Une histoire d’amour, dernier film d’Alexis Michalik, éblouit ses spectateurs dans une fresque qui mêle les histoires d’une famille aux vies entrecroisées.

Certains films font pleurer, certains films font rire, et parfois, d’autres arrivent à faire les deux à la fois. Certains films content des histoires sincères, certains films transpirent d’un réalisme fou et d’autres, encore, diffusent un mélange de tout cela. Michalik parvient à l’exploit de tout assembler avec brio en l’espace d’une petite heure et trente minutes de cinéma.

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Juliette Delacroix, Marica Soyer, Léontine d’Oncieu, Pauline Bression et Alexis Michalik : bravo !

Créée à La Scala, à Paris, en 2020 et adaptée au cinéma en 2023, Une histoire d’amour met en scène quatre actrices et un acteur de talent. Les comédiens de la pièce ont repris leurs rôles respectifs.

Pleurs et rires rythment un long-métrage qui repose sur une histoire brillamment écrite. Brillamment écrite car universelle, l’histoire infuse dans la tête de ses spectateurs. Elle parle en chacun d’eux, que ce soit par le biais de détails mineurs ou par le fait d’événements majeurs de la vie. Juliette Delacroix, Marica Soyer, Léontine d’Oncieu, Pauline Bression et Alexis Michalik incarnent avec fougue, panache mais sans filtre des êtres marqués par des faits de vie.

Entre construction, déconstruction et destruction

Une histoire d’amour construit des personnages en les déconstruisant. Tout ce qui est acquis par les protagonistes a une durée de vie. Alexis Michalik ne fige rien et construit Katia, Justine, Claire, William et Jeanne autour de l’idée que tout peut à tout moment voler en éclat, que tout peut se briser. Tout commence avec la mère de Katia et William. Dès le début de l’histoire, ces vies sont vouées à se battre pour exister. Tout n’est qu’illusoire et ne tient que sur un fil : l’amour est à la fois passionnel et destructeur, la vie est à la fois magnifique et triste. Une histoire d’amour brosse des portraits de vies qui ne sont pas épargnées, et c’est ce qui rend le film si touchant, et surtout, si vrai. Alexis Michalik arrive à faire transpirer son texte de sincérité et c’est certainement ce qui le rend dissemblable.

Une histoire d'amour 2

Une composition familiale complexe

Au moins trois décennies sont parcourues, de l’enfant à la mère, Katia illustre au mieux l’évolution de l’histoire. Chaque vie dépend de l’autre par le biais de sentiments amoureux, familiaux ou haineux. Elles sont comme imbriquées les unes aux autres, et cette interdépendance permet de créer des personnages complexes et authentiques.

Au visionnage de la bande-annonce, certains extraits renvoient aux grands films sur la famille, à la Boyhood. Il convient alors d’imaginer un film de 3h mais Alexis Michalik prend le pari de tout raconter en 1h30. Ce rythme effréné sert la composition du film. Ce tempo, avec un Michalik réalisateur en métronome, met en lumière la rapidité des bons moment, et la dureté des mauvais qui viennent hacher les vies des cinq personnages.

Une histoire de vie(s)

Cette fresque qui dresse, sans les bâcler, les portraits des protagonistes est un miroir qui peut se refléter en chacun des spectateurs. Le film va au-delà d’une histoire ou d’histoires d’amour. Il raconte des pans de vie illuminés par des moments et broyés par d’autres. Une histoire d’amour, véritable tornade de sentiments permet de rire, pleurer, et surtout réfléchir sur la vie.

Une histoire d’amour irrigue de vérités.

À retrouver en salles à partir du 12 avril.

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