? Réalisateur : Leigh Whannell (Upgrade)

? Casting : Elisabeth Moss (The handmaid’s tales, The Square), Oliver Jackson-Cohen (The haunting of hill house), Haldis Hodge (Les figures de l’ombre, N.W.A)

? Genre : Horreur / Fantastique / Thriller

? Sortie : 26 Février 2020

Synopsis : Cecilia Kass est en couple avec un brillant et riche scientifique. Ne supportant plus son comportement violent et tyrannique, elle prend la fuite une nuit et se réfugie auprès de sa sœur, leur ami d’enfance et sa fille adolescente.
Mais quand l’homme se suicide en laissant à Cécilia une part importante de son immense fortune, celle-ci commence à se demander s’il est réellement mort. Tandis qu’une série de coïncidences inquiétantes menace la vie des êtres qu’elle aime, Cécilia cherche désespérément à prouver qu’elle est traquée par un homme que nul ne peut voir. Peu à peu, elle a le sentiment que sa raison vacille…

BlumHouse est une société de production à la façon de produire bien spéciale. Spécialisé (en majeure partie) dans l’horreur, Jason Blum accorde des petits budgets allant de 4 millions de dollars (pour Nightmare Island) à 20 millions pour des films comme Glass ou Us. Pour Invisible Man, les attentes du studio sont grandes et pourtant le long-métrage n’a pas coûté très cher, seulement 7 millions d’euros. C’est Leigh Whannell qui est à la réalisation. Leigh Whannell avait pour l’instant deux films à son actif, un passable Insidious 3, mais aussi un très bon Upgrade (plus dans le genre de l’action). Pour cela, le réalisateur s’est entouré d’une bande d’acteurs jouant souvent des seconds rôles, mais aussi la talentueuse Elisabeth Moss. L’actrice commence à être familière avec les films BlumHouse vu qu’on a pu l’apercevoir dernièrement dans Us. C’est aussi une actrice qui monte en puissance ces dernières années grâce à ses choix de carrière et son rôle dans la série The Handmaid’s Tales. Alors, est-ce que ce film sur lequel Jason Blum met beaucoup d’espoir peut devenir un nouveau Get Out ?

Cécilia Kass (Elisabeth Moss) en pleine fuite, ©Universal Pictures

Le film s’ouvre sur, je pense, la scène la plus intense et la plus intéressante du film. Au niveau de l’horreur, tout y est. On comprend les enjeux, et très vite quel est le but du personnage d’Elizabeth Moss. Son but est de s’échapper. Alors on suit tous ses silencieux agissements pour s’extirper de l’enfer qu’elle vit sans réveiller l’homme qui lui fait peur. Leigh Whannell joue énormément (et cela comme pour sa première partie de film) sur les zones sombres du cadre. On a pendant les 50 premières minutes cette appréhension, cette peur de voir quelque chose sortir de ces endroits. Le mal est pourtant invisible, mais le réalisateur joue sur ça et ça marche. La réalisation sait se poser et s’animer quand il faut.

Le scénario, la réalisation et l’actrice nous poussent tous à nous mettre à la place de Cécilia (personnage d’Elizabeth Moss). Le film est là pour nous faire vivre sa paranoïa. Et oui, on la vit. On cherche toujours à savoir où peut bien être l’homme invisible dans la pièce, à se dire qu’elle devrait faire attention à ne pas aller là où là-bas. Le tout est en plus mis en scène dans un calme plat. Aucun bruit ne viens nous distraire, on vit les choses avec Cécilia et on comprend vite que l’homme qu’elle a en face est dangereux. Autre point intéressant est le fait que l’homme invisible n’est pas un personnage sans fond, il représente bel et bien la souffrance d’une femme, le souvenir douloureux qui a du mal à cicatriser.

Cécilia Kass (Elisabeth Moss) seule dans la maison de James, ©Universal Pictures

Les jump-scare semblent être le fléau des dernières années au niveau du genre de l’horreur. Et Invisible Man ne déroge pas à la règle. Le film se perd en seconde partie avec des Jump scare facile mais je préfère en garder un en tête, et un de qualité. Pour ceux qui ont regardé le film, si je dis « Grange » vous comprendrez. Dans cette scène, le réalisateur prend le temps et l’étire. Il joue avec nos émotions et nos attentes. On se dit que quelque chose peut surgir tout le temps à partir du moment où on est dans la grange. Une suite d’actions fait patienter et monter en pression le spectateur. La séquence doit bien durer deux minutes. Deux minutes qui finissent par une image marquante et flippante. C’est ça qu’on viens chercher dans un film d’horreur.

J’en ai fini de louer le film, maintenant passons aux gros défauts du film. Alors qu’en première partie nous nous retrouvons dans un film d’épouvante, bloqué dans une maison la seconde partie est tout autre. Fini le petit film d’horreur assez intimiste où l’on suit la peur d’une femme, là on rentre dans une histoire qui dépasse la sphère de Cécilia. Le genre du film passe de l’horreur à l’action, du privé au public et tout deviens plus prévisible. Certes, l’action est très bien filmée car c’est tout de même le réalisateur du génial Upgrade (dont on retrouve beaucoup de similarité) mais ce n’était pas le moment de créer de l’action, pas dans ce film. La peur aussi est en chute libre dans cette seconde partie, car la menace n’est plus invisible. Alors que la mise en scène portait sur le fait qu’on s’imagine des choses à des endroits où finalement il n’y a peut-être rien, cette deuxième partie détruit ce système. Cela nous donne alors un film coupé en deux genres bien différents qui certes reste un bon divertissement, mais n’assume pas à fond soit son côté action soit son côté horreur. Pour finir, je parlerai de la fin. Cette fin où on met un twist car on n’est pas sûr que le scénario soit assez surprenant sans une petite surprise. Passé ce twist, il reste cette dernière scène où Cécilia change totalement de rôle est n’est plus la même personne que l’on a connu durant le film.

Note

Note : 6.5 sur 10.

Un bon réalisateur à la barre d’un thriller prenant dans sa première partie mais qui perd en force dans sa deuxième partie beaucoup trop centré sur l’action.

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