Pour sa première sélection en compétition au Festival de Cannes, le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire s’est présenté sur les marches du palais aux côtés notamment de Sean Penn (Mystic River, Harvey Milk, La Ligne Rouge) et Tye Sheridan (Ready Player One, Mud) pour la présentation de son nouveau film : Black Flies.

Black Flies montre le quotidien infernal de deux ambulanciers au sein de la ville de New-York. On suit notamment le jeune Ollie Cross (Tye Sheridan) qui découvre tout juste le métier aux côtés de l’expérimenté Gene Rutkovsky, lui campé par Sean Penn. Ainsi, le film plonge le spectateur dans les rues new-yorkaises au sein de ce duo d’ambulanciers qui doivent faire face à la violence et au chaos en essayant de sauver ce qu’ils peuvent.

Comme à son habitude Jean-Stéphane Sauvaire propose une fiction à moitié documentaire. On ressent l’envie de plonger complètement le spectateur dans son histoire et lui faire vivre ce qu’il se passe à l’écran, en temps réel. Le réalisateur a commencé à préparer son film en 2018, et la préparation des acteurs avec. En effet, pour rendre l’illusion parfaite, les acteurs ont effectué des tournées avec les ambulanciers de New-York durant plusieurs semaines. « À la fin du tournage ils étaient presque ambulanciers » plaisante le réalisateur, « S’il vous arrive quelque chose durant le festival, appelez juste Tye ou Sean« . Cette préparation rend bien évidemment les personnages beaucoup plus authentiques et crédibles à nos yeux, permettant une immersion totale dans le film, d’autant que l’intrigue se découvre à travers le seul regard des personnages, notamment Ollie.

Conférence de presse de Black Flies © Louis Noury
Conférence de presse de Black Flies © Louis Noury

"le corps raconte une histoire"

L’immersion bluffante du film est aussi parfaitement appuyée par la mise en scène. Avec beaucoup de gros plans et un montage très énergique qui étouffe, Jean-Stéphane Sauvaire arrive parfaitement à nous plonger, au sens premier du terme, dans le quotidien de ces ambulanciers avec une intensité folle. Nicolas Becker, compositeur du film, quant à lui parvient à imposer une oppression constante qui ne se démène pas tout au long du film. On retrouve un travail assez similaire à ce qu’il avait pu produire au niveau du sound design du film Sound of Metal de Darius Marder dans lequel on suivait Ruben (Riz Ahmed) un batteur devenu sourd (film pour lequel il avait d’ailleurs remporté l’Oscar du meilleur son). Dans les deux films on retrouve cette idée d’immersion dans un monde nouveau à travers les yeux d’un personnage grâce à un travail sonore remarquable.

Avec Black Flies Jean-Stéphane Sauvaire nous fait découvrir le monde des ambulanciers de New-York à travers un travail viscéral et très porté sur le corps, « le corps raconte une histoire » affirme le réalisateur durant la conférence de presse du film. Un film qui aborde l’enfer du travail d’ambulancier dans une telle ville et les risques de ce métier tant sur le plan physique que sur le plan psychologique.

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