Alors que Halloween Ends le nouveau (et l’ultime) volet de cette nouvelle trilogie sort ce mercredi en salles et met un point final (on l’espère) au duel sans fin entre Michael Myers et Laurie Strode, revenons sur le redémarrage de la franchise Halloween qui a connu de nombreuses suites/remakes/reboot au fil des années, mais aucune de ces productions n’est désormais plus valable, car jugées, mauvaises, c’est donc le studio Blumhouse spécialisé dans la production de films de genre à petits budgets qui a redonné ses notes de noblesse à la licence Halloween.

Et quelle joie de voir l’héritage du maître John Carpenter assuré ! Rien que la scène d’introduction avec les deux journalistes à l’hôpital psychiatrique de Smith Grove qui vont tenter un échange avec le légendaire tueur d’Halloween Michael Myers est incroyable. David Gordon Green a saisi tout le potentiel de ce tueur mystérieux, muet et meurtrier. L’appel au masque 40 ans plus tard, de quoi nous mettre dans l’ambiance et remettre, dès le début, la saga sous son meilleur jour.

Le générique démarre, la fameuse citrouille halloween se reconstitue, le thème on ne peut plus iconique de John Carpenter retentit, nous voilà déjà rassurés.

Hormis le côté nostalgique, suite cohérente, et l’héritage Carpenter/Green, ce redémarrage miraculeux de la saga s’avère plus violent , sévère et Haddonfiled s’élargit. Fini les meurtres démunis de la moindre goutte de sang et la caméra qui alterne entre deux maisons, on se balade à travers Haddonfiled dans toute sa splendeur (et ses raccourcis), et les meurtres sont bien plus brutaux ! 

Nous avons une incroyable scène de tuerie dans les toilettes d’une air d’autoroute, où Gordon Green organise la première étape de la renaissance meurtrière de Myers, Green iconise/immortalise à nouveau le croque-mitaine lors d’un plan-séquence qui rappelle Carpenter, et son thème iconique qui accompagne une nouvelle fois la marche meurtrière de Myers.

Du côté des protagonistes principaux, nous retrouvons avec grand plaisir une Laurie Strode (toujours jouée par Jamie Lee Curtis) hantée par l’affreuse nuit de 1978, plus de vivacité dans le regard, une détermination d’en finir, tuer le passé, tourner la page, c’est ce que ce film raconte. Les traumatismes du passé pas encore éteints, qui n’attendent qu’à être détruits. Andi Matichak joue Allyson la petite fille de Laurie tiraillée entre une grand-mère névrosée et une mère fatiguée et détruite (joué par Judy Greer) qui a choisi de prendre ses distances. La famille Strode est divisée, meurtrie, happée par un passé qui vient de refaire surface et va semer le trouble un peu partout.

L’essence du premier Halloween est pleinement saisie, tout ce qui faisait le génie, le culte de ce dernier est repris, revisité, remis à l’ordre du jour et tout fan des premières heures de la saga ne peux être que ravi. Carpenter officie toujours à la musique et nos oreilles en jouissent de bonheur, parce qu’en tant que spectateur nous constatons à quel point le film original est respecté et honoré, sans incohérence, bien au contraire un fil conducteur s’installe.

Halloween 2018, ou le miracle inespéré pour une franchise jusqu’ici très bancale, un réalisateur qui a enfin saisi le bogyman qu’il mettait en scène et le traumatisme de ses victimes. Haddonfiled devient à nouveau une ville où les rues débordent de cadavres et le couteau tranchant reprend enfin du service pour un nouveau périple des plus plaisant. Un redémarrage réussi, qui passe après une œuvre indéfiniment culte en installant le terrain pour les films suivants, et assure un héritage d’ensemble.
C’est validé !

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