Synopsis: Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d’un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle.

UN HYMNE À L’AMOUR ET À LA LIBERTÉ.

Après le succès de son film Loin du Paradis sorti en 2002, le réalisateur Todd Haynes, figure majeure du cinéma indépendant américain, se replonge dans le passé avec Carol, un nouveau mélodrame sentimental présenté et récompensé au Festival de Cannes en 2015. L’histoire de ce film est basé sur le roman semi-autobiographique, Les Eaux Dérobées (The Price of Salt) de Patricia Highsmith paru en 1952.

Construit sur un grand flashback, ce film met en scène deux femmes de milieux sociaux totalement différents dans le New York des années 50. Therese a une certaine indépendance mais vit une vie assez modeste, et doit travailler pour subvenir à ses besoins. Alors que Carol, est une femme au foyer, prisonnière d’un mariage peu heureux et issue de la grande bourgeoisie. Dès les premières scènes, nous assistons à l’un des plus beaux coups de foudre de l’histoire du cinéma. Tout commence par un jeu de regard à travers lequel va s’établir le premier contact entre les personnages. Des regards qui au fil de l’histoire deviendront de plus en plus importants, remplaçant même le dialogue dans certaines scènes.

Mais le cinéaste n’a pas seulement cherché à nous raconter l’histoire d’amour de ces deux femmes, il a voulu nous la faire vivre. Ce dernier nous plonge au cœur même de leur vie sentimentale, en ne nous épargnant rien, ni leurs tourments intérieurs, ni leurs doutes, leurs peurs, leurs angoisses, ce qui nous permet de mieux comprendre nos protagonistes et de nous rendre plus proche de ces dernières. Therese est une femme que l’on arrive facilement à cerner et ce qui permet au spectateur de devenir le premier témoin de l’évolution des sentiments de la jeune femme à l’égard de Carol, qui est au contraire, un personnage bien plus complexe.

« Please don’t be angry, when I tell you that you seek resolutions and explanations, because you’re young »
Lettre de Carol pour Therese.

Todd Haynes n’a pas seulement choisi de reconstituer l’histoire de deux femmes dans une époque précise, il a voulu reconstituer le cinéma d’une autre époque, grâce aux couleurs, aux décors, aux costumes et à la qualité de l’image. Le film est tourné à Cincinnati dans l’Ohio. Cette ville est restée figée dans le temps, et offre un décor parfait pour se replonger dans les années 50. Carol est aussi doté d’une qualité d’image époustouflante. Le film tourné en 16 mm, permet aux spectateurs d’être plongés pendant plus d’une heure et demi dans une tout autre époque.

Le duo d’actrices Blanchett-Mara est également merveilleux, épatant et fonctionne parfaitement à l’écran. La voix de Cate Blanchett nous envoûte, alors que la douceur et la timidité de Rooney Mara nous transporte. Le jeu de cette dernière est d’ailleurs d’une incroyable justesse et ce rôle est pour le moment, l’un des meilleurs de sa carrière.

Nous terminerons donc avec ces quelques mots; Carol est un film sans aucune imperfection qui le place donc comme l’un des meilleurs films de cette dernière décennie. Le réalisateur nous fait découvrir un temps que nous n’avons pas connu en nous rappelant les réalités de celui-ci. Todd Haynes a réussi à peindre une magnifique et poignante histoire entre ces deux femmes et a fait de ce film, un chef- d’œuvre d’une vive sensibilité et d’une beauté inégalable qui ne laissera personne indifférent.

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