LES LUMIÈRES SE RALLUMENT ET… ?

Hélas, c’est la douche froide, sitôt le générique de fin commencé qu’un sentiment mitigé nous envahit. Nous savons que bien avant sa sortie, le nouveau long métrage de Olivia Wilde avait fait parler de lui, mais pas pour les meilleures raisons ! Des conditions de tournage compliquées avec le renvoi de Shia Laboeuf notamment qui entretenait des rapports tendus avec l’équipe, des tensions étaient également signalées entre Olivia Wilde et Florence Pugh, bref ! Don’t Worry Darling possédait déjà sa petite réputation, il ne restait plus qu’à voir le résultat en salles.

© Don't Worry Darling

RIEN DE NOUVEAU ?

Résultat mitigé donc, puisque celui qui aurait pu être le thriller psychologique de cette fin septembre s’avère être un condensé de Truman Show, la série Marvel Wanda Vision avec une nuancée de Black Swan, mais avec un scénario beaucoup trop vu et revu.

Rien de bien original, Don’t Worry Darling reprend les codes basiques du film psycho aux multiples faces cachées où l’héroïne est prise d’hallucinations et devient au regard de tous une folle, et même si on ne remet pas en cause le talent de Florence Pugh qui joue sans imperfections Alice une femme au foyer à la vie bien propre et routinière, ce schéma n’a rien de neuf, ni dans son développement ni dans son aboutissement qui se devine assez rapidement.

LE SUPERFICIEL TUE LE NATUREL

Dès le premier quart d’heure, toute cette perfection dans le foyer du couple joué par Pugh et Harry Styles (qui joue Jack), paraît fausse, et on y décèle immédiatement quelque chose d’anormal et de superficiel, on ne voit qu’une image faussée d’une vie parfaite pendant près d’une demi-heure forcément ça éveille les soupçons. Sans compter cette luminosité constante qui plane durant tout le métrage et qui de suite retire tout naturel à l’image, et à l’intrigue en elle-même.

NON FÉMINISTE ?

Par-dessus tout Don’t Worry Darling est aussi un film anti féministe, puisqu’il est question d’une femme (et de quelques-unes) qui attend(ent) patiemment à la maison que son(leurs) mari(s) revienne(ent) du travail, une scène qui a lieu au début illustre clairement cette position, avec chaque femme au pas de la porte accompagnant le départ de leurs maris au même moment. Une vision totalement contraire à un bon nombre de films féministes vus ces dernières années, dont le plus notable reste Promising Young Woman de Emerald Fennell sorti l’année dernière qui en a révolté plus d’un.

DES INFLUENCES MALADROITES ET UN ACTEUR INUTILE

Olivia Wilde, est alors sur deux positions bancales le huit clos psychologique redit qui est à deux doigts de ressembler au Midsommar de Ari Aster, avec une séquence très réussie où Florence Pugh est égarée en plein désert sous une chaleur étouffante, et le film non-féministe superficiel, hélas dans les deux cas ça fait du sur place.

Et puis en dehors des multiples scènes de crises de Pugh, un certain Chris Pine tentera de se frayer une place dans ce scénario fort mal construit, et sa présence est sûrement l’une des choses les plus oubliable du film, même si son charisme naturel attire l’attention durant deux, ou trois scènes, son personnage n’a guère le temps de trouver un quelconque développement pendant les 2h04 que dure le film.

On ne comprend jamais vraiment pourquoi il intervient dans l’intrigue ni ce qu’il doit apporter à l’ensemble, même si on le reconnaît, une scène de dîner qui intervient vers le climax permet une confrontation tendue entre lui et Pugh, mais là encore on cherche le but de cette mise en scène et de la dualité qui s’installe entre les deux. En soi beaucoup de mystères dans tous les sens et qu’une seule explication logique mais maladroitement balancée, mais de toute façon très prévisible, ce qui n’empêche pas une fin bâclée, comme si on ne savait pas de quelle manière conclure ce qui laisse une impression très mitigée au spectateur.

© Chris Pine dans Don't Worry Darling

QUE RETENIR DE POSITIF ?

En tant que film et dans son entrée en matière, Don’t Worry Darling n’est pas déplaisant à voir, c’est beau (trop beau), c’est épuré, très bien joué, et garni de quelques scènes bien faites, on peut constater une bonne alchimie entre notre duo de tête Pugh et Styles, mais on devra se contenter que de ça, puisque les 45 premières minutes passées si ce n’est moins c’est du déjà vu, et le final en est amusant de prévisibilité.

POUR CONCLURE…

Ce nouveau film de Olivia Wilde (en tant que réalisatrice et actrice attention) à des influences notables, un très bon casting, et beaucoup d’autres atouts, et par dessus tout du potentiel, mais tout ça est gâché par un scénario similaire à tant d’autres, et sans aucune originalité.

Un film qui n’a pas fait parler de lui pour les bonnes raisons, mais bénéficie d’une belle visibilité, une bonne chose pour Wilde qui jusqu’à ici n’avait pas rencontré de succès (ou pas de très gros), Booksnart et Free Hugs n’avaient pas marqué, mais la réalisatrice est en contact avec Sony pour réaliser un film centré sur le personnage de comics Spider-Woman, une nouvelle occasion pour elle, on l’espère de se révéler en tant que metteuse en scène.

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