La jeunesse, l’espoir, l’amour et la décadence. C’est à peu près dans cette ordre que l’on peut définir les grands thèmes des Amandiers le nouveau film de l’actrice /réalisatrice Valéria Bruni-Tedeschni, qui était en sélection officielle à la 75ème édition du Festival de Cannes.

Un film qui parle d’art, d’expression et de révélations. À cela s’ajoute une histoire d’amour pleine de passion et de folie qui va bouleverser plus d’un destin. Nadia Tereszkiewicz et Sofiane Bennacer sont les cœurs de ce drame artistique qui nous replonge dans les années 1980, où des étudiants du théâtre des Amandiers de Nanterre tenteront leurs chances face aux exigences de Patrice Chereau (Louis Garrel) et Pierre Romans (Micha Lescot).

Nadia Tereszkiewicz et Sofiane Bennacer sont les révélations de ce film

Le film s’ouvre sur des essais en gros plan (Tedeschni va beaucoup user de cette technique de mise en scène d’ailleurs) du personnage de Stella qui démontre toute sa force en l’espace de quelques minutes en nourrissant un personnage dramatique de façon très intense.
Par la suite toutes les nouvelles et chanceuses recrues sont présentées ainsi que les traits de caractères de certains. Que représente le théâtre pour eux ? Pourquoi espèrent-ils avoir leur chance au Amandiers ?

« Je veux jouer les mots des autres » dit l’une d’elle.

LES MOTS ET LES DRAMES

Les mots ont plus d’un sens dans ce film très personnel pour Valéria Bruni-Tedeschni qui nous dévoile sa tendre jeunesse et ses démons passés à travers le regard empli d’espoir de ces futur(e)s acteurs et actrices. Une œuvre très unique et intime dans le cinéma français d’aujourd’hui qui ne cesse de nous tirer les larmes tout du long, chaque comédien transmet mille et une émotions et tout ce qui est évoqué en parallèle reflète les dangers de la société actuelle. Tedeschni n’a pas peur de parler de la maladie mentale et de la toxicomanie dont souffre Étienne joué par la révélation masculine Sofiane Bennacer, qui brise le cœur avec son regard perdu tout en étant tendre et rempli de passion pour Stella joué par l’autre révélation, Nadia Tereszkiewicz qui transcende l’écran.

Nadia Tereszkiewicz éblouissante dans la peau de Stella

JEUNESSE, RÊVES ET NOSTALGIE

Un film beau mais ravageur, car finalement sa finalité est si triste. C’est souvent mélodramatique, et nostalgique. Un regard vif et réaliste sur une jeunesse naïve en plein rêve. On leur parle d’un voyage à New York pour peaufiner leurs acquis, leurs yeux s’illuminent. Tedeschni fait fonctionner son film à travers son propre vécu et sa propre nostalgie rien que la pellicule fait écho aux vieux films des années 80, 90, notamment Fame de Alan Parker sorti à cette époque, où bien la série espagnole Un, Dos, Tres. En effet c’est plus axé sur la danse mais c’est dans la même veine.

Les Amandiers c’est la promesse d’un cinéma jeune et neuf. Les musiques utilisées sont formidables notamment le concerto pour piano de Niccolo Paganini qui accompagne divinement les séquences de théâtre, et un passage avec du Balavoine qui ne laisse pas indifférent. C’est enivrant de chansons, de vie, d’amour, et d’émotions. Une œuvre personnelle pour sa réalisatrice qui frappe très fort et se révèle très poignante. Une nouvelle preuve que le cinéma français est plein de ressources, et des films comme celui là font un bien fou.

Le film est disponible en salles de cinéma, ne le ratez surtout pas vous pourriez le regretter !

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