Blue Beetle…que dire de ce film de super-héros qui ne fait pas grand-chose pour se démarquer de ses prédécesseurs, et sortant dans un climat assez flou pour les films de super-héros et l’industrie hollywoodienne ? Voyons ça tout de suite.

Une intrigue déjà vue

Le long-métrage est basé sur le héros éponyme de DC Comics crée en 1939. À la réalisation, nous retrouvons Angel Manuel Soto et au scénario, Gareth Dunnet-Alcocer. On y fait la connaissance du dénommé Jaime Reyes (Xolo Maridueña, que l’on connaît via la série Cobra Kai) et de toute son excentrique famille d’origine latino.

Menacé lui et sa famille de se faire expulser de leur maison, l’intrépide garçon croise la route de Jenny Kord. Cette jeune et belle héritière d’une grande entreprise spécialisée en armes high-tech semble fuir de mystérieux poursuivants. Dans sa hâte, elle lui donne une boîte encore plus mystérieuse. Elle lui dit de fuir et de garder précieusement cette boîte qu’il ne doit jamais ouvrir sous aucun prétexte. Comme on peut s’en douter, le jeune garçon ouvre la boîte révélant un étrange scarabée bleu qui vient s’accrocher sur son dos et le recouvre d’une armure dotée d’une grande panoplie de gadgets. Épaulé par sa famille et par Jenny, le nouvel apprenti héros va essayer de trouver le moyen d’enlever ce scarabée de son corps…

Nous pouvons déjà noter dans ce résumé des éléments clairement empruntés à d’autres films de super-héros. Le scarabée se jette au visage de Jaime comme le symbiote Venom de Spider-Man. On voit le visage du héros sous son armure tel Iron Man, armure qui communique avec lui en voix off.

Notons également que l’antagoniste du film est la P.D.G. d’une grande entreprise comme un certain Lex Luthor. L’une des scènes de combat est filmée avec un traveling circulaire comme dans le film Aquaman. Également, une confrontation verbale entre le héros et le méchant sur l’amour de la famille qui rend soit fort soit faible et enfin, l’éternel passage où le héros se laisse emporter par sa colère… Il y a néanmoins un petit détail assez rare pour le souligner : la famille du héros apprend rapidement l’identité secrète de notre héros. Elle tente même de l’aider du mieux qu’elle peut, ce qui change un peu des histoires où le justicier masqué souffre de la solitude. Cela apporte un coté communion à l’histoire.

© Warner Bros. Ent. All Rights Reserved. TM & © DC
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Le casting, une force de Blue Beetle

L’une des forces du long-métrage réside dans son casting. Xolo Maridueña, avec son sourire timide et ses yeux pleins de rêves et d’énergie, porte bien le film. Il interprète un jeune héros voulant faire ses preuves et sortir sa famille du pétrin (bien que le thème des immigrés latinos ne soit pas vraiment mis en avant). Famille qui, malgré un humour un peu envahissant par moments, forme une assez bonne dynamique de groupe.

On y retrouve Belissa Escobedo en sœur sarcastique tout de même attachée à son frère. Mais aussi George Lopez en oncle spécialiste de mécanique. Damián Alcázar et Elpida Carrillo en parents aimants ainsi que Adriana Barraza en gentille grand-mère qui cache bien son jeu. Tous ensemble, ils nous font sincèrement ressentir cet attachement familial que le film veut nous montrer. Jenny Kord est, quant à elle, interprétée par Bruna Marquezine. De par ses réactions et son visage expressif, elle arrive à rendre son personnage un peu mémorable et attachant, notamment durant la scène où elle se confie à Jaime au sujet de sa propre famille assez absente.

Seule ombre au tableau de ce beau casting : Susan Sarandon dans le rôle de la diabolique tante de Jenny, Victoria. Elle a beau réciter son texte comme du Shakespeare et faire les gros yeux, son personnage de « vilaine cheffe d’entreprise » reste assez fade. Notamment comparé à son bras droit, Raoul Trujillo alias Carapax qui en impose avec sa main de fer et son visage dur. Son regard implacable suffit pour nous faire comprendre qu’il ne faut pas l’embêter…

© Warner Bros. Ent. All Rights Reserved. TM & © DC
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Des effets spéciaux corrects et une BO oubliable

Au niveau visuel, si la combinaison en CGI de notre héros a son charme, reconnaissons une faible mise en scène dans quelques passages. On pense notamment à la scène où Jaime est propulsé dans l’espace : la Terre n’a pas l’air vraiment grande… Mais cela n’empêche pas les scènes d’action d’être aussi spectaculaires que dans les Spider-Man de Sam Raimi. Néanmoins, les dialogues sous-entendent que Jaime peut faire apparaître tout ce qu’il veut par la force de son imagination. Ainsi, il est tout de même dommage que l’armure se contente de faire apparaître deux rayons lasers et une épée semblant sortie de Final Fantasy…

La musique composée par Bobby Krlic n’est pas vraiment mémorable. D’autant plus qu’elle ne colle pas toujours aux situations montrées à l’écran. Par exemple, la musique accompagnant la première transformation de Jaime en armure. Elle essaie de donner un aspect comique à la situation, ce qui gâche un peu la panique du moment.

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Blue Beetle : Un film dans la moyenne

En somme, un casting bien campé, des effets spéciaux corrects, une B.O peu mémorable, ajoutez à ça une intrigue utilisant des éléments déjà aperçus dans d’autres films du genre… Tout ceci fait de Blue Beetle un film ni vraiment catastrophique ni extraordinaire.
Il se situe dans un entre-deux résumant la vision que la Warner avait du projet à la base : un film mineur sans grande importance. Chose bien ironique de la part d’un film qui essaie de mettre en avant un groupe précis de minorité. Sans compter qu’au départ, le film devait sortir sur la plateforme HBO Max et non en salle. Néanmoins, si vous êtes fan du scarabée bleu ou juste curieux, nous vous invitons à laisser sa chance au film.

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