Cette solitude est parfaitement montrée par la mise en scène qui détache complètement Jackie du reste du monde. Elle apparaît souvent en retrait des autres personnages, elle est complètement décrochée de l’image. Cette séparation est accentuée par le tailleur rose qu’elle porte qui est en contraste avec les costumes noirs qui l’entourent. Jackie est constamment en marge du milieu dans lequel elle se trouve, personne ne comprend ce qu’elle endure et elle est seule à traverser cette épreuve. Seuls deux personnages sont inclus dans cette bulle construite autour de Jackie. Tout d’abord Bobby (Peter Sarsgaard), le frère de John F. Kennedy, qui est le seul personnage à partager sa peine, à pouvoir la comprendre car il traverse la même épreuve. Il essaye de la soutenir et de respecter tous ses choix tout en essayant de faire les siens et de gérer, lui aussi, son propre deuil. Et Nancy (Greta Gerwig), amie de Jackie et secrétaire à la Maison-Blanche, qui est présente pour elle, proche d’elle et qui la soutient durant toute cette épreuve. Ces deux personnages sont filmés beaucoup plus proches de Jackie, ils sont en phase avec elle, contrairement au reste du monde. Le format 1.66:1 du film accentue également sa solitude. Il permet au spectateur d’être au plus proche de Jackie, et nous ne pouvons qu’ignorer le reste au vue de la proximité que nous avons avec le personnage.