Cela fait déjà cinq ans que Ciné Maccro existe ! Pour ce jour particulier, chaque membre de la rédaction vous propose deux films sur lequel il souhaite mettre un coup de projecteur.

Antoine

Une fille de la Province de George Seaton (1954)

Synopsis : Bernie est metteur en scène. Pour venir en aide à son ami Frank, acteur médiocre depuis la mort de son fils, il l’engage le temps d’un tournage. Bernie accuse sa femme d’être la cause de sa déchéance, mais il change d’avis lorqu’il découvre l’abnégation dont elle fait preuve pour soutenir Frank.

Pourquoi le voir ? Grace Kelly est impressionnante dans ce rôle dramatique pour lequel elle a obtenu un Oscar. Accompagnée d’un Bing Crosby à contre-emploi et d’un grand Wiliam Holden, l’actrice illumine un trio au cœur d’un théâtre de vie absolument renversant.

Les Oubliés de Martin Zandvliet (2017)

Synopsis : En 1945 au Danemark, plusieurs soldats allemands, à peine sortis de l’adolescence, sont faits prisonniers par l’armée danoise et envoyés en première ligne pour désamorcer les mines enfouies le long de la côte. Pour eux, la guerre est loin d’être terminée. Inspiré de faits réels, Les Oubliés raconte cet épisode tragique de l’Histoire.

Pourquoi le voir ? Nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, le film nous conte une histoire de guerre oubliée. En mettant l’humain par-dessus les tuniques, Martin Zandvliet offre ce qui reste comme une des plus grandes œuvres de guerre de la dernière décennie, une oeuvre où les acteurs brillent de mille feux.

Julien

Turbo Kid de François Simard (2015)

Synopsis : Dans un monde ravagé par l’apocalypse, un jeune garçon passionné par les bandes dessinées survit à l’hiver nucléaire en échangeant contre un peu d’eau les objets qu’il trouve dans les ruines des Terres Désolées. Mais l’enlèvement de son amie Apple par un sbire du maléfique Zeus le forcera à affronter ses peurs et à devenir un héros malgré lui.

Pourquoi le voir ? Un film de série B à prendre tel quel, pas au premier degré et à apprécier pour sa fraîcheur et son ambiance. Un Mad Max en BMX avec la violence graphique d’un Tarantino et une ambiance musicale 80’s, à voir.

Don’t Breathe: La maison des Ténèbres de Fede Alvarez (2016)

Synopsis : Rocky, Alex et Money sont trois gangsters qui commettent des cambriolages. Un jour, ils apprennent qu’un ancien soldat aveugle est en possession de 300 000 dollars dans sa demeure. Ils décident de s’emparer de la fortune, mais ce qui aurait dû s’apparenter à une banale opération de routine prendra pourtant une tournure étonnamment angoissante

Pourquoi le voir ? Un home invasion avec une réalisation intéressante, le suspense et l’ambiance bien dosé rappellent parfois Panic Room de David Fincher. exercice de style plutôt plaisant »; renouant avec les genres du thriller et offrant de la fraîcheur dans le paysage du film d’horreur, au delà des daubes pondues par Blumhouse et calibrées pour les ados

Tommy

Columbus de Kogonada (2017)

Synopsis : Alors que son père est dans le coma, Jin se retrouve coincé dans une curieuse ville du Midwest renommée pour ses immeubles disparates et modernes. Bien qu’il ne s’intéresse pas particulièrement à l’architecture, Jin se prend d’amitié pour Casey, une jeune femme pleine de vie travaillant à la bibliothèque municipale et férue d’architecture, qui lui montre les merveilles de la ville. Avec une intimité curieuse, Jin et Casey explorent tour à tour la ville et leurs émotions conflictuelles : l’étrange relation qui lie Jin à son père et la réticence qu’éprouve Casey à quitter sa mère.

Pourquoi le voir ? Columbus, c’est le genre de film qui nous transporte quelque part pendant 1h30 nous faisant oublier tous nos soucis, le thème de la passion y est abordée avec justesse et le film a une très forte capacité à résonner en nous pour n’importe quel passionné.

Blindspotting de Carlos Lopez Estrada (2018)

Synopsis : Encore trois jours pour que la liberté conditionnelle de Collin prenne fin. En attendant de retrouver une vie normale, il travaille comme déménageur avec Miles, son meilleur ami, dans un Oakland en pleine mutation. Mais lorsque Collin est témoin d’une terrible bavure policière, c’est un véritable électrochoc pour le jeune homme. Il n’aura alors plus d’autres choix que de se remettre en question pour prendre un nouveau départ.

Pourquoi le voir ? Œuvre malheureusement très actuelle, un torrent d’émotions est ressenti au fil du film jusqu’au climax étouffant Et pour citer le grand film Du Silence et des Ombres : « You never really understand a person until you consider things from his point of view, until you climb inside of his skin and walk around in it. » Et c’est ce que le film fait à la perfection.

Ophélie

Harvey Milk de Gus Van Sant (2008)

Synopsis : Le film retrace les huit dernières années de la vie d’Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l’intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l’histoire.

Pourquoi le voir ? Poignant et historique, ce long-métrage est incroyable de franchise, de violence et d’engagement. Gus Van Sant laisse place à un scénario humain où rapports de force et injustice se heurtent à l’espérance et au combat. La forme est un écrin 70’s parfait tant dans les décors et l’ambiance que dans le grain de la caméra : de quoi rendre nostalgiques ceux qui ont connus cette époque. Un biopic dramatique et américain dans lequel excelle Sean Penn et qui ne laisse pas indifférent.

Le secret de Peacock de Michael Lander (2010)

Synopsis : A Peacock, petite ville du Nebraska, un homme aux multiples personnalités joue à la fois le mari et la femme dans son couple. Cela se complique quand le reste de la ville veut en savoir plus. Une jeune mère semble alors pouvoir l’aider…

Pourquoi le voir ? Un film dont l’inspiration n’est pas sans rappeler un certain Psycho d’Alfred Hitchcock. Ce drame complexe, simple dans sa réalisation, laisse place au jeu d’acteurs et à la performance remarquable de Cillian Murphy alternant ces deux personnalités distinctes avec réalisme. On y trouve également le dessein de l’émancipation des femmes dans les 50’s. Ce besoin d’indépendantisme est le véritable déclencheur de l’intrigue. Un film intéressant sur la place de la femme dans la société au travers d’un portrait féminin particulier et d’une dualité psychologique intriguante.

Kevin

Boy A de John Crowley (2007)

Synopsis : A 24 ans, Jack sort de prison où il a passé toute son adolescence pour un meurtre qu’il a commis lorsqu’il était enfant. Dès sa libération, Terry, assistant social, l’emmène le plus loin possible de ce scandale encore présent dans tous les esprits. Terry lui donne un autre nom, lui trouve un travail, une maison. Jack tente de se construire une nouvelle vie. Mais si l’anonymat est un répit, il est aussi une douloureuse contrainte puisque Jack ne peut révéler à ses nouveaux collègues, amis, et à la fille dont il tombe amoureux, la vraie nature de son passé. Jusqu’au jour où Jack devient un héros local et que sa photo apparaît à la une des quotidiens.

Pourquoi le voir ? Pour son premier rôle au cinéma, Andrew Garfield nous offre une interprétation remarquable et bouleversante. Un très beau film sur la réinsertion des jeunes en Angleterre, et sur le droit à une seconde chance.

Inside de Andres Baiz (2012)

Synopsis : Lorsque Fabiana rencontre Adrián, un chef d’orchestre célibataire, elle tombe tout de suite sous le charme. Mais le jeune homme a un passé obscur : il vit seul dans une maison immense, isolée, et la police le soupçonne d’avoir assassiné son ancienne petite amie. Malgré les suspicions, Fabiana s’installe chez lui. Elle ressent très vite une présence et remarque des événements troublants. La maison est-elle hantée ? Adrián est-il celui qu’il prétend être ? Le mystère plane…

Pourquoi le voir ? Inside est un thriller espagnol très prenant, avec un suspens diabolique et une fin totalement inattendue. Une petite pépite du genre trop passée inaperçue.

Célia

Terraferma de Emanuele Crialese (2011)

Synopsis : Une petite île au large de la Sicile, à proximité de l’Afrique. Filippo, sa mère et son grand-père n’arrivent plus à vivre de l’activité traditionnelle de la pêche. L’été arrivant, ils décident de louer leur maison aux touristes, qui arrivent de plus en plus nombreux chaque année. Un jour Filippo et son grand père sauvent des eaux un groupe de clandestins africains malgré l’interdiction des autorités locales. Les familles de pêcheurs, jeunes et anciens, se confrontent alors sur l’attitude à tenir : faut-il les dénoncer aux autorités pour la quiétude des touristes ou respecter les valeurs morales de solidarité héritées du travail de la mer ?

Pourquoi le voir ? Sorti en 2012, le film aborde le sujet de l’émigration africaine et le sort réservé aux émigrés à leur arrivée en Europe, plus précisément dans le sud de l’Italie.  Le cinéaste ne prend pas parti, il nous montre seulement le quotidien bouleversé d’une famille sicilienne qui n’hésitera pas à braver tous les interdits pour aider une femme et ses enfants à trouver une vie meilleure. Film humaniste, et encore d’une brûlante actualité.

La Rumeur de William Wyler (1961)

Synopsis : Dans une petite ville de province, deux amies Karen Wright et Martha Dobie dirigent une institution pour jeunes filles, aidées par Lily, la tante de Martha, une ancienne actrice excentrique. Fiancée au médecin Joe Cardin, Karen a du mal à s’engager et à laisser à Martha la direction de l’école. Mary, une élève insolente et menteuse, alors qu’elle a été punie, lance la rumeur que les deux professeurs ont une relation « contre-nature ».

Pourquoi le voir ? Sorti en 1961, ce long-métrage fut l’un des premiers films américains à aborder ouvertement la question de l’homosexualité féminine mais tout de même de façon assez pudique. Malgré un sujet traité avec justesse et deux interprétations captivantes, le film a vite été oublié dans la carrière de ces deux grandes actrices et de son réalisateur.

Nils

Le Monde de Charlie de Stephen Chbosky (2012)

Synopsis : Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un « loser ». En attendant, il reste en marge, jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

Pourquoi le voir ? Bien plus qu’un simple teen movie, ce film parvient à retranscrire cette période qu’est l’adolescence avec une justesse déconcertante. Un chef d’oeuvre dans lequel on peut tous se reconnaître, avec mélancolie, bonheur et regrets. Le tout accompagné par une bande son géniale.

Henry, Portrait d’un serial killer de John McNaughton (1984)

Synopsis : Henry a tout d’un homme ordinaire, hormis le fait qu’il laisse des cadavres derrière lui. Otis, son colocataire, de plus en plus fasciné, accompagne le tueur compulsif et enregistre ses boucheries grâce à une caméra vidéo. Tandis que Becky, la sœur d’Otis, loge chez les deux hommes. Elle se persuade qu’Henry est à sa façon une victime que l’amour peut sauver.

Pourquoi le voir ? À ne pas mettre entre toutes les mains, ce film dénotes avec les films slasher/horreur. Il possède une ambiance, une sobriété et un acting bluffant peu égalés. Un film qui vous marquera.
Vous pouvez lire la critique ici.

Thomas

Un jour dans la vie de Billy Lynn de Ang Lee (2016)

Synopsis : En 2005, Billy Lynn, un jeune Texan de 19 ans, fait partie d’un régiment d’infanterie en Irak victime d’une violente attaque. Ayant survécu à l’altercation, il est érigé en héros, ainsi que plusieurs de ses camarades. Et c’est avec ce statut qu’ils sont rapatriés aux Etats-Unis par l’administration Bush, qui désire les voir parader au pays… avant de retourner au front.

Pourquoi le voir ? Ang Lee poursuit ses expérimentations visuelles dans un film à l’ampleur démentielle sur un sujet pourtant galvaudé, où le jeune Joe Alwyn se révèle. Une tentative de cinéma imparfaite mais malheureusement trop rare.

Reflets dans un œil d’or de John Huston (1967)

Synopsis : Dans un fort de Géorgie, le major Penderton ne s’intéresse plus depuis longtemps à sa femme, qui a pour amant le colonel Langdon. Un jeune soldat, William, va venir perturber un peu plus cet univers trouble. Le major va se sentir irrésistiblement attiré par William, tandis que celui-ci tentera de séduire Leonora.

Pourquoi le voir ? Marlon Brando devant la caméra de John Huston, dans un fascinant triptyque où Elizabeth Taylor joue les fauteuses de trouble. Un traitement visuel inhabituel (notamment l’utilisation du sépia) dans une oeuvre dont les qualités gagneraient à le rendre plus connu, autant dans la carrière de son réalisateur que de son interprète principal, qui y montre une brutale fragilité.

Emilien

Panique à Needle Park de Jerry Schatzberg (1971)

Synopsis : Helen traverse une passe douloureuse de son existence. Elle rencontre Bobby et s’éprend de lui, un jeune drogué qui lui redonne un goût de la vie qu’elle ne possédait plus. Mais Needle Park, haut lieu du trafic de drogue new-yorkais, n’engendre que détresse ou désespoir…

Pourquoi le voir ? Jerry Schatzberg nous plonge dans l’ambiance lugubre et sombre du New-York des années 70. Les personnages se croisent, se séparent, avec un seul intérêt commun, la drogue. C’est la dénonciation de la pauvreté que Schatzberg met en scène. C’est la première prestation mémorable d’Al pacino. Un film à voir.

Taipei Story de Edward Yang (1985)

Synopsis : Lung et Chin se connaissent depuis de nombreuses années. Lui est un ancien joueur de base-ball sans véritable ambition professionnelle ; elle a un poste de secrétaire au sein d’un grand cabinet d’architectes. Le sentiment qu’ils éprouvent l’un pour l’autre est un mélange d’amour et d’affection profonde, aux contours flous. Mais le licenciement brutal de Chin va bientôt fissurer leur couple et compromettre leur projet de vie commune…

Pourquoi le voir ? Le cinéma taïwanais est bien trop boudé par les occidentaux. Cependant Edward Yang a su se démarquer en sublimant la banalité d’une vie, le quotidien des personnages qui prennent place dans ses intrigues. Un couple se perd entre la tradition et la modernité dans un taiwan en plein changement. Sur les traces d’Ozu et d’Antonioni, Yang met en scène la vie conjugale d’un couple. C’est une histoire de Taipei. Un film poétique et lent, mais émouvant.

Justin

Bonjour de Yasujirō Ozu (1959)

Synopsis : Dans une ville de la banlieue de Tokyo, la vie suit tranquillement son cours : les mères de famille s’occupent de leur intérieur tout en jalousant celui des autres, les pères se croisent au café du coin et s’inquiètent de leur retraite à venir, tandis que les fils passent leur temps à regarder la télévision chez un voisin jugé trop excentrique. Un soir, les jeunes Minaru et Isamu pressent leurs parents pour avoir leur propre poste de télévision, en vain : l’aîné se met alors en colère face à l’hypocrisie des adultes et décide de faire une « grève de la parole », aussitôt suivi par son jeune frère…

Pourquoi le voir ? Ce film réussit à être un véritable chef-d’œuvre a partir d’un thème aussi simple que la dualité entre 2 générations, sur fond de commérages de villages. Nous sommes face à un film efficace qui restera gravé dans l’histoire du cinema notamment grâce à son réalisateur, Yasujiro Ozu, génie de la mise en scène. Faisant de chaque cadre un véritable tableau, il nous offre un film fort visuellement et émotionnellement.

Perfect Blue de Satoshi Kon (1999)

Synopsis : Mima est une icône pop, membre d’un girls’ band à succès. Quand elle décide de quitter le groupe pour devenir vedette d’une série télévisée, ses fans se désolent. Aussitôt, sa vie tourne au cauchemar. Elle reçoit des messages menaçants sur Internet et d’inquiétants événements entourent Mima et ses proches : des hallucinations, des menaces et pire encore… des meurtres.

Pourquoi le voir ? Satoshi Kon nous livre ici un bijou du cinéma d’animation, entre horreurs et thriller psychologique. Abordant des thèmes importants comme le monde du spectacle et la schizophrénie que peuvent développer les artistes, le film est une véritable claque visuelle et scénaristique.

Victor

Declaration of Idiot de Lee Jang-Ho (1984)

Synopsis : Dong-chul et un ami kidnappent une étudiante, qui est en fait une prostituée.

Pourquoi le voir ?

Une ode à l’étrangeté et aux rejetés de la société dans une fable expérimentale magnifique. Un pamphlet ouvertement politique. Une œuvre surprenante, qui multiplie les idées de mise en scène, brillant.

Achille et la Tortue de Takeshi Kitano (2008)

Synopsis : Fils unique d’un riche collectionneur d’art, Machisu révèle un talent précoce pour la peinture. Encouragé par ses proches, il peint en toutes circonstances. Mais le malheur met un terme à la vie privilégiée de l’enfant. Quelques années plus tard, le jeune homme pauvre et solitaire parvient à intégrer une école d’art. Il essuie les critiques sévères d’un marchand d’art mais le soutien indéfectible de Sachiko, une jeune employée qu’il épouse, l’encourage à persister dans sa voie. Arrivé à 50 ans, Machisu n’a toujours pas vendu une toile. Il reste néanmoins dévoué à son art. Avide de reconnaissance, Machisu, tel Achille, arrivera-t-il à dépasser la tortue ?

Pourquoi le voir ? Achille et la Tortue est une conclusion magnifique a la trilogie artistique de Takeshi Kitano, un film ou l’auteur se livre, se met à nue. C’est une œuvre sur l’art, la beauté de la vie et ses nuances. Une fresque humaine qui nous rapelle a quel point le cinema de Kitano est émotionnel et puissant.

Nous espérons que cet article vous fera découvrir ces films que nous apprécions beaucoup. Nous tenons à vous remercier encore un fois pour vos cinq ans de fidélité.

Auteur/Autrice

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