REQUIEM FOR A DREAM DE DARREN ARONOFSKY

Requiem for a dream, regardé par hasard avec des copines à une soirée pyjama quand j’avais 14 ans, fut l’expérience cinématographique la plus marquante qu’il m’ait été donné de vivre. Rien n’aurait pu me préparer au choc que j’allais recevoir, et l’impact qu’aurait ce film sur moi, et sur mon rapport au cinéma des années plus tard.

Je me rappelle encore très bien avoir ressassé les souvenirs de ce film dans mon esprit pendant une bonne semaine après l’avoir regardé, ressentant une tristesse infinie à chaque fois que j’y repensais. La musique tournait en boucle dans ma tête, il m’était très difficile de m’en détacher. Je pense que ce qui m’obsédait et me touchait le plus avec ce film, c’était la fatalité qui s’en dégageait, qui ne laissait aucune place à l’espoir et au bonheur. Les personnages étaient condamnés à leur sort, et la mélancolie mêlée au désespoir qui se dégageaient des derniers plans sur chacun d’entre eux, sublimée par la musique de Clint Mansell, m’ont marquée au plus profond de mon être.

Requiem for a dream

Après la phase de déprime qu’a suivi mon premier visionnage de ce film en a découlé une véritable phase d’obsession. Je me suis rendue compte, petit à petit, à quel point Requiem for a dream était un chef d’oeuvre de par sa manière choc de traiter son sujet, l’efficacité de son propos, l’originalité de son montage, et la performance hors du commun de ses acteurs. J’étais subjuguée par la performance d’Ellen Burstyn dans le rôle de Sara Goldfarb, une mère célibataire périssant dans une solitude et se raccrochant à des rêves irréalisables qui la feront courir à sa perte.

Je me suis procurée le DVD du film, suivi très vite par l’album de sa BO, que je trouve tout simplement extraordinaire. J’ai parlé de ce film partout autour de moi, et me suis rendue compte que beaucoup ne l’avaient pas apprécié de la même manière que moi, ayant été trop choqués par les images et l’histoire pour avoir réellement apprécié le film.

Requiem for a dream

En plus d’être excellent, j’aime ce film parce que je trouve qu’il est d’utilité publique. Dans un monde où la course aux opiacés est de plus en plus virulente, et où la surconsommation devient une norme, il est bon de se rappeler des ravages physiques et psychologiques que les drogues en tout genre font sur les individus, et Requiem for a dream est, sans mauvais jeu de mot, une piqûre de rappel toujours bienvenue.

Bien que mettant principalement en scène la descente aux enfers des protagonistes dûe à la consommation de stupéfiants, ce film met également en lumière des sujets très sensibles tels que la solitude et le deuil, ce qui en fait aussi un sujet d’étude psychologique très intéressant et pertinent.

Requiem for a dream

Voilà pourquoi j’aime Requiem for a dream. Parce que c’est un film impactant, choquant, inoubliable, unique en son genre, porté par des acteurs fantastiques et une bande originale incroyable. C’est un film qui m’a fait aimer le cinéma, en me prouvant qu’un film peut être bien plus que de simples images projetées sur un écran, et surtout, qu’il peut continuer à vivre dans les esprits bien après que le générique de fin ait fini de défiler.

Ironiquement, j’aime Requiem for a dream car il a le même effet qu’une drogue: j’aime le regarder, même si à chaque fois cela me fait du mal.

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