Ainsi, le format lui-même est pensé pour oppresser le spectateur (du 4/3) et enjoliver le tableau de la mort, bien dressé, conçu pour imager le drame de façon à évoquer une carte postale. Synonyme de souvenirs, c’est bien d’eux qu’il s’agit puisqu’ils appartiennent à ce jeune adolescent, Florya, dont la santé mentale se désagrège totalement, jusqu’à transparaitre sur son visage. Déformé, vieilli, fou, son regard est la principale force du film, qui s’y attardera de nombreuses fois : c’est à travers ces close-up très nombreux que ces témoins de l’horreur nous parlent. Silhouettes prises à part pour nous, comme si photographiées par un homme impossible à abattre, simplement présent pour capturer ces moments. Idée d’ailleurs exploitée durant la sublime séquence de la rafle du village, quand des officiers SS se font photographier avec le jeune Florya, leur trophée de chasse, terrifié.