Ils sont passionnés de cinéma, avides d’en parler et de partager sur le sujet, ils sont mes lecteurs les plus fidèles ; alors je leur ai laissé le contrôle de mes soirées halloweenesques d’octobre : mes abonnés Twitter m’ont conseillé 7 films d’épouvante… Prêt ? Tremblez !

Voici la première édition de « Mes abonnés contrôlent mes soirées ciné » !

Les Yeux Sans Visage

? Réalisateur : Georges Franju (Plein feux sur l’assassin)

? Casting : Pierre Brasseur (Les enfants du Paradis), Juliette Mayniel (Les cousins), Édit Scob (Holy Motors)

? Genre : Horreur / Drame

? Sortie : 11 janvier 1960 (France)

Synopsis : Le chirurgien Genessier souhaite remodeler le visage de sa fille Christiane, rendue méconnaissable suite à un accident de voiture, mais pour cela il doit effectuer des greffes de peau qu’il aura prélevée sur des jeunes filles.

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Nous savons tous que le genre « horreur » est un fourretout où dès qu’un film comprend la moindre goutte de sang qui touche le sol ou un personnage qui prend la même pose que Le Cri de Munch, celui-ci sera qualifié d’horrifique. Les Yeux Sans Visage fait partie de ces films classifiés « d’horreur » qui en divisent plus d’un. Mais rendons à César, ce qui appartient à César – ou plutôt à Franju – : l’horreur est humaine dans Les Yeux Sans Visage.

C’est dans la complexité de ses personnages que Georges Franju place l’horreur. D’une intrigue assez glaçante, s’en dégage des êtres tourmentés, meurtris mais dont les intentions sont bonnes : une dualité entre le bien et le mal, entre le pardon et le crime, entre la poésie et la brutalité qui alimente un thriller légèrement tendu où le noir & blanc sublime l’horreur et réinvente la beauté. Sans visage suite à un accident de voiture causé par son père – un chirurgien -, Christiane vit recluse dans un manoir isolé, subissant de nombreuses opérations de reconstruction faciale afin de retrouver sa vie, au détriment de celle de ses donneuses. C’est avec ce scénario macabre que le réalisateur met en scène sa version moderne de Frankenstein, telle une relecture de l’oeuvre.

Ainsi, dans une ambiance des plus glaciales, la figure du savant fou prend les traits d’un père désespéré mais surtout dont les motivations se troublent. Prêt à tout pour redonner un visage à sa fille, on se demande rapidement si ce n’est pas pour assouvir ses propres désirs de chirurgien qu’il s’emploie à s’acharner sur de jeunes femmes. Ce personnage du Dr. Genessier est à lui seul vecteur d’un malaise, d’une froideur et d’une psychopathie terrifiante face à la mort, au morbide et à la vie. Suppléé par une secrétaire/assistante de bloc clandestin/kidnappeuse à temps perdu totalement dévouée à lui, cet homme se prenant pour Dieu perd de son humanité.

Ce duo alors si glauque et cruel se heurte à une autre figure glaçante mais sensible : la jeune Christiane. Brouillant les codes de l’horrifique entre la peur et l’empathie, entre l’absence d’émotions et des yeux expressifs, ce personnage symbolise le conflit qui s’opère dans Les Yeux Sans Visage. En effet, tel un fantôme sans âme, Christiane erre dans le manoir, avec son masque blanc terrifiant et sa démarche légère. Poétiquement dérangeante, elle dégage la bonté de l’horrifique et révèle la monstruosité de son père et de sa secrétaire. Avec Les Yeux Sans Visage, on découvre l’horreur des hommes aveuglés par leurs désirs de triomphe, de pardon ou de reconnaissance où l’humanisme n’existe que dans les êtres les plus meurtris.

Ce long métrage offre une poésie scénaristique mais aussi visuelle au travers d’un jeu d’ombre et de lumière constructiviste et imposant participant à la création d’une ambiance austère mais également d’une mise en avant de la beauté de l’innocence. C’est également au travers d’un travail gothique que la pesanteur atmosphérique se fait ressentir. En effet, on peut retrouver certains codes gothiques, prônant une renaissance des demeures baroques et leurs histoires passées.

Ainsi, l’intrigue se déroule dans un manoir isolé typiquement gothique, reprenant l’architecture terrifiante et massive de cette époque ; entourée d’une forêt hostile et accompagnée d’une meute de chiens hurlant, l’ambiance gothique et nocturne ne fait aucun doute. Mais c’est également en jouant sur la fascination et la crainte des hôpitaux, des opérations, des médecins, que Georges Franju axe un climat pesant et morbide, rajoutez à cela une cave à côté d’un chenil en guise de salle d’opération et des plans serrés de dissection réalistes et lents : l’horreur à son paroxysme.

Les Yeux Sans Visage se joue des codes de l’horreur pour peindre une intrigue morbide mais poétique dont les visuels forts et contrastés mettent en valeur l’épouvante autant que la beauté. Le savant fou se heurte à la bonté de sa création, de quoi en faire tourner de l’oeil plus d’un.

The Haunting

? Réalisateur : Robert Wise (West Side Story)

? Casting : Julie Harris (East of Eden), Claire Bloom (Limelight), Richard Johnson (The Boy in a Striped Pyjamas), Russ Tamblym (Drive)

? Genre : Horreur / Drame

? Sortie : 22 août 1963 (États-Unis), 4 mars 1964 (France)

Synopsis : Le Dr Markway qui effectue des recherches dans le domaine de la parapsychologie tente une expérience de perception extrasensorielle avec un groupe de personnes réunies dans un vieux manoir réputé hanté. Dès le départ, des bruits insolites terrorisent les habitants de la demeure…

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Première adaptation cinématographique du roman de Shirley Jackson The Haunting of Hill House, The Haunting – ou La Maison du Diable en VF – est à la hauteur du gothique et de l’horreur que propose le livre.

Robert Wise plante le décor dès les premières secondes avec un narrateur aussi captivant que son histoire n’est glauque. On nous dépeint alors le passé tragique de Hill House : nous sommes avertis, cette demeure est le repère de la solitude, de la mort et de la folie. Et c’est bien ce qui fascine le narrateur, le Dr. Markway qui décide d’y séjourner avec un petit groupe pour « chasser les fantômes ». Il est en réalité tout un travail scientifique et une interrogation sur le préternaturel, le paranormal : il est question de la nécessité de comprendre et de prouver l’existence du surnaturel. L’intrigue connait donc une richesse philosophique, des dialogues intéressants et une réflexion certaine sur « l’autre monde ». Cependant, à trop vouloir s’expliquer, développer, parler, le film en devient verbeux et des personnages telle que Nell finissent par être prolixes voire agaçants – la mention de sa mère est à s’arracher les cheveux tant elle est présente malgré son inutilité dans l’intrigue -.

En plus de la narration en début de film, c’est une autre voix complexe qui va accompagner le groupe et plus particulièrement Nell puisqu’il s’agit de sa propre pensée. Nous découvrons alors les véritables craintes de ce personnage, plongés directement dans sa conscience et apprenons peu à peu l’emprise de la maison sur elle et l’aggravation de son cas. Nell sombre dans la peur puis dans l’incohérence et la dévotion mystique à cette demeure qui lui procure l’attention et la sensation d’être légitime quelque part que la jeune femme cherche depuis la mort de sa mère. Nous sommes entièrement absorbés par ce personnage, au détriment des autres dont le développement aurait enrichi l’intrigue d’un peu plus de surnaturel. Mais Nell confère à elle seule la hantise et le maléfice de Hill House, et laisse captif le spectateur au sein de son esprit tourmenté.

Le pouvoir du noir & blanc dans The Haunting est incontestable, plombant l’ambiance instantanément et contrastant les scènes d’ombres et de lumière constructivistes modelant la peur, le morbide, la solitude et la lourdeur du manoir. La force, cependant, de ce film réside dans son utilisation de la caméra qui fait part d’une expressivité et d’une créativité rarement employées dans les films d’horreur à cette époque. En effet, Robert Wise ne s’est pas arrêté aux plans fixes et longs pour instaurer l’horreur mais s’est intéressé aux mouvements de caméra et aux angles de vue improbables pour piéger le spectateur dans les tourments de la maison, pour le perdre dans la folie surnaturelle et ainsi provoquer la peur, la confusion et la perte de repères. Les travellings sont intenses et rapides et les zooms et dézooms – quelque peu désuets à notre époque – fonctionnent parfaitement dans leur distorsion de l’image et dans la surprise qu’ils peuvent créer : le recul offert au spectateur s’efface en quelques secondes.

Il est difficile de cerner si la maison est hantée et que des esprits arpentent ses couloirs ou si le manoir lui-même est l’esprit frappeur et dévoreur d’âmes, et c’est ce qui fait tout le charme de The Haunting. Grâce à des contre-plongées et des plongées massives, le réalisateur met en avant la domination de Hill House, l’écrasement de ses occupants dans ses murs et la personnifie ainsi comme un personnage à part entière, notamment avec la séquence de la porte qui semble « respirer ». Mais c’est également avec quelques apparitions plus organiques que Robert Wise garde le doute sur l’identité du paranormal : la harpe qui joue seule, la poignée qui tourne, Nell hurlant contre l’esprit du père Crain. Une pluralité mystique s’installe, sans jamais trouver de réponse.

Robert Wise s’emploie également à faire transparaitre la peur dans les décors et dans l’atmosphère gothique qui se dégage des arrières plans. C’est alors avec très peu d’effets spéciaux et des jeux de caméras intelligents que la tension se crée. La profondeur de champs permet aux statues de plomber l’ambiance, telles des observatrices immobiles et glaçantes. Le montage expressif de The Haunting accentue le mystère gothique du manoir, insérant des plans fixes et serrés sur des points spécifiques des pièces comme des gargouilles, des voûtes ou des ombres lugubres ou avec des surimpressions d’images telles des apparitions et disparitions envoûtantes et brumeuses. Enfin, l’ambiance terrifiante ne serait rien sans la musique forte et orchestrale propre à cette époque et qui remplie parfaitement son rôle d’engouement sonore à la dramatisation et à l’intimidation.

Bien que très bavard, The Haunting est un film d’horreur en noir & blanc qui met en avant la force narrative du montage et des mouvements de caméra. Jamais désuet, il est très facile de s’immerger dans Hill House et son histoire surnaturelle tant l’ambiance gothique est parfaite et le film intelligent.

Halloween

? Réalisateur : John Carpenter (Halloween 2018)

? Casting : Jamie Lee Curtis (Halloween II), Donald Pleasence (The Great Escape), Nancy Kyes (The Fog), Tony Moran (BEG)

? Genre : Horreur / Thriller

? Sortie : 27 octobre 1978 (États-Unis), 14 mars 1979 (France)

Synopsis : La nuit d’Halloween 1963. Le jeune Michael Myers se précipite dans la chambre de sa soeur aînée et la poignarde sauvagement. Après son geste, Michael se mure dans le silence et est interné dans un asile psychiatrique. Quinze ans plus tard, il s’échappe de l’hôpital et retourne sur les lieux de son crime. Il s’en prend alors aux adolescents de la ville.

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Halloween de John Carpenter est aussi iconique et important dans l’histoire des films d’horreur qu’il n’est à présent fatigué et prévisible. Loin d’en être devenu mauvais, ce film a tout de même perdu de sa superbe bien qu’il soit impossible de le qualifier de totalement « hasbeen » tant son influence joue encore sur les films d’horreur actuels.

Véritable référence dans l’histoire des slashers, Halloween réussit à amener le gore de manière suggestive, dans un genre qui se voulait plutôt démonstratif et sanglant. Ainsi, dans un schéma classique du slasher, un groupe d’adolescents, la nuit de la Toussaint, va se retrouver traqué par un « boogeyman« , revenu dans sa ville natale pour rendre hommage à l’oeuvre de sa vie : l’assassinat de sa soeur. Si ce n’est dans son scénario qu’il réinvente le genre, John Carpenter le met en scène à sa manière et offre des procédés techniques et un esthétisme encore marquants aujourd’hui. On retrouve donc le sexe, l’ambiance teen-movie et la figure du psychopathe mais comme évoqué précédemment, c’est avec subtilité que l’effroi et la tension vont s’opérer.

John Carpenter devient « ambianceur » avec ce film et réussit à inciter la peur et la tension propre à un thriller dans une banlieue quelque peu banale de prime abord. À la fois épuré et directe l’esthétisme plonge le spectateur dans le quotidien citadin et tranquille d’adolescents avec clarté et pureté tout en maitrisant parfaitement les codes sombres des films d’horreur, les jeux d’ombres et de lumière sans oublier les amorces et les profondeurs de champs, devenu par la suite un classique parmi les classiques pour provoquer la peur chez le spectateur. Jouant sur l’anticipation de celui-ci vis-à-vis du personnage, John Carpenter manie les émotions et la pression atmosphérique au travers de ces procédés techniques : on en sait plus que la future victime, faisant grandir notre angoisse jusqu’au moment fatidique.

Mais bien que ces techniques soient intelligentes, leur répétition détruit peu à peu leurs effets. C’est d’ailleurs le gros point faible de Halloween. Outre des procédés attendus – parfois provocateurs de rire – mais qu’il est bon de remettre dans le contexte de production du film, c’est au travers de son schéma de tension que Halloween pêche ; l’intensité s’efface au fur et à mesure de l’apparition répétitive du même procédé de terreur. En d’autres termes : « on a compris comment ça marche John, change de disque ».

Enfin, qui dit « ambianceur » dit musique et John Carpenter est un maitre – parfois avec la main lourde – en terme de sphère sonore. Le thème d’Halloween est aussi emblématique que le film en lui-même, si ce n’est plus ; et à juste titre. Appliqué dès les premières secondes et couplé à une caméra subjective – des plus immersives et stressantes – ce thème happe le spectateur dans l’univers horrifique de Halloween. À lui seul, il dégage une tension instantanée, faisant presque oublié l’utilisation abusive de l’underscoring qui à notre époque provoque plus le rire que la stupeur. Bien qu’elle soit sculptrice d’ambiance, la musique dans son ensemble est cependant mal dosée, empiétant rapidement sur des scènes où le silence aurait été plus prenant.

Vieux mais pas ringard, Halloween hante les cauchemars de certains autant qu’il n’en fait rire d’autres mais tous peuvent se mettre d’accord sur l’importance de ce film et son influence sur le cinéma d’horreur et notamment dans sa popularisation des slashers et sa création si emblématique du « boogeyman », un psychopathe qu’on n’est pas prêt d’oublier.

The Blair Witch Project

? Réalisateur : Daniel Myrick (The Objective) & Eduardo Sànchez (Exists)

? Casting : Heather Donahue (Taken), Joshua Leonard (If I Stay), Michael C. Williams (Altered)

? Genre : Horreur / Mystère

? Sortie : 30 juillet 1999 (États-Unis), 28 juillet 1999 (France)

Synopsis : En octobre 1994, trois jeunes cinéastes, Heather Donahue, Joshua Leonard et Michael Williams, disparaissent en randonnée dans la forêt de Black Hill au cours d’un reportage sur la sorcellerie. Un an plus tard, on a retrouvé le film de leur enquête. Le Projet Blair Witch suit l’itinéraire éprouvant des trois cinéastes à travers la forêt de Black Hills et rend compte des événements terrifiants qui s’y sont déroulés. À ce jour, les trois cinéastes sont toujours portés disparus.

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Avec The Blair Witch Project, nous assistons à la naissance du « Found Footage ». Marqué au fer rouge dans l’histoire du cinéma horrifique, ce long métrage offre une nouvelle vision de la peur et de sa représentation. Aussi novateur qu’intriguant, ce film ne fait pourtant pas l’unanimité ; certains le qualifient même « d’ennuyeux ». Mais qu’en est-il réellement ?

La popularité de The Blair Witch Project n’est plus à faire tant il a traumatisé des générations de cinéphiles. Partis d’une idée assez simple, les jeunes réalisateurs ont révolutionné le genre. Ainsi, le film nous plonge dans l’expédition documentaire de trois jeunes cinéastes, caméra sur l’épaule, sac à dos accroché et un objectif en tête : raconter l’histoire de la sorcière de Blair. Ils s’enfoncent alors dans une forêt et nous de même puisque nos yeux sont les objectifs de leurs caméras. C’est donc avec cette nouvelle approche dans la réalisation que vont jouer les réalisateurs : nous prenons la place d’un des personnages à chaque plan.

L’immersion n’est donc plus momentanée mais continue, ce qui en principe devrait plonger le spectateur directement dans le film. En principe, seulement. Bien que le « Found Footage » offre des qualités indéniables – que nous évoqueront ultérieurement -, le rendu général de ce procédé est extrêmement brouillon, comprenant énormément de mouvements de caméra, de flous, de noirs qui étourdissent et déconcentrent plus qu’ils ne transmettent de peur ou d’angoisse. Ce qui pourrait s’apparenter donc au point fort de ce film, peut vite se retourner contre lui, expliquant les désaccords sur The Blair Witch Project : si la projection dans le film réussit, le spectacle est glaçant mais si on reste bloqué dans la caméra, tout devient rapidement ennuyeux.

L’identité visuelle de Blair Witch est de l’ordre de l’amateurisme – dans le bon sens du terme -, ce qui apporte une authenticité certaine et une vérité palpable. Ainsi, les événements étranges gagnent en réalisme et en intensité. Nous sommes dans les coulisses d’un documentaire où tout est filmé, où tout est donc vrai et le jeu des acteurs renforce ce sentiment de concret : les performances sont remarquables. Si tout semble réel, c’est également parce qu’on ne voit rien. En effet, The Blair Witch Project offre le rien – ou presque – comme moteur de la peur. Tout se passe alors dans l’ambiance et le climat que les points de vue des caméras retransmettent parfaitement avec leur grain sale, le noir & blanc et les mouvements diffus.

Sans laisser voir la moindre manifestation surnaturelle – exceptée la tente -, Daniel Myrick et Eduardo Sànchez réussissent à terroriser le spectateur. En effet, la forêt et les éclairages amateurs du groupe contrastent les plans avec des jeux d’ombres et de lumières furtifs, dans le mouvement et instables apportant des illusions de silhouettes, de présences en arrière plan. Les personnages passent également rapidement dans le cadre, surtout la nuit, provoquant des pics nerveux agréables dans un schéma scénaristique basé sur le rien. Ainsi, si le surnaturel n’est pas à l’image, c’est le spectateur qui se l’imagine : on joue alors sur notre anticipation, sur notre perception des choses et puisque nous sommes en « Found Footage », le recul est inexistant, plongeant la tête du public dans l’ivresse de la forêt. Si on ne voit, on entend et c’est tout aussi suffisant pour stresser les plus réticents : cris d’horreur, pleures de bébés, rires d’enfants… le tout dans le noir complet ou sans en comprendre la provenance ; de quoi provoquer la stupeur au même rythme que les personnages.

Si c’est la nuit que le surnaturel « apparait », The Blair Witch Project offre également une ambiance diurne intéressante qui contribue à sa manière à la peur dans le film. Nous assistons, petit à petit, à la détresse de ces trois personnes, à leur folie grandissante, à leurs excès de colère et une tension tenace qui alimentent les tourments déjà rudes qu’ils endurent. Ce contraste jour/nuit permet de garder le film attrayant mais c’était sans compter sur les dialogues interminables. Le plus gros défaut de ce long métrage est sans doute la cacophonie et le débit de paroles incessant qui tabassent les oreilles à longueur de scènes, là où le silence aurait apporté plus de tension. Ce film est trop bavard jusqu’à en devenir vraiment agaçant.

The Blair Witch Project a marqué son époque grâce au « Found Footage » mais ce procédé est à double tranchant. Jouant sur l’ambiance plus que sur les effets spéciaux et prônant la peur du rien et la détérioration psychologique de ses personnages, ce film laisse plus d’interrogation et d’incompréhension que d’effroi. Un film d’horreur innovant parfois qualifié d’ennuyeux qu’il ne faut cependant pas prendre à la légère.

Insidious

? Réalisateur : James Wan (The Conjuring)

? Casting : Patrick Wilson (The Nun), Rose Byrne (Spy), Ty Simpkins (Jurassic World), Lin Shaye (There’s Something About Mary)

? Genre : Horreur / Mystère

? Sortie : 1er avril 2011 (États-Unis), 15 juin 2011 (France)

Synopsis : Josh, son épouse et leurs trois enfants vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque l’aîné tombe dans un coma inexpliqué. Étrangement, une succession de phénomènes paranormaux débute peu après. Un médium leur révèle alors que l’âme de leur fils se trouve quelque part entre la vie et la mort, dans la dimension astrale, et que les manifestations sont l’oeuvre de forces maléfiques voulant s’emparer de son enveloppe corporelle. Pour le sauver, Josh va devoir lui aussi quitter son corps et s’aventurer dans l’au-delà…

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James Wan s’inscrit en maitre des films d’horreur durant cette décennie, notamment grâce à The Conjuring – et non, pas grâce à Insidious -. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé et brillé durant plusieurs minutes du film, rendant l’expérience quelque peu décevante voire frustrante. Cependant, contrairement à The Conjuring, ce long métrage est très bien réalisé – même dans le ridicule -.

C’est donc dans une ambiance paranormale mais également astrale et philosophique que James Wan alimente l’horreur dans Insidious. Ainsi, dans un schéma crescendo maitrisé, le réalisateur va mener la vie dure à une famille ; d’abord à Renai – la mère – qui subira les assauts mystiques et paranormaux dans la demeure familiale puis le petit Dalton, qui deviendra le noyau même de toute ces activités terrifiantes puis astrales. Malheureusement, les deux univers ne fonctionnent pas égalitairement ; on peut même affirmer que le dernier tiers du film est une mauvaise blague.

Tout avait pourtant si bien commencé. En effet, dès les premières minutes, James Wan déploie toute la magnificence des films d’horreur et offre une ambiance haletante et froide tirant sur le verdâtre qui nous suivra tout du long. On peut ainsi retrouver la paréidolie – le phénomène de notre cerveau qui associe, face à quelque chose d’inconnu, quelque chose de connu – (voir un visage dans une ombre par exemple) ou encore une musique dissonante au pouvoir tenseur immédiat. Mais le procédé parfaitement mis en scène par James Wan n’est autre que le travelling et les longues scènes : aligner le temps du spectateur, au temps du personnage.

Au pouvoir immersif incontesté, le travelling permet d’ancrer le spectateur dans la sphère physique du personnage, suivant ses mouvements et se déplaçant dans son environnement. Un procédé de réalisation embellie par le choix d’une caméra à épaule apportant de la fluidité et de la continuité réaliste dans les mouvements. Plongé dans la scène, il est ainsi impossible d’anticiper les actions, au même titre que pour les personnages. Et grâce à des champs contre-champs intelligents, une caméra subjective et à des raccords de direction et de mouvement, James Wan noie le spectateur dans l’horreur directe, le prenant par la main pour le guider avant de le prendre par la gorge pour le terroriser. Mais tout ceci n’est possible que grâce à une maitrise scénaristique impeccable : le paranormal est le dada du réalisateur. Ce qui est loin d’être le cas de l’entre-deux monde, où la beauté de l’horreur et de la tension va laisser place au kitch et aux poupées de cire du musée Grévin.

Faites la liste de tout ce qui représente « le film d’horreur cliché » et sans m’avancer, 70% de cette liste sera dans le dernier tiers de Insidious : brouillard, cimetière, ambiance rococo, sourires sadiques, ténèbres rouges, costumes gothiques, jumpscare à gogo, underscoring imbuvables, effets spéciaux douteux… Dès la séance de spiritisme – où l’humour s’immisce gentiment avec le duo de chasseurs de fantômes – le film fait un revirement esthétique et de réalisation astronomique. Plus simplement, le « lointain » est un cliché sur pattes où tout est attendu, prévisible et désuet. Il est donc difficile d’entrer dans cet univers où le ridicule absorbe le peu d’horreur esquissé. Cependant, force est de constater que malgré des choix discutables, la réalisation n’en reste pas moins satisfaisante dans son genre.

Le dernier point à aborder concerne la musique et la sphère sonore. Là encore, tout avait pourtant si bien commencé. Son utilisation était intelligente notamment en tant qu’amorce de l’horreur : entendre avant de voir ; et certains thèmes renforçaient la tension d’une scène mais malheureusement, la musique a vite empiété l’espace sonore, prenant la tête plus que les tripes : James Wan semble vouer un culte aux jumpscares assourdissants.

À noter : James Wan offre à Insidious une réalisation parfaite et intelligente. Le plan culte de son film est en réalité l’écho d’une scène précédente, apportant à celui qui le remarque une anticipation possible. On peut donc noter un dessin suspect sur le tableau noir derrière Josh, situé à sa gauche, dans la même position que prendra le démon – mais depuis un autre point de vue – dans la scène mythique du champ contre-champ.

Laissant un goût doux amer, Insidious reste tout de même un classique de l’horreur où tous ses codes sont repris et embellis pour le plaisir d’un spectateur qui préfèrera oublier la dernière partie du film.

The VVitch

? Réalisateur : Robert Eggers (The Lighthouse)

? Casting : Anya Taylor-Joy (Split), Ralph Ineson (The Ballad of Buster Scruggs), Kate Dickie (Prometheus), Harvey Scrimshaw (The Devil Outside)

? Genre : Horreur / Drame

? Sortie : 19 février 2016 (États-Unis), 15 juin 2016 (France)

Synopsis : 1630, en Nouvelle-Angleterre. William et Katherine, un couple dévot, s’établit à la limite de la civilisation, menant une vie pieuse avec leurs cinq enfants et cultivant leur lopin de terre au milieu d’une étendue encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né et la perte soudaine de leurs récoltes vont rapidement les amener à se dresser les uns contre les autres…

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The VVitch: A New-England Folktale, tel son titre l’indique, est un conte reprenant les histoires d’autrefois, au temps des sorcières, pour en raconter une nouvelle, toute aussi terrifiante. Basé sur des récits et des dialogues d’époque, ce film s’ancre parfaitement dans une culture celtique et mystique.

Avant d’offrir un coup de maitre avec The Lighthouse, Robert Eggers s’est aventuré au fin fond de la Nouvelle-Angleterre campagnarde et très croyante, où le Bien et le Mal affectent les décisions. Recluse de tout, une famille tente de mener à bien sa vie sans pécher et avec foi ; c’était sans compter sur l’ambiance instable dans la forêt et sur les croyances sataniques et mystiques qui alimentent le quotidien en l’an 1630. Dans un souci de réalisme, Robert Eggers s’est inspirés de dialogues authentiques et de l’accent d’époque et c’est d’ailleurs cette dévotion dans le vrai et la justesse historique qui s’échappe des fin fonds moisis et glauques de cette vallée. S’en dégage alors un naturalisme aussi apaisant qu’effrayant mettant en valeur l’aspect narratif et « ambianceur » des visuels sans dialogue et paysagés.

On n’a peur du vent, des craquements de branches, des bruits d’animaux… – et même d’un bouc – de tout ce qui constitue une nature à la fois verdoyante et terrifiante où s’enfoncent progressivement les personnages, comme s’ils le faisaient dans les Enfers. C’est alors la détresse qui amène l’horreur au sein du cocon familial ; les tensions alimentent la crainte de l’autre, développent les suspicions et accordent du crédit à de vaines paroles enfantines si celles-ci permettent de trouver des réponses à des évènements aussi troublants que traumatisants.

Le jeu est si palpable que la peur gagne le spectateur, tel un membre de la fratrie, subissant les assauts mystiques et les tourments ravageurs d’une chute aux Enfers où l’on doit trouver un coupable pour se faire pardonner nos péchés. Mais alors que cette quête s’intensifie et détruit la cohésion familiale, révélant la violence et la cruauté humaines, les croyants se heurtent à une dure réalité : nous sommes tous pécheurs, dès notre naissance. Quelle peut donc être la finalité de ces horreurs et de ces possessions démoniaques, sinon la mort ou le pacte avec le Diable lui-même ? La folie semble alors emporter, dans une dernière séquence mystique et magique, l’innocence d’un être, mais au-delà du sacrifice, cela semble s’apparenter à une libération euphorique. La sorcière est née.

Comme évoqué précédemment, Robert Eggers alimente son ambiance pesante et constante dans la nature elle-même grâce à des plans hommage à ce que la Terre peut nous offrir de plus beau et de plus mystérieux. Dans une atmosphère fortement froide, tirant vers le verdâtre, l’horreur est réaliste, ombragée et mystique ; on ne voit alors que de manière subjective et délicate, les cruautés affligées aux membres de cette famille. Ce sont des choix visuels intelligents et qui renvoient à la mythification des sorcières, à leur part de mystère et de ténèbres. On retrouve donc un travail sur la lumière et les ombres, modulant les scènes et construisant le cadre. Cependant, c’est grâce à un travail fixe – ou presque – que Robert Eggers réussit à instaurer l’angoisse et les tourments.

En effet, les plans les plus impactants mettent en avant la nature et la forêt dans des séquences fixes ou avec un léger travelling arrière, rendant les personnages microscopiques devant l’immensité de cette verdure obscure et pourtant si attrayante. Malheureusement, ce qui flanche dans The VVitch reste le montage. L’essence même d’un film d’horreur est l’immersion du spectateur dans l’univers des personnages, dans leur propre angoisse pour la provoquer chez le public. Hélas, il est difficile de trouver cette continuité temporelle et cette absence ou presque de la main de l’Homme dans la diégèse du film. Avec des cuts francs, assez fréquents et longs, le film réduit l’action encourue et coupe l’élan d’ambiance horrifique : ce long-métrage est saccadé en ellipses.

Si d’un côté les visuels naturalistes et les exactitudes scénaristiques transportent The VVitch vers un réalisme saisissant – même dans le gore et le mythe – ; de l’autre, son travail sonore donne la faveur à une musique extradiégétique – hors de la diégèse et ainsi non produite ni entendue par les personnages – plutôt qu’à des bruits naturels, qui provoquent tout de même quelques tensions nerveuses. En effet, c’est bel et bien la musique d’ambiance qui sculpte la plus grande partie de l’atmosphère mystique et lugubre de ce film, notamment grâce à des plans fixes et sans réelle action où elle prend toute sa puissance et s’exprime avec envoûtement et une pointe de celtique. Sans aucun doute, la musique joue un rôle majeur dans l’émergence de l’horrifique.

The VVitch: A New-England Folktale rend hommage aux contes celtes sur les sorcières et à toute l’identité qui en découle au travers d’un naturalisme esthétique et d’une musique sculpture intéressante. On s’interroge sur la condition humaine, les péchés et les croyances. Ce long métrage est parfaitement porté à l’écran par son casting, dont les performances de Anya Taylor-Joy et Harvey Scrimshaw saisissent d’effroi – dans le bon sens du terme -. La sorcière n’a pas fini de nous hanter, nous pauvres pécheurs.

Mother!

? Réalisateur : Darren Aronofsky (Requiem for a Dream)

? Casting : Jennifer Lawrence (Passenger), Javier Barden (Skyfall), Ed Harris (The Truman Show)

? Genre : Horreur / Drame

? Sortie : 15 septembre 2017 (États-Unis), 13 septembre 2017 (France)

Synopsis : Un couple voit sa relation remise en question par l’arrivée d’invités imprévus, perturbant leur tranquillité.

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Que dire de Mother! ? Certains n’y ont rien compris, d’autres y voient un chef-d’œuvre ou même un navet. Ce qui est sûr, c’est que ce long-métrage psychologique ne laisse personne indifférent, en bien comme en mal. Darren Aronofsky frappe fort, encore une fois.

Mother! n’est pas un film d’horreur classique où jumpscares et underscoring haletants alimentent des ambiances terrifiantes à proprement parler. Mais ce n’est pas pour autant qu’il ne marque pas, ne dérange pas ou ne traumatise pas ; bien au contraire. Dans une maison isolée en campagne, un couple reçoit la visite d’un homme puis de sa femme ; s’amorce alors une chute aux Enfers crescendo et tortueuse au doux parfum de spiritualité et d’humanité – dans le sens de l’Homme et non celui de la bonté -. Darren Aronofsky propose alors un écrin de pureté et de nature dans lequel évolue des personnages plus ou moins bienveillants : l’étrangeté s’installe et tourmente le spectateur dans sa compréhension du film, sans jamais trouver de réponses claires. Ainsi, l’intrigue s’enveloppe dans l’invraisemblance pour délivrer un final magistral et monstrueux. Il est certain que la diégèse du film ne convienne pas à tout le monde, qu’il soit difficile de rentrer pleinement dans cette oeuvre mais si tel est le cas, le spectacle est grandiosement traumatisant.

Ce film est sujet à multiples interprétations, à multiples compréhensions et c’est sans doute ce qui en fait sa force comme sa faiblesse. Là où certains y verront de la création intelligente, d’autres n’y percevront qu’un chaos incohérent. Mother! porte pourtant des messages forts, dont la lecture est propre à chacun. Ce long métrage met en scène la pureté d’une femme dans sa confrontation à l’Homme et à sa violence. Mother – Jennifer Lawrence – subit alors les assauts de la complexité et de la cruauté humaine au travers de différents portraits peignant les horreurs et la viscéralité dont les humains sont capables de procurer pour assouvir leurs désirs.

Mother! pose également la question du culte et des croyances. On n’est alors en droit de se demander ce que prône ce film : une critique des religions ou une modernisation de la création du monde ? Bon nombre des symboliques dans ce film sont des références bibliques ou divines dont l’essence même est l’intrigue du film. Mother porte son nom car elle symbolise Mère Nature, le berceau de la vie, la créatrice du monde. Il est ensuite facile de trouver du sens à chaque évènement traumatisant du film, mais je vous laisse les découvrir par vous-même.

Si Mother! explore la violence humaine pour provoquer l’horreur grâce à un scénario sublime, il en est de même pour l’esthétique et les procédés de réalisation. Comme évoqué précédemment, Darren Aronofsky s’éloigne des classiques du genre et amène la peur par l’horrifique organique et un réalisme en tout point. En effet, c’est dans une atmosphère naturelle, verdoyante et accueillante que se passe une grande partie de la diégèse. Tout est clair, beau, bienveillant et pure démarquant les évènements troublants, inhabituels voire horrifiques. C’est d’ailleurs dans la déconstruction puis la reconstruction de cet idéal esthétique et chaleureux que va s’orchestrer l’émergence du chaos aux visuels choquants de réalisme et de vérité. Telle une boucle infernale, Darren Aronofosky déconstruit sa beauté pour mieux la faire revenir et recommencer à tourmenter le spectateur.

Ce qui marque le plus dans Mother! est l’utilisation de la musique, des bruitages et de l’ambiance sonore dans sa globalité. Le naturalisme du son rend hommage aux bruits intradiégétiques – appartenant à la diégèse du film et donc entendus et produits par les personnages -. Avec ce besoin de réalisme, le réalisateur plonge le spectateur dans la même sphère sonore que les personnages rendant l’expérience immersive et vraie. Les scènes sont palpables et justes ; et quand bien même une musique extradiégétique est utilisée – donc hors diégèse, les personnages ne l’entendent et ne la produisent pas -, elle se mélange aux autres bruits organiques du film, se confondant avec les sons de la nuit, avec les sons biologiques du corps de Mother, avec quelque chose de concret et tangible. Ainsi, les ambiances sonores où le silence règne en maitre, ponctuées de bruits du quotidien, happent le spectateur vers la vraisemblance, vectrice de tension, dont en découle ensuite la vraisemblance de l’horreur.

On retrouve cependant certains codes classiques qui ont fait leur preuve dans l’histoire des films d’horreur. En effet, le travelling apporte la fluidité visuelle et de mouvement qui permet d’immerger le spectateur dans la réalité des personnages. Nous vivons au même rythme que Mother et entrons dans son univers grâce à cet alignement temporel rendu possible avec les travellings et les longs plans où les cuts s’espacent. Nous découvrons donc l’horreur lentement, au gré des mouvements de la caméra, dévoilant progressivement les pièces, les arrières plans… La caméra subjective couplée à des plans serrés avec une longue focale renforce l’immersion dans le film : nous sommes au plus près des personnages, de leurs angoisses et surtout, sans moyen de prendre du recul.

Mother! interroge autant qu’il ne fascine. Aussi déroutante que réaliste, l’horreur mise en scène est la plus terrible de toutes : celle de l’Homme. Jennifer Lawrence et Javier Barden offrent des performances sidérantes, dans un long métrage psychologique qui promet des claques visuelles et scénaristiques à qui ose le regarder.


L’horreur au cinéma connait autant d’identités que de films, marquant l’histoire de ce genre de leurs empreintes et le réinventant sans cesse, expliquant sûrement que l’horreur soit devenu si confus pour qualifier un film. Cependant, sa richesse esthétique, scénaristique et stylistique offre au public un large éventail d’épouvante et sait combler les moindres envies horrifiques. Même si certains films perdent en puissance, deviennent légèrement clichés, ne surprennent plus, l’influence et les hommages dans les films récents démontrent bien leur importance dans le monde cinématographique et dans la culture cinéphile générale. Force est de constater que l’épouvante semble être un genre inépuisable et sans cesse en réinvention pour le plus grand plaisir des spectateurs – et de leurs nuits blanches -.

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