Alors que demain sera donné le 70e palmarès du Festival de Cannes, petite rétrospective sur soixante-dix années de cinéma, avec les palmes favorites de nos rédacteurs Antoine et Thomas.


Antoine

Mentions spéciales : Conversation Secrète (1974), Le Pianiste (2002), Amour (2012)

5) La Chambre du Fils (Nanni Moretti, 2001)

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Nanni Moretti au sommet de son art. 7 ans après avoir enlevé le prix du jury pour son Journal Intime, Nanni signe une oeuvre franche et émouvante. Un film puissant et marquant comme seul Moretti sait les faire. A l’acmé de son art, il renverse Mulholland Drive, La Pianiste, The Barber ou La Chambre des Officiers. Sacrée performance.

 

4) Barton Fink (Joel Coen, 1991)


Une Palme à l’unanimité, complétée par un Prix de la Mise en Scène pour Joel Coen et un Prix d’interprétation masculine pour John Turturro ; voilà le bilan de Barton Fink à Cannes en 1991. Un cru historique donc, à tel point que le Festival mis à jour son réglement dès l’année suivante pour éviter une nouvelle razzia sur les prix. Mais avant tout, le film reste une oeuvre puissante, dans le style totalement Coen, avec un duo Turturro/Goodman en feu (au littéral). Un film à voir, sans hésitation.

 

3) Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1990)


Co-Palme avec Le Tambour de Volker Schlöndorff (avec le scandale qui en a découlé), la deuxième palme de Coppola est une oeuvre transcendante, schizophrénique, somptueuse, enivrante, passionnant (dans l’intérêt comme dans le déchaînement des passions), torturante, un classique absolu du cinéma. Même si en plus des deux, il y avait aussi Les Moissons du Ciel de Malick, Apocalypse Now est une évidence absolue pour Cannes…

 

2) Taxi Driver (Martin Scorsese, 1976)

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Wim Wenders, Roman Polanski, Alan Parker, Ettore Scola. Voilà ce que le jeune Scorsese, 34 ans et 5 longs-métrages au compteur, affronte à Cannes en 1976, pour son premier passage sur la Croisette. Pan absolu du cinéma, Taxi Driver est un film fort, une claque cinématographique qui a retourné Cannes et tout le paysage cinématographique. Un de mes films préférés, pouvait-il ne pas être dans ce classement ? Non, bien entendu.

 

1) Pulp Fiction (Quentin Tarantino, 1994)

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Un choix pas très original, certes. En même temps, Pulp Fiction est l’un de mes films préférés, visionné avant de découvrir la hype autour. Un choix donc évident pour ma part. Mais pas que. Au-delà de la qualité intrinsèque du film, ce qui marque surtout c’est le certain décalage entre l’esprit Tarantino et l’esprit Cannes. Vous me direz, ils sont plusieurs ces films qui ont gagné alors qu’ils sont aux antipodes de « l’esprit Cannes »… Enfin sur le papier, le flot d’injures et de coups de feu semble assez mal approprié à une Palme. Et pourtant… C’est avec Pulp Fiction que l’on comprend alors que Cannes ne récompense pas seulement des films beaux, aux thématiques touchantes. Cannes récompense avant tout des auteurs. Tarantino est un (grand) auteur de cinéma, et c’est donc logique de le voir récompenser. Comme les autres cinéastes (Scorsese, Coppola, Coen, Moretti) que j’ai cité avant, et comme à peu près tous les cinéastes récompensés sur la Croisette.

 

Thomas 

5) Othello (Orson Welles, 1952)

Othello

Shakespeare à la sauce Orson Welles, un mélange forcément gagnant ! Même si Welles n’est pas complètement fidèle à l’oeuvre de l’auteur anglais, il offre ici une oeuvre atypique au charme certain. Contre-plongées, jeux d’ombres et de lumière, isolement des personnages…. Le réalisateur montre ici une palette variée de son talent, et respecte à la lettre l’esprit shakespearien, dans des décors qui écrasent les personnages, les rendant minuscules. La sobriété du jeu des acteurs y est également pour beaucoup dans ce qu’elle contraste avec l’immensité du panorama. En bref, une oeuvre majeure dans la carrière du cinéaste.

 

4) L’Epouvantail (Jerry Schatzberg, 1973)

L'Epouvantail

Al Pacino et Gene Hackman dans un même film, comment le film pourrait alors être mauvais ? Road-trip extrêmement épuré (à l’inverse, par exemple, d’un Easy Rider), le film suit des personnages se déplaçant uniquement à pied. Le plus bas dans l’échelle du voyageur. De Denver à Pittsburgh, les deux acolytes marchent vers leur perte au travers de cette odyssée chaotique, atmosphère renforcée par la photographie lugubre de Vilmos Zsigmond, à l’oeuvre notamment sur Voyage au bout de l’enfer ou La Porte du paradis. Un road-movie d’exception (dans tous les sens du terme) sublimé par les performances exceptionnelles de ses deux acteurs principaux.

 

3) Conversation Secrète (Francis Ford Coppola, 1974)

CONVERSATION, THE (1974)

L’autre face d’un réalisateur schizophrène. Le Coppola mégalomane (celui d’Apocalypse Now, du Parrrain, 2ème partie) est contrebalancé par une face plus intimiste, à l’oeuvre dans ce grandiose film d’espionnage. La sobriété du jeu de Gene Hackman contribue à donner au film une ambiance lancinante, pesante. La réalisation de Coppola fait également des merveilles, avec ce jeu sur la ciruclarité qui fait écho aux errements du personnage principal. Le réalisateur prouve une fois encore tout son talent, notamment de direction d’acteurs (John Cazale est un brillant personnage secondaire). Une pépite indémodable du cinéma.

 

2) Taxi Driver (Martin Scorsese, 1976)

Taxi Driver

Une véritable pierre angulaire du cinéma. Martin Scorsese livre avec ce film l’oeuvre charnière de son cinéma, une aventure dans laquelle un Robert de Niro survolté incarne un Travis Bickle traumatisé par la guerre du Vietnam. A travers les yeux de son personnage principal, la ville de New York charme autant qu’au fur et à mesure des pérégrinations de Travis, les vices qu’elle contient désenchantent son image. Face à Wenders et Polanski entre autres cette année-là, Taxi Driver n’a pas à rougir de la comparaison. Bien au contraire.

 

1 ) Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979)

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Il y a peu de films dans l’histoire du cinéma qui peuvent se vanter d’avoir eu l’impact qu’a généré cette épopée vietnamienne de Francis Ford Coppola. Véritable voyage dans les tréfonds de la jungle vietnamienne et de la psychée humaine, le film offre des visuels grandiose, une questionnement sur la guerre et ses errements (pour mon analyse, satisfaisante quoique qu’incomplète, voir ici: https://cinemaccroblog.wordpress.com/2 017/02/18/apocalypse-now-une-epopee-mythique-et-mystique/), des performances d’acteur grandioses (Marlon Brando s’offre l’un des meilleurs rôles de sa carrière). Un film duquel on ne ressort pas indemne, et dont la Palme d’or est grandement méritée.

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