Hadrien Gass est un jeune réalisateur français passé par l’ESRA et qui a principalement travaillé en tant que « gaffer » sur les plateaux de tournage de films indépendants américains. Alors que son premier court-métrage en tant que réalisateur, « The Cure », est à l’heure actuelle sélectionné en festival, nous avons saisi l’occasion d’une interview pour vous partager un fragment de l’envers du décor de notre septième art.

 

Ciné Maccro : Pour commencer, pour ceux qui ne vous connaitraient pas, présentez-vous en quelques lignes.

Hadrien Gass : Je m’appelle Hadrien Gass, je suis un jeune réalisateur et chef électricien basé à New-York City. Je suis né à Paris en 1994 et j’ai passé toute mon enfance à Rueil-Malmaison dans les Hauts de Seine. Après un Baccalauréat scientifique je rejoins l’ESRA en 2013 et mes études supérieures s’achèveront par mon arrivée à New-York en 2016.

 

CM : Vous avez intégré l’ESRA (Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle) en 2013, après un an de Bachelor en Sciences biologiques et sciences physiques. Deux parcours donc relativement opposés ; qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans des études cinématographiques ?

HG : Mes grands-parents avaient une maison près de Pont l’évêque dans le Calvados, non loin de chez nous il y avait un lieu où l’on pouvait louer des films gratuitement pour vingt-quatre heures. C’est grâce à cela que dès mes treize ans j’ai commencé à regarder un film par jour durant les vacances scolaires. De plus, Rueil-Malmaison proposait un club multimédia à côté de chez moi. J’ai donc rejoint, un peu par hasard, au départ, le club « Imag’in » ; où pendant deux ans nous avons réalisé un moyen métrage d’une cinquantaine de minutes sur la troisième croisade. Les encadrants étaient exceptionnels et m’ont appris énormément dès mes 15 ans. De plus, mon professeur d’art plastique au lycée, Mr Bonnelle, m’a énormément aidé à trouver ma voie dans le cinéma en me poussant à continuer mes études dans cette direction.

 

CM : Vous sortez de cette école, DESRA en poche, major en image, en 2016. Environ deux ans après les avoir terminées, que pensez-vous être l’apport de ces études ?

HG : Beaucoup de personnes vous diront que les études de cinéma ne sont absolument pas obligatoires pour travailler dans ce milieu, et il est vrai que cela n’est pas forcément nécessaire. On apprend énormément lors des tournages. Mais je pense que l’ESRA m’a énormément apporté. Le fait de mêler théorie et pratique est, à mon sens, important. De plus, mon école m’a permis de comprendre les différents métiers du cinéma, ce qui est fondamental lorsque l’on est sur un tournage, afin d’être capable de comprendre ce qu’il se passe et le rôle de chacun ; ce qui m’a permis d’être à l’aise sur un tournage beaucoup plus rapidement que certains collègues qui n’ont pas fait d’école. Enfin, mon école m’a permis de réaliser mon premier court métrage à moindre coût avec un excellent matériel, ce qui n’est pas négligeable !

 

CM : Au sortir de vos études, vous ne chômez pas : en l’espace de deux ans, 4 courts-métrages et 1 long. Était-ce une volonté consciente que de multiplier les expériences et très rapidement vous intégrer au monde du cinéma ?

HG : Absolument ! C’est un milieu qui ne s’arrête jamais ! Si vous faites une pause, vous perdez des contacts, des opportunités et c’est un monde qui ne pardonne pas. J’en ai vécu l’expérience : en août 2017 j’ai dû subir une opération qui m’a empêché de travailler pendant quatre mois. Je devais travailler sur deux différents long-métrages durant cette période et malheureusement, j’ai loupé ces opportunités. Depuis que je travaille à NYC j‘ai pu travailler sur plusieurs court-métrages indépendants mais aussi sur des clips pour Cardi B ou Charlotte Gainsbourg, notamment ;  et enfin j’ai pu travailler sur des publicités pour BMW, Adidas ou bien Covergirl. De plus, avec le visa que j’avais aux USA, je n’avais le droit de travailler que dans l’audiovisuel, or NYC est une ville où le prix de la vie est très élevé, travailler d’arrache-pieds était donc indispensable.

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CM : Vous étiez sur ces tournages ce qu’on appelle outre-Atlantique un « gaffer », c’est-à-dire le chef électricien en charge de la disposition de la lumière sur le plateau. Pourquoi vous être orientés vers ce domaine précis ?

HG : J’ai toujours été passionné par la lumière dans les films, trouvant qu’énormément d’émotions peuvent être transmises grâce à elle.  Un film m’a marqué particulièrement de par sa lumière : Suspiria de Dario Argento. Enfin, lorsque qu’il fallait que je décide de ma spécialisation durant ma troisième année à l’ESRA j’ai pensé rationnellement qu’il était plus simple de trouver du travail en tant que gaffer que réalisateur ! De par mon expérience en tant que gaffer, c’en est devenu un métier que j’affectionne particulièrement.

 

CM : Pour ceux qui ne connaitraient pas cette branche, pourriez-vous l’expliquer en quelques lignes ?

HG : Le gaffer/chef électricien est le chef technique de la lumière. Il est responsable de la sécurité électrique sur le tournage et de l’équipement lumière. Il est un peu le traducteur du chef opérateur : le chef opérateur explique au gaffer le type de lumière qu’il souhaite obtenir -l’ambiance, l’émotion- et le gaffer va traduire cela de manière technique. Mais il a aussi souvent l’opportunité de proposer au chef opérateur sa propre vision. Pour un être un bon gaffer, je pense qu’il faut être pratique, rapide et surtout être débrouillard !

 

CM : Toute la « cruauté » du  Septième Art est qu’il met en avant certaines branches et en laisse d’autres dans l’ombre. Votre rôle de chef électricien fait partie de ces métiers confidentiels ou incompris : regrettez-vous cela ?

HG : Effectivement, le milieu de l’audiovisuel est très incompris. La plupart des gens ne connaissent finalement que trois ou quatre métiers alors que pour réaliser un film, il y généralement plus de trente personnes travaillant dessus –voire bien plus. C’est un milieu très étrange et fermé, si vous n’êtes pas un afficionados il y a peu de chance que vous connaissiez les différences entre un chef électro et un chef machiniste par exemple. Au final, je ne regrette rien : certains milieux restent un mystère à mes yeux ! De plus, je trouve cela très agréable de pouvoir expliquer mon métier à des personnes qui ne le connaissent pas.

 

CM : Au regard de votre expérience dans ce domaine, que pourriez-vous dire à quelqu’un pour le convaincre de s’y lancer ? Quels peuvent en être les principaux atouts ?

HG : Le plus important c’est d’être passionné. Si vous n’avez pas la passion vous ne survivrez pas dans ce milieu. Vous ne savez jamais si vous allez avoir du travail le mois prochain et les journées de travail sont généralement longue avec un minimum de douze heures aux États-Unis. Il m’est arrivé de travailler vingt-deux heures sur un même tournage avec seulement trois pauses de trente minutes pour manger. De plus il est important d’être rigoureux et enthousiaste, mais surtout d’être avide d’apprendre. C’est un milieu qui évolue constamment !  On ne sera jamais compétent à cent pour cent. Enfin, la ponctualité ; sur les tournages, particulièrement au début, votre ponctualité définira si oui ou non vous resterez dans le milieu : « si vous êtes à l’heure c’est que vous êtes en retard » est l’une des plus importantes leçons apprises à l’école !

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CM : Très rapidement, vous décidez d’ajouter une nouvelle corde à votre arc, et c’est en 2017 que vous réalisez et écrivez The Cure, que l’on va évoquer. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer aussi vite dans ce périlleux challenge ?

HG : Cela a toujours été mon rêve : pouvoir faire passer mes idées, un message, m’exprimer à travers un film. J’ai eu la chance d’avoir été sélectionné par un jury de mon école lors de mon année de cours à New-York pour réaliser mon court métrage. C’était un rêve qui se réalisait ! Et quoi de mieux pour un premier court métrage que de pouvoir le tourner dans la ville qui ne dort jamais ? Je voulais aussi me prouver que j’en étais capable : il est facile d’avoir des rêves mais les réaliser peut être très décevant si cela n’atteint pas vos objectifs. Avec du recul, cela m’a prouvé que j’étais capable de faire un film à mon image.

 

CM : Votre film prend place dans une Amérique où la communauté LGBT est considérée comme atteinte d’une « maladie » et où des instituts tentent de la soigner. Vous réalisez et écrivez le film, c’est donc avant tout un projet d’auteur, personnel : pourquoi le choix d’une histoire aussi « particulière » ?

HG : Ce court métrage m’a été inspiré par l’histoire d’une ancienne amie qui avait été envoyé dans un centre de « reconversion » en Amérique par son père car elle était homosexuelle. Plusieurs personnes de ma famille sont LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres), c’est un sujet très important à mes yeux. Enfin, ayant fait mon collège et lycée dans un établissement catholique pendant le débat du mariage pour tous, ce qui fut une évidence pour moi ne l’était pas pour d’autres ; il n’y a rien d’anormal à faire partie de la communauté LGBT et chaque être humain devrait être égal en droit. Mon film traite d’un sujet qui est énormément discuté aux Etats-Unis, je conseille d’ailleurs l’excellent « The Misseducation of Cameron Post ». Si ce sujet est toujours autant débattu, c’est que notre société moderne à toujours un problème avec celui-ci ! Encore aujourd’hui, il existe des dizaines de centre de « reconversion » aux Etats-Unis. Enfin, il y a quelque chose que j’aime par-dessus tout, c’est le voyeurisme de l’être humain ; mon souhait était que les spectateurs regardant ce film se sentent dérangés, aient envie de détourner le regard, mais ne le fassent pas car ils ont cette envie de continuer à regarder ce qui les dérange.

 

CM : Votre court-métrage se déroule en 2020, une époque pas si lointaine et l’année qui marquera la fin du premier mandat de Donald Trump. Cela a-t-il pour but de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de la communauté LGBT actuelle et notamment aux Etats-Unis, où vous résidez ?

HG : J’ai écrit ce court métrage avant que Donald Trump ne soit élu, ne m’attendant pas à ce qu’il devienne président. La question LGBT aux Etats-Unis est très étrange car beaucoup de décisions sont prises par les états seuls, comme par exemple sur les centres de reconversions.  Les propos du Vice-Président Pence sont révélateurs d’une Amérique puritaine et conservatrice, c’est pour cela que l’état de New-York a fait voter la loi « Pence » pour interdire tout centre de reconversion à travers l’état. Mais depuis que le nouveau gouvernement est en place, une augmentation des attaques homophobes a pu être constatée. Même si je n’ai pas la prétention d’avoir un film qui peut tirer la sonnette d’alarme, j’espère pouvoir choquer un minimum pour faire réfléchir ceux qui en ont besoin.

 

CM : L’aspect dystopique de l’œuvre d’ainsi que l’ambiance clinique et anxiogène des lieux peuvent faire penser au THX 1138 de George Lucas. Mais quels ont été vos inspirations conscientes pour la réaliser ?

HG : Tout d’abord, effectivement, THX 1138 était une forte inspiration, en particulier sur le plan visuel. Mais il y a aussi un mélange du Rocky Horror Picture Show ainsi que Shock treatment, Save me, Maurice, But I’m a cheerleader et tant d’autres !

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CM : On note surtout dans votre film des acteurs plutôt bons face à une composition peu facile à interpréter. Dans une première réalisation, le dialogue avec les acteurs est-il aisé ? Quelles ont été vos relations avec ceux-ci ?

HG : C’est ce qui m’effrayait le plus : serai-je capable de communiquer ce que je voulais à mes acteurs ? C’est un travail très difficile, l’anglais n’étant pas ma langue maternelle, il m’arrivait de bloquer -surtout en période de stress- lorsque que je voulais m’exprimer avec eux. Mais j’ai eu la chance inouïe d’être entouré d’acteurs adorables et extrêmement différents aussi bien de par leurs jeux et leurs préparations, mais aussi de par leurs histoires. J’essayais de les laisser le plus libre possible, s’ils voulaient changer des lignes de leurs personnages je les laissais faire, je souhaitais qu’ils s’approprient le rôle et qu’ils me proposent leur propre version de mon film, car à mes yeux c’est notre film à tous avant tout, pas juste le mien.

 

CM : De manière plus générale, vous devez, en tant que réalisateur, contrôler toute une équipe technique et un tournage. Comment avez-vous géré cette collaboration ?

HG : J’ai eu la chance d’être entouré de mes camarades d’école de l’époque mais aussi d’amis extérieurs américains. Nous avions une équipe très hétéroclite ce qui était important à mes yeux et révélateur de New-York. J’ai laissé toute mon équipe assez libre. Ils connaissent leurs métiers mieux que moi et je voulais qu’ils me guident grâce à leurs connaissances et leur sensibilité plutôt que le contraire. Cela ne fonctionnait pas partout ; j’ai par exemple eu énormément de problèmes avec mon chef décorateur dû à un manque de communication, mais aussi car il s’était présenté come chef décorateur alors que c’était la première fois qu’il occupait se poste. Là où je suis fier c’est avec toute mon équipe son, autant en tournage qu’en post-production. Lors de la première réunion, je leur explique le message que je souhaite faire passer, l’ambiance que j’imagine, les quelques spécificités que j’aimerais intégrer, puis je leur demande de me surprendre. Et je suis plus qu’heureux de leur avoir laissé carte blanche ; ils ont ainsi pu expérimenter, se sentir libres et ils ont accompli l’un des travails les plus aboutis de The Cure, la bande son, les bruitages et l’ambiance sonore. J’espère pouvoir rester dans la même optique pour mes prochaines productions, laisser mon équipe assez libre pour que tout le monde puisse avoir un bout de soi dans le film.

 

CM : The Cure fut par la suite nominé dans plusieurs festivals comme le Short to the Point International Film Festival ou le Jersey Shore Film Festival. Comment réagit-on à cela ? En ressort-on grandi, fier, avec l’envie de faire encore mieux ?

HG : C’est assez extraordinaire mais aussi très stressant. Est-ce que les gens vont aimer ? Vont-ils ressentir ce à quoi je souhaitais les faire réagir ? La première fois que j’ai vu mon film en festival était au Jersey Shore Film Festival le jour de mon anniversaire. C’était un cadeau incroyable, j’étais ému mais aussi frustré car je ne voyais que les erreurs de mon film. C’est lors du questions-réponses à la fin de la projection que j’ai compris que mon film avait réussi, plusieurs personnes étaient choquées que ce ne soit que mon premier film ! Ils l’ont trouvé d’une maturité rare pour un premier court-métrage.  Cela m’a permis de me rendre compte qu’il y avait peut-être de la place pour un jeune réalisateur français dans le paysage cinématographique américain.

 

CM : Au final, quelles leçons tirez-vous de cette expérience en tant que réalisateur ? On peut imaginer que ça vous a donné envie de recommencer ?

HG : J’identifie maintenant mieux mes forces et faiblesses, ce qui me permet de m’améliorer plus rapidement. J’ai très envie de recommencer et j’ai déjà entrepris d’écrire deux nouveaux court-métrages qui, avec The Cure, feront une trilogie. Entre-temps j’aimerais aussi continuer à évoluer sur les tournages indépendants afin d’avoir le plus de bagages possibles pour ma prochaine expérience en réalisation.

 

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CM : Votre CV montre que vous vous êtes très rapidement tournés vers l’étranger, et notamment les Etats-Unis, pour travailler dans le cinéma (une volonté prégnante de plusieurs cinéastes français comme Alexandre Aja ou Nicolas Courdouan que nous avions interviewé ici). Était-ce une volonté réelle de votre part, aviez-vous la crainte de ne pas avoir assez d’opportunités ici en France ?

HG : J’ai toujours été passionné par le cinéma américain. Ce sont les films de Tim Burton qui m’ont donné envie d’être réalisateur. Il était donc logique pour moi de me tourner vers l’Amérique du Nord le plus vite possible. J’avais l’impression que les films que je voulais réaliser n’allaient pas dans le paysage audiovisuel Français. A New-York, il y a plus de travail qu’à Paris dû aux lois sur le travail en tournage qui sont plus laxistes dès que l’on est hors union–syndicats : la paie est certes moins forte mais les opportunités plus grandes. J’aime les défis et le challenge était de travailler aux Etats-Unis sans assistance de la part de mon noyau français. Je me sens depuis capable de faire ma vie dans l’audiovisuel.

 

CM : Prenant en compte cela, quel est votre opinion de réalisateur sur l’état du cinéma français actuel ?

HG : Vivant aux Etats-Unis depuis plus de deux ans, je n’ai vu que très peu de films français – c’est un cinéma très mal distribué, même dans une grande ville comme New-York. J’ai le sentiment que le cinéma français indépendant commence à se développer ; mais si autant de jeunes comme moi s’orientent avant tout vers l’étranger -particulièrement les pays anglo-saxons-  c’est que ces pays-là offrent une plus grande chance de réussite pour les films indépendants.

 

CM : Pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus, quels sont vos projets présents et à venir ?

HG : Pour l’instant je me consacre à mon métier de gaffer tout en continuant d’écrire de nouveaux courts-métrages. Tout en essayant de m’étendre vers d’autres horizons. Par exemple, je vais devenir le lightning designer pour un escape game appelé Beat The Bomb à New-York, ce qui va permettre de développer de nouvelles capacités !

 

CM : Pour terminer, beaucoup de jeunes lisent les articles de Ciné Maccro. En tant que jeune réalisateur français, quels conseils pourriez-vous prodiguer à ceux qui auraient envie de suivre votre exemple ?

HG : Le plus important c’est d’aller jusque au bout, de ne jamais s’arrêter. Il faut aller le plus possible au cinéma, voir des films indépendants de tous les pays. Voyagez aussi car c’est en faisant de nouvelles rencontres que vous écrirez de nouvelles histoires. Beaucoup de personnes en dehors du milieu du cinéma critiqueront vos choix -souvent votre famille malheureusement-, mais ne relâchez pas, prouvez-leur que c’est votre voie, mais surtout prouvez-le à vous-même. Enfin, ayez soif d’apprendre car les métiers du cinéma sont en constante évolution et vous allez apprendre chaque jour de nouvelles choses.

 

CM : Nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions, et on vous souhaite toute la réussite possible pour votre carrière américaine.

 


Pour plus d’informations, retrouvez Hadrien Gass :

• sur son site officiel : https://www.hadriengass.com/

• sur IMDb : https://www.imdb.com/name/nm8471179/?ref_=nmmi_mi_nm


Trailer de The Cure :

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