Après l’adaptation cinématographique de sa pièce de théâtre The Father en 2020, Florian Zeller entreprend la lourde tâche qu’est le deuxième film, en réalisant le dernier opus de sa trilogie théâtrale : The Son.

Créée en février 2018 à la Comédie des Champs-Elysées, la pièce de Florian Zeller devient un phénomène médiatique. La presse spécialisée est unanime pour relever la qualité d’écriture de l’auteur et de la mise en scène de Ladislas Chollat.

Télérama a écrit : “Le drame de Zeller bouleverse parce qu’il raconte — pour une fois sobrement — tout ce que la douleur d’un enfant qui se tait, qui ne peut plus parler, peut avoir de tragiquement énigmatique”. Le Point ira plus loin en décrivant la pièce comme un “chef-d’œuvre”, à l’international The Guardian, ira même jusqu’à qualifier la pièce de “la plus acclamée de la décennie” en mettant en avant l’accueil triomphal de la part du Times, du Financial Times ou encore de l’Observer.

Ainsi, Florian Zeller avait le poids d’adapter une pièce unanimement saluée. C’est donc avec ce passif que le tournage débute en août 2021.

The Son 1

Le fond de l’histoire narrée par Zeller est d’une profonde complexité. L’intérêt du spectateur est vite happé. Cet adolescent est né avec un mal être inexplicable, peut-être lié à son temps, tel le personnage d’Octave dans Confession d’un enfant du siècle. Citadin, issu d’un milieu relativement aisé, il n’arrive à se défaire de ce mal-être profond. Ainsi, Le Fils, Nicholas, développe une pathologie dépressive. La question du pourquoi est intrigante mais n’est finalement plus centrale au fil de l’histoire. Avec douceur, Florian Zeller filme un New York qui arrive à ponctuellement être sublimé. 

The Son 2

Cette histoire, reflet d’une certaine jeunesse désabusée face aux traits contemporains, ne fonctionne pas à l’écran. La puissance de la pièce de théâtre n’a pas irrigué le film de Zeller. La transposition d’une œuvre n’est pas chose évidente et The Son en est la parfaite illustration… La narration frôle avec le cliché, les twists sont téléphonés et le spectateur peine à croire à cette histoire pourtant si profonde. The Son et Zen McGrath (qui joue Nicholas) peinent à convaincre… L’émotion transparaît brièvement lors de flash-back, notamment lorsque Peter apprend à nager à Nicholas, plus jeune. Ce n’est néanmoins pas assez pour saisir le spectateur.

Florian Zeller a voulu mettre en avant ce manque de communication et de lien entre les trois personnages principaux Nicholas, Kate (Laura Dern) et Peter (Hugh Jackman). Ce trio est, dans le film, mal exploité ce qui rend que trop peu crédible la problématique.

The Son 3

Laura Dern et Hugh Jackman viennent heureusement sauver ce qui reste à sauver de ce film. Aux talents indéniables, ils portent le long-métrage sur leurs épaules. Hugh Jackman transpire d’une culpabilité que lui fait ressentir son fils et Laura Dern arrive à infuser une délicate émotion au cours de ses scènes. Malheureusement ce n’est, une nouvelle fois, pas suffisant. Dans sa mise en scène et dans l’évolution de son histoire, le film n’arrive pas à sortir des stéréotypes de la maladie et se présente comme une version bon marché du The Son de 2018. Quel dommage !

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