Célèbre acteur Britannique né en 1931 et qui nous a malheureusement quitté le 19 juin 2020, Ian Holm aura marqué le cinéma sur plus de 4 décennies, le rendant identifiable auprès de plusieurs générations de cinéphiles, ce qui explique l’émotion qu’a suscité sa disparition.

Il aura ainsi fait le bonheur de nos petits et grand écrans aussi bien dans des œuvres confidentielles tels que « La rose et la flèche » de Richard Lester, ou encore « Une vie moins ordinaire » de Danny Boyle, que dans des œuvres largement plus connues du grand public tel que le mythique premier épisode de la saga « Alien » ainsi que l’écrasante saga sur la Terre du Milieu portée à l’écran par Peter Jackson, nous parlons bien sur des saga du « Seigneur des Anneaux » et du « Hobbit ».
A l’heure de sa disparition, n’est-il pas temps de rendre justice à la filmographie de cet acteur aux multiples talents ?

10) Le Cinquième Élément

… Nope !

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09) Bandits, bandits

« Bandits, bandits » est décrit par Gilliam lui même comme le 1er opus de sa « Trilogie de l’imagination », suivi par « Brazil » et « Les aventures du Baron Munchausen ». Et pourtant il ressemble plus à un film des Monty Pythons qu’à un film de Gilliam en solo, et pour cause, on peut retrouver au scénario Michael Palin, également acteur sur le film. On pourra même y croiser John Cleese dans le rôle d’un Robin des Bois qui n’a rien à envier aux prestations de nos politiciens.

Dans ce film où un enfant est d’abord enlevé puis invité par 6 nains à une chasse au trésor à travers différentes époques et dimensions, l’ex Monty Python en profite pour revisiter certains événements et figures historiques sous un jour très satirique que l’on ne s’attendrait pas à retrouver dans un film pour enfants.

A ce titre il faut voir la scène de Napoléon, joué par Ian Holm, qui vient d’envahir une ville et s’apprête à laisser les habitants se faire fusiller tandis qu’il profite d’un spectacle de marionnettes.

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08) Les chariots de feu

Bien que fortement ancré dans la culture populaire, via l’une de ses séquences mythiques et la musique de Vangelis , « Les chariots de feu » fait partie de ces classiques du cinéma pourtant pas si connu que ça.

Pour rappel, le film s’inspire librement de l’histoire vécue de deux athlètes britanniques, Harold Abrahams et Eric Liddell concourant aux Jeux olympiques d’été de 1924 à Paris. Nous aurons l’occasion d’y découvrir que les épreuves qu’ils ont du surmonter n’étaient pas que sportives.

Ici Ian Holm interprète le coach sportif de Harold Abrahams, et comme tous les coachs, se doit d’être intraitable envers son poulain afin de lui donner la force de ne pas abandonner. C’est d’autant plus important que Harold est Juif et issu de la classe ouvrière, et doit évoluer dans environnement où cela est loin de constituer la norme. A l’instar du personnage de Tom Collins dans « La solitude du coureur de fond », la course permettra à Harold de s’émanciper des préjugés.

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07) eXistenZ

Après un passage par des films plus proches de l’horreur psychologiques que l’horreur organique dont il était alors le représentant, « eXistenz » est l’occasion pour Cronenberg de revenir sur son terrain de prédilection. Prolongeant une œuvre qui scrute les moindres évolutions de la société Anglo-saxonne dont le puritanisme et les tabous pour « Frissons », notre rapport aux médias et à la télévision pour « Videodrome », ou encore les mouvements sectaires dans « Chromosome 3 », le réalisateur Canadien décide de se pencher sur le phénomène des jeux vidéos.

En effet, au centre du film se trouve un jeu en réalité virtuelle, eXistenZ, dans une société où la réalité est la source d’une nouvelle religion qui s’oppose farouchement au recours à la réalité virtuelle. Nous y suivons Jude Law et Jennifer Jason Leigh dans leurs pérégrinations jusqu’au personnage de Ian Holm qui joue le mentor de la jeune femme. A la manière de sa prestation dans « Le Seigneur des anneaux », Ian Holm nous gratifie d’une partition où il se montre à la fois affable et retors, sans que nous ne puissions jamais être sur de ses intentions.

Denise Cronenberg 1938 – 2020

Le placement de ce film dans cette liste permet également de rendre hommage à Denis Cronenberg, sœur du réalisateur, mais également costumière sur la majorité de ces films et qui nous a quitté le 22 mai 2020.

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06) Kafka

Avec « Kafka », Steven Soderbergh signe son 2è film et sa 2è collaboration avec Cliff Martinez qui décidait à l’époque de prendre un peu de recul avec les Red Hot CHili Peppers pour se consacrer à une carrière un peu plus en solo.

« Kakfa » est un faux biopic, à la manière du « Festin Nu » de Cronenberg, dont il est d’ailleurs contemporain. Le film permet d’explorer la vie de l’auteur Franz Kafka et imaginer la source de son œuvre (« La lettre au père » incluse). À la fois un film dans lequel Soderbergh s’autorise des expérimentations, et chef d’œuvre paranoïaque que l’on pourrait sans mal comparer à Brazil, le spectateur pourra profiter d’un script intriguant porté par un casting en grande forme parmi lequel on peut compter l’une des dernières apparitions d’Alec Guiness sur le grand écran. Quant à Ian Holm, son personnage apparait au détour d’une séquence qui fait partie des raisons pour lesquelles le film ne lachera que difficilement son spectateur, malgré l’arrivée du générique de fin.

Edit: Il semblerait que Soderbergh ait récupéré les droits d’exploitations du film et aurait tourné des plans d’inserts en même temps qu’il complétait « Effets Secondaires ». Donc si tout va bien, une nouvelle version devrait voir le jour.

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05) Garden State

En 2004, Zach Braff alors en pleine montée de popularité grâce à la série Scrubs, s’essaie à la réalisation de long métrage et nous livre le surprenant « Garden State ». Surprenant, non par l’originalité de la démarche. Il offre ce que beaucoup de films indépendants ont eux-même offerts jusque là, à savoir un coming-of-age assez classique dans lequel nous suivons un acteur dont la carrière est plus ponctuée de bas que de hauts, qui retourne dans sa ville natale pour assister aux funérailles de sa mère, et va devoir tenter de renouer avec son père.

La surprise vient du fait que pour un premier film, nous avons ici un objet bien maîtrisé, que ce soit dans les effets, la tonalité des dialogues, le jeu en retenu de Zach Braff face à une Nathalie Portman qui illumine l’écran à chacune de ses apparitions.

Ici Ian Holm interprète le rôle du père du protagoniste, un psychiatre rigide qui à beaucoup de rancœurs à l’égard de son fils. La performance de Ian Holm est touchante et juste dans ce film qui remporta l’Independent Spirit Award du meilleur premier film en 2004.

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04) Le Festin Nu

Objet aussi culte qu’étrange, même pour un film de Cronenberg, l’ambition du « Festin Nu » est de nous faire vivre une origine à l’élaboration du roman éponyme de William Burroughs. Élaboration dont l’auteur ne souvient pas suite à l’ingestion de grosses quantités d’hallucinogènes.

Dans le film, Burroughs est un exterminateur, son insecticide peut être consommé comme une drogue récréative et les auteurs entretiennent des rapports charnels avec leurs machines à écrire qui sont des sortes de scarabées surmontés de touches. Autant vous dire que l’on sort des sentiers battus. C’est pourquoi à un stade du film, on ne sera pas surpris d’assister à un dialogue entre Peter Weller et Ian Holm, dans lequel ce dernier affirme que la conversation qu’ils sont en train d’avoir est en réalité télépathique, et n’a rien à voir avec la conversation qu’ils entretiennent pour le monde extérieur. Vous reprendrez bien un peu de MDMA ?

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03) Le Seigneur des anneaux/Le Hobbit

Dans cette double trilogie située sur la Terre du Milieu, Ian Holm incarne l’affable Hobbit Bilbon Sacquet dans sa seconde moitié de vie.

Bien que peu présent sur l’ensemble de la saga, il en reste le fil rouge et la prestation de l’acteur Britannique y est pour beaucoup, interprétant avec talent toutes les facettes de cet être travaillé au corps et à l’âme par toutes les aventures vécues et la longue présence à ses côtés de l’Anneau de pouvoir, connu pour corrompre lentement ses porteurs.

« Le seigneur des anneaux: La communauté de l’anneau » © New Line Cinema/Metropolitan Filmexport

02) Brazil

Chef d’oeuvre de la filmographie de l’ex-Monty Python Terry Gilliam, la présence de « Brazil » dans ce top est une évidence.

Dystopie bureaucratique dans laquelle l’omniprésence des machines renforce le sentiment d’inhumanité qui s’empare d’une société futuriste, le protagoniste principal, Sam Lowry, est le rouage refusant d’abdiquer son individualité, tandis que son patron Kurtzmann est l’incarnation même du système mécanique et froid.

Si Ian Holm ne tient pas un rôle de premier plan, il marque toutefois la pellicule de sa présence et de ses mimiques, lors notamment de la séquence d’introduction à découvrir ou redécouvrir.

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01) Alien : Le 8ème Passager

Classique du cinéma de SF et sans doutes possibles, l’un des sommets de la filmographie de Ridley Scott, « Alien, le 8è passager » marque l’intronisation du Xénomorphe au panthéon du cinéma d’horreur, et avec lui la révélation de la jeune et volontaire Sigourney Weaver.

Dans ce manifeste à l’opposé du space-opéra proposé par « La Guerre des étoiles » 2 ans plus tôt, Ian Holm y donne ses traits à l’un des androîdes les plus connus du cinéma, Ash, qui est littéralement la marionnette de la Compagnie, pas encore désignée comme étant la corporation Weyland-Yutani, mais qui est déjà l’allégorie d’une libéralisation sauvage mettant les acquis et les profits loin devant les humains sur l’échelle de la priorité, un peu comme le fera plus tard le « Robocop » de Paul Verhoeven.

En effet, c’est bien Ash qui aura à coeur de laisser l’entité qu’est l’Alien, venir à bord du vaisseau et être ramenée sur Terre saine et sauve, quitte à sacrifier la vie de l’équipage pour cela.

D’une froideur logique et implacable, Ash voue une admiration au Xénomorphe, et ceux qui se trouveront sur son chemin pourront constater qu’il peut virer au caractère soupe au lait en assez peu de temps.

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TOP FLOP: From Hell

Adaptation indigente et racoleuse d’un roman graphique signé Alan Moore et Eddie Campbell revisitant la légende de Jack l’Éventreur, le film jouit à la fois d’une des plus mauvaises réalisation de la part des Frères Hughes dont le talent reste toujours à prouver, ainsi que de la prestation désenchantée d’un Johnny Depp qui semble amèrement regretter ses choix de carrière, et rêve d’une vie alternative dans laquelle il jouerait dans « Il était une fois en Amérique » à la place de DeNiro. (Quitte à garder un rôle d’opiomane, autant en avoir un bon.)


À ce niveau de catastrophe, le spectateur ne pourra plus compter que sur le charmant minois de Heather Graham et la performance hallucinée de Ian Holm.

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