Dans une composition au rythme effréné, Beau tente à tout prix de lutter contre un univers qui semble se liguer contre lui. Menant une quête quasi impossible dans une histoire aussi improbable qu’elle soit, il tente de se battre contre les autres mais surtout contre lui-même. Ari Aster casse son personnage, le tord, le distend tout comme son histoire. Dès qu’une péripétie est bien construite, dès que le spectateur est confortablement installé, Ari Aster arrive et détruit tout à coup de masse. Brillamment, il arrive à perdre Beau et à perdre ses spectateurs. Il ne faut pas s’attacher à qui que ce soit, ni à quoi que ce soit car tout peut se casser à tout moment. C’est ainsi que l’histoire prend forme, que l’histoire de Beau prend forme. Dans un humour décalé emprunté à Terry Gilliam et dans des scènes (humoristiques également mais pas que) qui rappellent David Lynch, Ari Aster démontre toute sa palette créative en s’inspirant (peut-être) mais surtout en créant une histoire littéralement dingue.