Django, biopic français de 2017, réalisé par Etienne Comar, avec Reda Kateb, Cécile de France et Beata Palya
Un film avec Reda Kateb est toujours un mini-événement, tant les projets de l’acteur sont diversifiés et intéressant. S’attaquer à un sujet aussi complexe que Django Reinhardt rend bien évidemment un attrait supplémentaire devant la difficulté d’un tel film. Alors, le pari est-il réussi ?
Les premières minutes :
Le film s’ouvre sur un campement tzigane au beau milieu des Ardennes, en 1943. Tandis que les adultes profitent pour faire de la musique, les enfants tombent nez-à-nez avec des nazis. S’en suit l’inévitable : le massacre du camp… En une simple scène sans fioritures, Comar nous dresse un portrait glaçant de la réalité d’une époque. Une entrée en matière diablement efficace qui réussit le pari d’une contextualisation quasi parfaite, le tout en nous glaçant le sang.
Le casting :
On sait que Reda Kateb s’est entraîné pendant quasiment une année pour ce rôle, et notamment le fameux handicap aux doigts de Reinhardt. Il nous rend parfaitement cela à l’écran, avec une performance dans la lignée des précédentes : simple, tendre, délicate. Face-à-lui, une Cécile de France qui, certes, manque un peu de son croquant habituel, reste néanmoins impliquée et rend très bien l’appareil à Reda. Le reste du casting tiens lui aussi plus que la route, avec une mention spéciale à Bimbam, qui interprète Négros, la mère de Django, une actrice qui touche magnifiquement.
Le scénario :
Le biopic fait le choix fort de nous présenter une partie très courte de la vie de Reinhardt, celle de sa fuite vers la Suisse. Le film prend vraiment le temps de poser ces personnages, et montre habilement l’évolution psychologique d’un Reinhardt d’abord utopique. Si l’ensemble est rondement bien mené (quand on sait qu’Etienne Comar est scénariste de formation et qu’il a travaillé sur des films comme Mon Roi, Les Saveurs du Palais ou Des Hommes et des Dieux, on en attend pas moins). Un hic ? C’est dommageable qu’un personnage comme celui de Cécile de France ait une place aussi importante, alors qu’il n’existe tout simplement pas dans la réalité… Malgré tout, l’ensemble est fluide, cohérent et ne cède pas la place à l’ennui.
La mise en scène :
Appuyé par un excellentissime travail du chef op’ Christophe Beaucarne (qui sera dans 1 semaine à la manivelle de Rodin), Comar propose des véritables idées de mise en scène pour appuyer son propos, comme par exemple un Django filmé différemment pour nous faire comprendre son point de vue pour la guerre… L’ensemble, sans tomber dans le génie artistique, propose des pistes d’idées intéressantes, qui plus est pour un premier film.
Et au final ?
Django est une belle petite surprise. Touchant à souhait, il sait nous tenir en haleine tout du long tout en essayant d’être inventif. Sans crier au chef d’oeuvre absolu non plus, Django est un agréable moment de cinéma, porté par un excellent Reda Kateb. Et le film se paye même le luxe de nous offrir l’une des meilleures ‘dernière scène’ de l’année… Si vous avez 2h devant vous, allez donc découvrir Django !
Note : 8/10
Moyenne IMDb : 6,1/10
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