Get Out, thriller horrifique américain réalisé par Jordan Peele, sorti en 2017 et avec Daniel Kaluuya, Allison Williams, Catherine Keener…
Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose  filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean, lors d’un week-end sur leur domaine. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable.


Derrière une campagne de publicité assez pitoyable, à base de bande-annonces remplies d’effets et de sursauts en carton (campagnes d’habitude réservées aux plus mauvais films classés « horreur ») se cache une vraie âme. GET OUT est avant tout une (bonne) surprise.

Fonctionnant sur des mécanismes assez traditionnels, le film se distingue cependant par plusieurs points, entre autres le basculement dans l’horreur très tardif, et la pseudo-recherche visuelle. Parfois agaçante quand il ne s’agit que de filmer des objets avec un arrière-plan flou, elle innove dans une des scènes les plus surprenantes, celle du passage dans le « subconscient » du personnage principal. Quelques effets trop faciles, surtout au début, sont pourtant à déplorer, car un sursaut uniquement sonore et gratuit nuit souvent à la qualité d’un film. Mais on peut considérer que cela participe à la montée de tension générale…

GET OUT trouve aussi facilement sa place dans l’Amérique de Trump, pour un film écrit et réalisé sous Obama. Dès lors, il est facile de voir les nombreux sous-entendus et références racistes renvoyant à l’esclavage ou la ségrégation. Alors même si le père de Rose dit « J’aurai voté Obama une troisième fois si j’avais pu », le pauvre Chris n’est pas au bout de ses peines… Blumhouse, maison de production d’horreur (qui a démarré avec le lamentable PARANORMAL ACTIVITY), produit donc à présent des films politisés (et d’auteur, en plus). Jordan Peele sait certes faire de l’horreur, mais, en temps qu’ancien réalisateur de sketchs humoristiques, jongle non sans une certaine habilité entre des passages terrifiants et des scènes franchement comiques, pour libérer la pression accumulée.

GET OUT est enfin surprenant par son casting (la rupture centrale est encore plus nette avec le changement brutal d’attitude de certains protagonistes) dont tous les acteurs (on n’en attendait pourtant pas beaucoup selon le statut de série-B du film) se révèlent particulièrement justes et pour certains absolument horribles. Leur interprétation confère également une dimension plus profonde au climax, qui évacue en une scène particulièrement violente la tension montante tout au long du film.

Ainsi, GET OUT est un film important, qui joue remarquablement avec les effets et artifices de l’horreur pour tourner un récit plutôt simple en une véritable fresque terrifiante d’une époque qui ressemble par beaucoup d’aspects à la notre.

Ma note pour ce film : 8/10
Moyenne IMDB : 8/10

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