Suite aux sorties récentes des documentaires « Fear City : New-York vs The Mafia » sur Netflix et « Les nippons flingueurs – Le cinéma des Yakuzas » sur Arte, quelques membres de l’équipe ont décidé de mettre en lumière certains films de gangsters, criminels, assez méconnus.

Antoine

Classe tous risques de Claude Sautet (1960)

Synopsis : Condamné à mort par contumace, Abel Davos, vit depuis plus d’une dizaine d’années en Italie avec sa femme Thérèse et ses deux fils. Avec son ami Raymond, le truand réussit un hold-up à Milan mais les deux compères sont vite pourchassés par la police locale. Avec l’argent volé, ils décident de rentrer clandestinement en France par la mer. Mais à leur arrivée sur une plage déserte du Sud de la France, des douaniers les surprennent.

Pourquoi le voir ? Deuxième film de Claude Sautet, Classe Tous Risques a déjà ce qui fait la saveur des films du cinéaste ; mettant en péril les figures pour mettre en lumière les hommes derrière elles, Classe Tous Risques est un film sur des mafieux, sur des hommes. Un film hors des clichés du genre, qui prend aux tripes pour ne pas nous lâcher ; en somme, ce qu’il y a de plus beau dans le cinéma.

Justin

As Tears Go By de Wong Kar-Wai (1988)

Synopsis : Dans les rues de Hong Kong, Ah Wah et Fly rackettent les bandits de la ville. Ah Wah vient tout juste d’accueillir chez lui une lointaine cousine, Ah Ngor, qui doit se faire hospitaliser pour un problème aux poumons, tandis que Fly, accompagné de Ah Site, se prend trop au jeu et se brouille avec un gang rival. Au fur et à mesure du récit, les relations entre Wah et Ngor deviennent plus intimes et Fly sombre de plus en plus dans la violence et les problèmes.

Pourquoi le voir ? Wong Kar-wai nous livre ici un très bon premier film, qui se révèle être une véritable lettre d’amour au cinéma de Scorsese et plus particulièrement au film qui le fera découvrir au monde entier, Mean Streets. En effet, As Tears Go By nous dépeint la pègre Hong-Kongaise et sa conquête de la réussite. On retrouve également ici les prémices de ce qui fera le style unique du cinéma de Wong Kar-wai : les différents jeux de lumière, la représentation du monde de la nuit, des relations complexes…

Léo

Scarface de Howard Hawks (1932)

Synopsis : Chicago, au temps de la prohibition. Un petit malfrat, l’ambitieux Tony Camonte, tue son patron et devient le garde du corps de Lovo, chef du gang rival. Amoureux de Poppy, la petite amie de Lovo, il veille jalousement sur sa soeur Cesca, lui interdisant toute liaison sentimentale. Avec son complice Guido Rinaldo, Tony prend peu à peu le pouvoir au sein du gang de Lovo.

Pourquoi le voir ? Invisibilisé (pour le grand public) par la version de De Palma, Scarface de Howard Hawks, première adaptation du roman de Armitage Trail, est un métrage de l’âge d’or du cinéma américain, aussi classique que politisé, qui sait se démarquer par la qualité de ses scènes d’action pures mettant encore une bonne correction aux productions actuelles du genre. The World Is Yours.

Emilien

Le Doulos de Jean-Pierre Melville (1962)

Synopsis : Faugel est un homme brisé. Pour se venger de l’assassinat de sa femme, il abat Gilbert Varnove, un receleur de bijoux qui l’héberge depuis sa sortie de prison. Puis il prépare avec son ami Rémy un cambriolage dans une villa de Neuilly et fait appel à Silien pour le matériel nécessaire au perçage du coffre-fort. Mais ce dernier passe pour un indicateur : on l’appelle le doulos (le mouchard). La police survient pendant le casse.

Pourquoi le voir ? Véritable emblème du cinéma français, Jean-Pierre Melville reste le maître du cinéma criminel. Le cercle rouge, Le Samouraï, etc… Cependant Le Doulos, réalisé en 1962, reste éclipsé par les oeuvres citées précédemment. Un casting monumental, un scénario palpitant et une mise en scène digne de Melville. Un classique français du genre.

Aniki, mon frère de Takeshi Kitano (2000)

Synopsis : Pour ne pas se soumettre au clan qui a tué son boss, Yamamoto, un yakuza de Tokyo, retrouve son jeune demi-frère, Ken, à Los Angeles. Celui-ci a arrêté ses études pour devenir dealer. Il présente Aniki, « son grand frère », à sa bande.
Débarqué aux Etats-Unis sans parler un mot d’anglais et confronté à une culture qui lui est totalement étrangère, Yamamoto retrouve la vie criminelle qu’il menait au Japon.

Pourquoi le voir ? Si le cinéma japonais n’a plus de secrets pour vous, Takeshi Kitano ne vous est surement pas inconnu. Humoriste sous le nom de « Beat Takeshi », ce dernier se retrouve réalisateur par le fruit du hasard. Soupçonné d’avoir réellement fait partie d’un gang de yakuza, Kitano possède une filmographie pleine de vices. Aniki, mon frère reste néanmoins méconnu. Réalisé en 2000, il est pourtant essentiel. Les principales caractéristiques si propre à Kitano sont présentes dans l’oeuvre. Un humour subtil typiquement japonais. Des scènes de violences parfaitement maitrisées et une bande-originale composée par Joe Hisaishi, célèbre compositeur des films de Miyazaki. Kitano nous emmène à Los Angeles et nous partage sa sombre mélancolie. Un film à voir.

Et vous, quel est votre film de gangsters favoris ?

Auteur/Autrice

Partager l'article :

Leave a comment