Ce mercredi 13 décembre, Les Trois Mousquetaires – Milady, sort en salles. Ce deuxième volet commence là où Les Trois Mousquetaires – d’Artagnan s’était arrêté. Il reprend le casting 5 étoiles du premier film et se concentre sur la mystérieuse Milady dans une intrigue toujours aussi décoiffante.
Martin Bourboulon poursuit son ambitieux pari d’apporter un vent de fraîcheur à une énième adaptation de Les Trois Mousquetaires, et c’est une réussite ! La volonté de dépoussiérer ce monument de la littérature française pour en faire un blockbuster made in France était déjà claire. Huit mois après la sortie du premier volet, Milady vient conclure ce diptyque épique. Il garde la fraîcheur du premier opus, tout en explorant avec davantage de profondeur la psychologie de ses personnages. Les thèmes de l’amour et de la mort s’entremêlent pour apporter au film un étonnant contraste.
“Là où nous sommes, la mort l’est aussi”
Ce second volet s’éloigne du jeune d’Artagnan pour s’intéresser davantage à Milady, la mystérieuse antagoniste de l’histoire. Parfois ennemis, parfois alliés, la tension entre les deux personnages est palpable. La justesse de l’alchimie entre François Civil et Eva Green font de chacune de leurs rencontres un moment de pur délice. C’est de loin la plus grande force du film. En effet, les trajectoires de d’Artagnan et Milady ne cessent de se croiser et leurs interactions sont à chaque fois très efficaces. Les objectifs de d’Artagnan sont clairs : il souhaite retrouver Constance, sa promise. Ceux de Milady le sont un peu moins. On ne sait jamais ce qu’elle a en tête, ni même la nature de son plan. Le sait-elle elle-même ? Tantôt sincère, tantôt manipulatrice, elle envoûte et séduit les autres personnages. Ses yeux verts impénétrables lui confèrent une aura vénéneuse. L’interprétation d’Eva Green est saisissante de nuance et d’ambiguïté : Milady est aussi effrayante qu’attendrissante, aussi excitante que fragile. Le film essaie malgré tout de donner quelques pistes pour saisir la psychologie du personnage et des autres mousquetaires : notamment celle d’Athos (Vincent Cassel). Entre deux retournements de situation, le spectateur se voit parfois offrir des clés pour comprendre le passé des personnages.
Un film toujours en mouvement
Sauf que Milady ne se pose jamais. Paris ou Buckingham, Douvres ou La Rochelle : de nouveaux lieux sont constamment présentés au spectateur. Toutes les scènes du film sont à nouveau tournées en décor réel. Et la plus-value de ce second volet est l’exploitation des paysages naturels : forêts, bords de mer ou champs. Ces paysages sont sublimés par une bande-originale, puissante et épique, qui brouille la frontière entre leurs aspects hostile et paisible. De plus, ils sont parfaits pour proposer de magnifiques scènes équestres. Il faut aussi louer la qualité des scènes de combat. En plus d’être minutieusement chorégraphiées, elles sont tournées en plans-séquences ! A l’instar de ces nombreux combats, le film est constamment en mouvement.
Une intrigue très dense
Ainsi pendant le visionnage de Les Trois Mousquetaires – Milady, il ne faut pas cligner des yeux, au risque de passer à côté d’un élément important de l’intrigue. Ce qui étonne dans Milady, c’est la rapidité avec laquelle on passe d’un genre à l’autre. Comédie, romance, action, thriller… tout y est ! Les complots du premier film se sont développés et une guerre de Religion est sur le point d’éclater. En plus de devoir gérer leurs affaires personnelles, les personnages se retrouvent au cœur des manigances. Les rebondissements à foison font tenir le spectateur en haleine et le conduisent sur de fausses pistes. En effet, les faux-semblants et les trahisons se succèdent, si bien qu’il n’est pas toujours facile de comprendre ce qui se trame ! Des figures féminines très fortes gravitent autour de ces conspirations. Milady, Constance (Lyna Khoudri), ou encore Anne d’Autriche (Vicky Krieps) sont des personnages centraux qui se démarquent dans un univers masculin. Cette dimension féministe est un des points forts du film. Mais en parlant d’Anne d’Autriche, comment ne pas évoquer le personnage de Louis XIII ? Il semble sortir tout droit d’une pièce de Molière. L’espièglerie et la délicatesse de Louis Garrel, tout comme la spontanéité de François Civil, apportent de la légèreté à ce film très dense.
Pour conclure, Les Trois Mousquetaires – Milady parvient à creuser ses personnages tout en proposant une conclusion à l’intrigue initiée dans le premier volet. Mais pour ceux qui resteront sur leur faim en sortant de la salle, pas de panique ! Deux séries se déroulant dans l’univers du film sont en développement sur Disney+. Milady Origin, une série sur le passé de Milady et Black Musketeer, qui racontera l’histoire d’Aniaba, un mousquetaire noir ayant réellement existé.
En attendant ces deux spin-offs, le spectaculaire Les Trois Mousquetaires – Milady est à découvrir dès aujourd’hui au cinéma.
Voir la bande-annonce :
Auteur/Autrice
Partager l'article :