Que nous ayons lu ses aventures ou pas, nous connaissons tous Le Petit Nicolas. Ce petit garçon facétieux, sorti de l’imagination de René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, vit le jour en 1955 sur la terrasse d’un café. Le premier imagina les histoires mettant en scène ce même enfant et le second les dessina. Nous y découvrions son quotidien, raconté avec beaucoup de tendresse… Quotidien qui passionnera les lecteurs qui feront du Petit Nicolas un immense succès et une œuvre considérée comme un classique de la littérature pour enfants.
Un peu plus de 65 ans plus tard, Le Petit Nicolas a eu droit à plusieurs adaptations : jusqu’à maintenant, trois films en prise de vues réelles et une série d’animation. Et maintenant, un long-métrage d’animation, lauréat du Cristal du long-métrage au dernier Festival du film d’animation d’Annecy et présenté en séance spéciale au dernier Festival de Cannes.
Résultat des courses : une œuvre simple, drôle, espiègle et adorable… à l’image de son personnage principal !
UN FILM VISUELLEMENT ÉLÉGANT
Le film commence dans le Paris des années 1950 et nous sommes tout de suite frappés par sa beauté visuelle. Dotée d’une animation d’une grande fluidité, chaque construction et chaque personnage (au trait fabuleux) est empli de couleurs forts chaleureuses. C’est dans cette ambiance si épurée que nous découvrons Sempé et Goscinny qui imaginent leur petit Nicolas…
Ces artistes réfléchissent chacun de leur côté à leur petit personnage et se prennent à discuter avec lui. Ces scènes de discussions comportent une très bonne idée : une absence de surprise ou d’émerveillement de la part de Sempé et Goscinny. Si elles sont aussi bien représentées qu’ici, les discussions qu’il peut y avoir entre un artiste en plein processus créatif et le personnage qu’il a créé peuvent donner au spectateur une délicate impression de deux univers séparés qui se rencontrent… tout en se connaissant depuis toujours. Et parfois, l’inspiration peut provenir de ces discussions ! Nous découvrons alors l’univers de plus en plus développé du Petit Nicolas. L’on découvre sa famille, ses copains mais aussi les filles, qu’il a en horreur !
Et le film nous invite à plonger dans cet univers pour suivre de petites intrigues mettant en scène le chouette petit garçon…
Les réalisateurs laissent transparaître une claire passion pour leur sujet. Cela passe par une réussite, durant ces phases, à nous transmettre toute l’innocence et l’humour de Nicolas. Elles sont tout aussi visuellement somptueuses et l‘hommage au trait de Sempé est des plus assumé. Ces dernières se déroulent dans un cadre original ; les couleurs sont au centre et autour de ce cadre, il ne reste que des traits de croquis, et les couleurs se distillent sur la feuille via des tâches d’aquarelles !
Un excellent casting vocal porte le tout. En effet, Alain Chabat, Laurent Lafitte et Simon Faliu livrent chacun une excellente prestation, de même que l’entièreté du casting vocal à vrai dire. En plus de ce casting, notons une excellente musique ! Nous avons déjà droit à une apparition de Ray Ventura dans une scène magnifique. Mais nous retrouvons aussi dans la bande originale (très entraînante et signée Ludovic Bource), des compositions de jazz très groovys ! Sans doute en hommage à la passion du jazz qui animait Jean-Jacques Sempé, fan de Duke Ellington… ce qui nous permet d’aborder une autre facette du film.
UNE TOUCHE BIOGRAPHIQUE À LA FOIS ÉMOUVANTE ET MÉLANCOLIQUE
Le Petit Nicolas : Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? parle également des auteurs qui se cachent derrière le petit garçon, à un niveau biographique.
L’originalité du film réside dans le fait qu’il ne s’intéresse pas tant aux livres Le Petit Nicolas qu’au personnage du Petit Nicolas. Le film se contente d’évoquer le succès de ses aventures à travers le monde. En effet, dans sa face biographique, il préfère s’intéresser aux auteurs à un niveau humain. Nous découvrons ainsi leur passé… et c’est là qu’un peu de mélancolie s’impose. En effet, le film n’hésite pas à évoquer de lourds souvenirs d’enfance. Mais aussi à faire la part belle à la magnifique amitié qui résidait entre Sempé et Goscinny.
Tout cela contribue à faire de Jean-Jacques Sempé et René Goscinny des personnages de fiction des plus attachants. Des personnages à la bonne humeur tout aussi contagieuse que celle de leur Petit Nicolas !
En conclusion, laissez-vous emballer par cet hommage bourrée d’espièglerie et de bonheur. Un hommage porté par une superbe musique jazzy et un excellent casting vocal. Hommage qui va en plus peut-être faire chavirer le cœur des plus nostalgiques d’entre vous !
N’attendez plus d’être heureux et laissez-vous tenter par ce petit bonbon d’1h22 !
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