Prix du jury du festival international du film fantastique de Gérardmer de 2021, cette comédie horrifique dépoussière le mythe du loup-garou et allie parfaitement les deux genres cinématographiques.

L’histoire

Teddy, jeune adulte à la fois déboussolé professionnellement et socialement, est dans une situation familiale compliquée. Vivant chez son oncle Pépin et une femme atteinte d’Alzheimer, la vie de Teddy oscille entre un boulot qui ne lui convient pas et une jeune vie de couple vécue unilatéralement. Ce contexte laisse donc planer l’arrivée d’un élément qui va chambouler cette histoire bien introduite.

Il est intéressant de constater que Ludovic et Zoran Boukherma dépeignent une France reculée, isolée. Une France qu’ils connaissent bien car ils ont vécu de nombreuses années non loin du lieu de tournage. Par le biais de l’humour, la vie de Teddy est illustrée de manière humoristique mais aussi touchante. En effet, une certaine émotion, un certain attachement, se dégage du personnage interprété par le très talentueux Anthony Bajon. Mention spéciale également à Christine Gautier qui joue la jeune Rebecca, petite amie de Teddy.

L’histoire bascule lorsque Teddy se fait mordre par une étrange et mystérieuse bête.

La morsure

Teddy se fait mordre par une bête énigmatique qui est suggérée tout le début du film par les réalisateurs. En effet, elle n’apparaîtra jamais à l’écran et c’est ce qui renforce l’aspect horrifique du film. Tout est suggéré avec une bande originale et des sonorités bien amenées et bien orchestrées. Le spectateur est vite immergé dans cette ambiance du sud de la France teintée par cet aspect angoissant.

La morsure est comme le tournant du film. Elle apparaît furtivement lorsque Teddy, intriguée par la présence des forces de l’ordre s’approche d’un troupeau ravagé par un potentiel loup. Elle est suggérée et bien présentée lorsque le protagoniste se fait mordre dans ce buisson mouvant. La morsure s’inscrit parfaitement dans le film et dans la construction de l’histoire.

Le film

Six semaines de tournage, moins d’un million de budget et vingt de montage, Teddy, avec des moyens modestes les deux réalisateurs créent un résultat disruptif et époustouflant d’originalité à l’écran. Teddy ne veut pas se présenter comme une énième comédie horrifique mais plus comme une histoire contée et teintée d’humour qui prend tout son sens dans la région où il a été tourné.

Teddy, Ludovic, Zoran Boukherma, Anthony Bajon, Christine Gautier et toute l’équipe du film nous affirment une nouvelle fois que le cinéma de genre a de longs jours devant lui.

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