Relancer une saga à succès est une manière plutôt classique de procéder à Hollywood, ça ou donner le feu vert à deux ou trois autres films alors qu’un opus en cours n’est même pas encore exploité en salles. Même dans le cinéma d’horreur !
Après les relancements de Halloween et Massacre a la Tronçonneuse, c’est donc la saga Scream qui a fait son grand retour en 2022. Quatorze ans après le quatrième volet. Ce sont les réalisateurs de la comédie macabre Wedding Nightmare, Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin qui ont eu la lourde tâche de succéder au regretté Wes Craven décédé en 2015. Et de veiller à perpétuer l’héritage de la franchise et de ses protagonistes emblématiques autant dans la pop culture que dans le cinéma d’horreur/slasher .
UN HÉRITAGE DIGNE DE CE NOM ?
Et les cinq premières minutes suffisent à applaudir la relève. Jenna Ortega seule dans sa maison décroche son téléphone, au bout du fil un mystérieux interlocuteur la questionne sur ses références en cinéma d’horreur, puis s’ensuit une série de questions réponses qui amènent à l’entrée en scène de Ghostface. En quelques instants l’hommage à l’introduction du premier opus sorti en 1996 avec Drew Barrymore est évident. On retrouve à l’identique les prémices des premières heures de la saga plus de deux décennies plus tard.
Après les premiers coups de couteau, retour à Woodsboro où l’agression de Tara s’est répandue aux oreilles de tous. Mais les raisons de son l’agression restent mystérieuses et s’il l’on en croit une logique extraordinairement méta, le nouveau visage derrière le masque est lié au passé. Tout en commentant ironiquement le fonctionnement actuel de l’industrie Hollywoodienne, ce nouveau Scream suspecte chacun des protagonistes en faisant preuve d’un recul assez improbable qui le place dans la parfaite lignée des précédents opus. Et en même temps propose un twist assez particulier qui plaira aux plus grands amateurs du premier film.
NOSTALGIE ET AUDACE
Quant aux anciens, ils sont à leurs juste place, acteurs ou témoins de l’action sans qu’ils ne fassent de l’ombre aux nouveaux protagonistes, nous les retrouvons à un certain stade de leur vie. Tandis que Dewey et Gale sont séparés, Sidney est mère de famille à l’écart d’un passé qui continue de la hanter. Tous se retrouvent réunis comme au bon vieux temps, c’est de la nostalgie facile mais néanmoins justifiée. On pourrait voir ça comme une méthode commerciale d’attirer les spectateurs en salles, ou alors comme une manière logique et indispensable d’assurer un passage de flambeau cohérent. Et quand on voit la direction prise par le nouveau film (il se déroule à New York et seule Gale Weathers parmi le trio original est de retour) on choisit de penser que Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin avaient des idées bien précises pour faire perdurer la franchise Scream.
ET DE TOUT ÇA EN RÉSULTE UN...
Cinquième opus nostalgique et méta à l’extrême, doté d’un Ghostface violent. Scream est un redémarrage plus que satisfaisant qui reprend les rudiments de la franchise en s’adaptant et en critiquant gentiment le Hollywood d’aujourd’hui et ses spectateurs. Tout ce qui est repris ou calqué sur le premier opus est une méthode tant osée que nécessaire pour succéder à l’œuvre et à la vision de Wes Craven. On salue les efforts des scénaristes sur de nombreux points qu’on ne pouvait prévoir, et notamment James Vanderbilt qui a déjà usé de sa talentueuse plume sur le Zodiac de David Fincher, les deux Spiderman de Marc Webb ou encore Prémonitions de Alex Proyas. On a donc affaire à un connaisseur dans le domaine du thriller et du mystère soit précisément ce dont avait besoin un nouveau Scream pour présenter du neuf. Ce qui n’est pas une mince affaire. Et c’est une satisfaction de savoir qu’il opère aussi sur le sixième volet.
On étais sur de bons sentiments à l’égard Olpin et Gilett en terminant le précédent film et on part confiant pour ce nouveau massacre.
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