It Comes at Night, thriller cauchemardesque d’épouvante étouffant indé hors-norme américain de 2017, réalisé par Trey Edward Shults et avec Joel Edgerton, Kelvin Harrison Jr., Carmen Ejogo.
Quel film intriguant… IT COMES AT NIGHT se termine au bout de 90 minutes qui en sont parues 5, sans vraiment avoir fourni les explications qu’on attend tout au long du récit, sans vraiment avoir raconté grand chose, surtout en nous ayant bien perdu.
ICAN est, avant d’être une histoire pseudo-post-apocalyptique (un virus rode dehors, tout le monde reste bouclé chez soi), avant même d’être un huis-clôt étouffant, la preuve que le réel ne compte pas tant que ça dans un film de genre. En fait, ce qui « comes at night », ce n’est pas toutes les horreurs qu’on attend, c’est simplement le cauchemar. Et la démonstration qu’un univers étouffant et violent détruit les pensées des êtres l’habitant. C’est un des aspects les plus forts du film, jamais vraiment exploité avant, et ne servant jamais à des effets faciles de sursauts ou à des raccourcis dans le scénario.
Au début, on a un repère. L’écran se resserre lorsque le personnage rêve. On voit les bandes, et on voit aussi quand elles n’y sont plus.
Puis ça dégénère. Elles s’agrandissent et ne disparaissent plus, comme si le quotidien des protagonistes était ancré dans le cauchemar. Ce qui offre une fin ouverte, du moins plus ouverte qu’elle n’aurait pu l’être.
IT COMES AT NIGHT jouit d’un scénario construit assez étonnamment, et dont la qualité principale réside dans le fait que s’il est composé de beaucoup de vide, c’est parce que les spectateurs osent à chaque instant imaginer les pires choses. Aucun des personnages n’est vraiment construit, on ne s’y attache pas et c’est tant mieux : on n’a jamais aucun avis sur personne, et cela ne trouble pas la narration.
Alors ICAN sort des sentiers battus du film de genre pour livrer une œuvre surprenante, singulière, qui transforme les codes du cinéma d’horreur pour mieux pénétrer l’esprit du spectateur. Film psychologique, presque repoussant, à l’ambiance sans cesse névrosée et pesante. Ne serait-ce pas la clé d’un bon film d’horreur, la vraie ? On se sent mal du début à la fin, et pourtant on est content d’y être allé. Ne serait-ce que pour ça, ICAN vaut le détour. Et parce qu’il n’est pas forcément nécessaire de citer les défauts du film tant cet aspect novateur est intéressant, on pourrait imaginer une œuvre parfaite. Loin de là, mais une œuvre nouvelle, riche et en tout point construite. Une belle réussite.
Ma note pour ce film : 8/10
Moyenne IMDB : 7,1/10