White Riot - Rubika Shah

? Réalisateur : Rubika Shah

? Casting : Joe Strummer, Red Saunders, Tom Robinson, Mick Jones

? Genre : Documentaire

? Sortie : 5 octobre 2019 (Royaume-Uni), 5 août 2020 (France)

Synopsis : Royaume-Uni, fin des années 70, en pleine explosion punk : face à la montée de l’extrême- droite nationaliste et raciste, un groupe de militants choisit la musique comme arme. C’est l’aventure de Rock Against Racism qui, avec The Clash en première ligne, va réconcilier sur des rythmes punk, rock ou reggae les communautés d’un pays en crise.

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De tout temps, dans la courte mais belle histoire du cinéma, la question du racisme, ou de la « différence raciale », a interpellé, a fasciné, a révolté. De nombreux films en découlent. De Naissance d’une Nation à, jusqu’à très récemment, Tout simplement noir, la question fascine car elle résulte d’un constat concernant une réalité triste et, par essence, palpable. C’est cette question que Rubika Shah, la réalisatrice, a décidé d’aborder dans White Riot qui fait un lien surprenant entre une lutte pour l’égalité raciale et une musique qui n’en avait encore rien à faire. Enfin… jusqu’à la « révolution Rock Against Racism ».

C’est dans une Angleterre meurtrie par la Seconde Guerre Mondiale et dans laquelle règne une forme de ségrégation, autre que celle présente en Afrique du Sud, que la réalisatrice a décidé de poser sa caméra et son intérêt. Le NF, parti d’extrême droite, racialiste et accusateur, prend de la place dans l’échiquier politique. Le danger se fait sentir. Les stars commencent à dériver : Eric Clapton, légende du rock anglais, dérape. David Bowie, également. Un front, mené par Roger Huddle et Red Saunders, se lève dès l’hiver 1976. Rock Against Racism est né. Sa volonté ? Rassembler une population meurtrie sous la beauté d’une musique jeune, enlever les barrières, vivre ensemble.

Répression
© The Bookmakers / The Jokers
Répression…
© The Bookmakers / The Jokers
Utopique me direz-vous ? Oui, c’est évident mais ce n’est pas le pire, croyez-moi.

« C’est une révolution ?
Non, Sire, c’est une révolte. »

Le film traite mal son sujet, la genèse du mouvement vers son oubli le plus total, c’est une évidence. Rubika Shah, dans sa bonté fulgurante mais, hypocrite, n’hésite pas à raconter des inepties pour donner à son film un peu de cachet. Elle réussit seulement à donner la migraine d’un mauvais concert. Résultat, le documentaire n’est qu’un gloubi-boulga d’une gauche agissante qui répète à longueur de journées les mêmes banalités vomitives, les mêmes thèses manichéennes loin des faits. 

La réalisatrice force son propos, se trompe et confond ses thématiques. Elle ne sait pas où elle va mais, elle sait ce qu’elle fait : un mélange woke, secoué des mains d’intervenants puants autant la sueur vengeresse que l’alcool typique. Elle mêle son idéologie, que personne n’écoute, à une animation sobrement punk, loin du rose des rastaquouères perdus. C’est laid. Il faut le dire, dans le fond, comme dans la forme. Il ne manquait plus qu’un passage sur la défense des animaux pour nous faire tomber dans l’ivresse du vomissement, dans la facilité de la Haine. Là, c’est juste consternant de bassesse, affligeant de débilité manichéenne.

Ce film n’a aucune valeur. Historiquement ou idéologiquement, il bafoue tout, ne respecte rien, n’exprime pas grand chose. Il n’est pas plus fort qu’un derrière de paquet de céréales, pas plus important qu’une liste de courses. Le propos de ce film tient sur un timbre-poste et encore, c’est si on écrit gros ! C’est la paresse au service de l’inutilité. Ce sujet est anecdotiquement oubliable, surtout dans l’histoire fournie du XXème siècle.

Rock and roll
© The Bookmakers / The Jokers
Rock and roll
© The Bookmakers / The Jokers

Note

Note : 1 sur 10.

1/10

White Riot pourtant si prometteur se révèle être un ramassis idéologique brusque qui oublie même d’inviter le présent à la table du passé ne tissant, de ce fait, aucun lien entre les deux. Ou alors un bête écran titre, témoin, une nouvelle fois, d’une fainéantise intellectuelle désolante.

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