« JUSQU’À LA FIN DES TEMPS »

Même formule, même magie et retour à Andalasia ou presque ! 15 ans après l’arrivée tonitruante de Gisèle à New York, et sa désillusion totale face au manque de charme et d’amour du monde réel, elle est de retour aux côtés de Robert et Morgan qui n’est plus vraiment la petite fille bercée par tous les contes de fées auxquels l’a tant habituée Gisèle. Au contraire, on nous fait le coup de l’adolescente déchue de toute féerie qui regrette la vie New Yorkaise. Et déjà ça ne colle pas avec l’esprit magique et enfantin du premier film.

DEUXIÈME FILM, ON REPART À ZÉRO

Cette fois chapeauté par Adam Shankman qu’on peut connaître pour avoir réalisé Baby-Sittor (2005) ou Treize à la Douzaine la même année, qui reprend le relay de Kevin Lima qui avait convaincu en 2007. Cette suite sortie directement sur la plateforme Disney+ n’a pas de temps à perdre et à peine nous retrouvons notre couple bien heureux, qu’une voiture nous emmène loin des gratte-ciels pour une belle maison dans un village très charmant nommé Monroeville, où Gisèle espère retrouver la magie qui l’a longtemps accompagnée. Hélas tout ne se passe pas comme elle l’aurais souhaité. En effet le sort qu’elle va jeter pour rétablir l’atmosphère bon vivant d’Andalasia, va faire s’entrechoquer les deux mondes, et remédier à la situation ne va pas être facile car elle même subit les répercussions de son sortilège, en devenant « la méchante belle mère ». Ce second film part donc dans l’optique de repartir de zéro et de changer les rôles.

LA PRINCESSE ET SES SECONDS

L’ambiance n’est plus la même et les personnages sont aussi très différents. Dans sa globalité le film est à contre sens du premier opus, c’est kitch, ça chante dans tous les sens à en devenir trop long et lourd, et même si les séquences musicales sont magnifiques et très agréables ça ne fait que mettre sans arrêt Gisèle au premier plan. Bien sûr on apprécie le talent et la joie débordante d’Amy Adams, mais les autres restent en arrière en attendant d’avoir un peu de place. Robert et Le Prince Edward (Patrick Dempsey et James Marsden) qui avaient la fonction du Prince Charmant dans le monde réel et le monde magique sont relégués au stade secondaire et n’ont que quelques scènes vaguement amusantes sans rôles déterminants à jouer dans l’histoire. En revanche Morgan et Nancy ont bien plus d’importance. Dommage que l’intrigue ne laisse pas assez de place pour tout le monde.

UNE OVERDOSE DE FÉERIE

C’est d’ailleurs de ça dont Il Était Une Fois 2 souffre, d’un mauvais équilibre. L’abondance de chansons empiète sur les enjeux de l’intrigue, pendant près de 20 bonnes minutes c’est un trip féerique qui n’en finit pas ! Entre toutes les références à Cendrillon et à La Belle au Bois Dormant, les costumes, les décors, ça devient indigeste, le premier film n’avait pas besoin d’en faire autant. Quant à Amy Adams qui éclipse tout le reste, elle est dans un surjeu un peu déconcertant où elle jongle entre deux personnalités (on croirait voir une version déguisée de Cruella), ça manque de naturel. Le film manque autant de naturel que Gisèle de magie, s’en est ridicule ! Et en parlant de ridicule les retrouvailles avec ce cher écureuil Pip sont vite assombries par le sort qu’il lui est réservé. Quel dommage !

DEUX MÉCHANTES REINES POUR LE PRIX D’UNE

Bien sûr tout conte de fées exige une méchante reine, on se souvient de Susan Sarandon dans le film original qui avait fourni une prestation spectaculaire, malheureusement on ne sera pas autant marqué par Malavina Monroe la gérante de Monroeville, Maya Rudolph y met du sien là n’est pas le problème, c’est son personnage faussement machiavélique qui n’opère pas. Et la rivalité qui va se former entre elle et Gisèle n’a pas vraiment de sens si ce n’est apporter du challenge à Amy Adams et surprendre en la transformant en personnage diabolique. C’est une nouvelle manière de revisiter à nouveau les contes de Walt Disney sans faire de redit par rapport au premier, certes mais ça enlève tout le charme qui faisait la force de ce dernier.

LA MAGIE REVIENT GRÂCE À LA NOSTALGIE

Néanmoins ce Disenchanted nous fait l’honneur d’un retour dans la ville « où ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps », dès les premières secondes à la manière de l’original, pour ensuite retourner dans le monde réel. Une entrée en matière qui nous promettait une parfaite continuité, c’était si bien parti ! Mais tout n’est pas à jeter loin de là. Dans l’avant dernier acte, le film se réveille et cesse toute longueur pour résoudre la problématique avec une bonne dose de nostalgie, puisqu’il est question d’aller chercher des éléments du passé pour sauver le présent. Et cette partie là est la meilleure du film et Idina Menzel et Gabriella Baldacchino nous proposent de purs moments Disney comme on les aimaient à l’époque. En bref il faut retourner en arrière pour aller déterrer la magie qu’on aimait tant.

UNE SUITE AVANT TOUT POUR LES ENFANTS (ET EN FAMILLE)

Il Était Une Fois 2 n’a hélas pas l’étoffe pour dépasser son prédécesseur qui réside toujours dans le cœur de plusieurs générations, mais arrive toujours à propager joie et bonne humeur grâce à son actrice principale. Hélas les années ont passé (et on ça se ressent bien) et la magie n’opère plus de la même manière. Un film qui souffre de son temps, il est certain que toutes les générations ne sont pas visées pour ce genre de divertissement, mais aussi d’un mauvais équilibre scénaristique qui ne laisse pas la place à tout le monde. Bourratif sur le plan esthétique et sonore, mais qui nous replonge tout de même en enfance. Sans être une réussite, c’est loin d’être un échec, au moins les scénaristes peuvent se vanter d’avoir proposé des aventures inédites à l’égérie Disney des temps modernes. Ça ravira certainement les plus petits qui sont le public adéquat.

Le film est à découvrir sur Disney + depuis quelques jours, à découvrir en famille c’est encore mieux.

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