des Aventuriers de l’Arche Perdue renouent au fur et à mesure, tout s’enchaîne jusqu’à un climax plein d’obstacles et de partis pris, pour arriver à une conclusion en grande pompe qui pouvait aisément terminer la saga. Hélas ce n’est pas le cas.

2-Indiana Jones Et Les Aventuriers De L’Arche Perdue (1984)

Harrison Ford dans Indiana Jones et les Aventuriers de l'arche perdue
Harrison Ford dans Indiana Jones et les Aventuriers de l'arche perdue © Lucas Films

Oui vous avez bien vu ! On passe du quatrième au tout premier opus, c’est par là que tout commence.

Docteur en archéologie, chercheur invétéré et bien sûr un grand séducteur. Voilà donc comment on nous présente Indiana Jones, qui pour cette première aventure est chargé de retrouver l’Arche d’Alliance, une arme très puissante mais aussi très dangereuse si elle tombait entre les mains des nazis. Indy prend donc la route du Népal pour y retrouver Marion Ravenwood, la fille de son ancien mentor décédé. En sa compagnie, il poursuit sa quête.

UN FILM QUI NE VIEILLIT PAS

Voilà bien longtemps qu’on a perdu le charme d’un film d’aventure comme celui des Aventuriers de l’Arche Perdue, un film qui gagne en longévité depuis plusieurs générations, sans manquer de cueillir les nouvelles.

Il y a de l’épique, du romanesque, de l’humour, de très bonnes cascades, sans oublier le thème culte de John Williams évidemment ! Un thème qui permet au grand Ford d’imposer son personnage sur de nombreuses productions actuelles bien fades et démunies de magie.

On regrette l’appel à l’aventure des premières heures d’Indiana Jones, Hollywood manque cruellement de films aussi entrainants et braves que celui-ci. Des films où les héros survivent à tout en restant crédible, ou des films ou les héros vivent une belle love story. Cliché mais typique. Un premier opus qui génère du rire, et de la nostalgie encore et toujours. Spielberg nous délivre ici l’un des plus grands films d’aventure qui encore aujourd’hui sort du lot. De l’inventivité, de la maitrise, et une belle histoire d’amour. On n’en demandait pas tant.

1-Indiana Jones Et Le Temple Maudit (1984)

Indiana Jones et le Temple maudit

Chronologiquement, il se passe avant le premier opus, mais ça ne l’empêche pas d’être le plus sombre et aventureux des cinq. Se situant en Inde, ce deuxième opus inclut deux compagnons de route pour Indiana, à savoir la capricieuse chanteuse de cabaret Willie Scott et le jeune aventurier Demi Lune. Le trio se retrouve à la recherche des pierres de Sankara détenues dans un temple souverrain ou des enfants des villages voisins sont réduits en esclavage.

Généreux en grandes séquences d’actions comme en humour, Le Temple Maudit possède le meilleur trio de la saga, Spielberg tire de ses protagonistes une grande énergie et parvient à les rendre complices et amusants. Le personnage de Willie (Kate Capshaw) râleuse mais courageuse qui ne peut que succomber au charme de l’intrépide Henry Jones, toujours impliqué dans les pires situations. Elle pourrait être insupportable mais Spielberg et son interprète réussissent à en faire le personnage le plus attachant du film, si ce n’est la meilleure héroïne de la saga (Marion est juste derrière).

L’ESCLAVAGE UN THEME IMPORTANT CHEZ SPIELBERG

C’est aussi le seul volet à parler d’un thème aussi délicat que l’esclavage des enfants. Certes le futur réalisateur de Lincoln et Amistad ne fait ici qu’effleurer le sujet, mais on reconnait la volonté du réalisateur de faire autre chose que  » Indy contre les nazis » ou « Indy tue les méchants ». Ici, le scénario ose bien des choses avec une dernière partie très sombre qui donnerait presque des haut-le-coeur.

Tout cela rend Le Temple Maudit éligible au titre du meilleur opus de la saga. Quand on voit comment cette dernière a abouti, le film ne peut être que davantage estimable. Les Aventuriers de l’Arche Perdue c’est génial et charmant sans prendre une ride, mais Le Temple Maudit reste irréprochable à bien des niveaux. Et si on avait su ce que le tout jeune Key Huan Quan allait devenir à l’époque on ne l’aurait jamais cru.

Ke Huy Quan dans Indiana Jones et le Temple maudit
Ke Huy Quan dans Indiana Jones et le Temple maudit © Lucas Films

On a conscience de l’importance de cette saga au sein de la pop culture et même dans l’immense filmographie de Steven Spielberg. Malgré des impressions très mitigées sur le cinquième volet, on vous encourage à aller le découvrir dans les salles de cinéma. Un Indiana Jones sur grand écran ça fait du bien, et on retient tout de même de bons moments dans ce Cadran de La Destinée et de nombreuses références au premier opus qui rendent nostalgique.

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