Toujours plus décalé, toujours plus de rire. Après Incroyable Mais Vrai sorti cet été, le réalisateur Quentin Dupieux revient avec Fumer Fait Tousser, présenté en séance spéciale au Festival de Cannes. Une comédie qui mêle comique spontané avec des histoires d’horreurs déjantées qui fonctionnent indépendamment les unes des autres, avec tout de même des points communs.

Autant l’affirmer d’entrée de jeu, on rigole de tout. Pas une réplique, pas une action ne fait pas esquisser un rire. Ça devient une habitude chez Dupieux. L’auteur de Réalité (2017), décidément très productif, met en scène une équipe de justiciers nommée les TABAC FORCE, qui viennent de mener un combat acharné contre une tortue démoniaque. La suite appartient à la surprise…

Dupieux a encore inventé un concept totalement inédit, porté par un casting très égal. Que ce soit Gilles Lellouche, Vincent Lacoste ou même Alain Chabat (qui anime la mascotte Didier en direct et travaille avec le metteur en scène pour la troisième fois), tous font preuve de naturel pour participer à ce nouveau délire purement Dupieux.

La nouvelle troupe de Quentin Dupieux dans "Fumer Fait Tousser"

Et il ose ! Il avait déjà tenté énormément de choses avec Le Daim et Mandibules (Jean Dujardin possédé par une veste en daim & deux amis en quête d’exploiter une mouche géante) et il persévère dans l’exercice de l’absurde à tous les niveaux. Le résultat prend sans problèmes. Dupieux prend un malin plaisir à filmer des situations sans le moindre sens pour en faire des gags hilarants (domaine dans lequel il excelle de toute manière). Il prouve une nouvelle fois qu’il a une parfaite maîtrise de son langage cinématographique et qu’il peut enchaîner les sketches tout en restant concentré sur ses protagonistes principaux. Des sketches déroutants d’imagination, qui surprennent par leur burlesque et rappellent des précédents succès de l’auteur comme Rubber (tourné aux États-Unis).

Avec Fumer Fait Tousser, Quentin Dupieux s’aventure pour la première fois dans la science-fiction. Il avait déjà expérimenté la technologie révolutionnaire dans Incroyable Mais Vrai. Mais ici, nous avons affaire à une équipe de justiciers muni de robots. Un genre qu’il s’approprie avec beaucoup de simplicité et qui forge un peu plus son univers. Dupieux continue d’être inventif, de se réinventer à chaque film et les spectateurs s’abreuvent de ses nouvelles créations. Et si l’on en croit ses mots, c’est pas prêt de s’arrêter :

Aussitôt le tournage d’un film terminé, j’ai une nouvelle idée, je l’écris, je la peaufine et je la tourne.

Autre déclaration du réalisateur, il ne prévoit pas de donner de suite à ses films. Mais un projet choral n’est pas à omettre si le public répond présent.

Ça voudrait dire que je n’ai plus rien à proposer, mais un jour peut-être si le public est nombreux, je ferai un projet qui réunira tout le monde [tous les personnages de ses films].

Si l’homme derrière Wrong (2012) et Steak (2007) est resté avare sur ses influences (musicales et cinématographiques), il n’a pas hésité à conseiller un public susceptible de se lancer dans le cinéma :

Achetez-vous une caméra bas de gamme ou un portable et tournez plein de choses, plein de choses pourris et montez-les ! Moi c’est comme ça que j’ai commencé. J’avais du matériel pourri, mais j’ai tourné plein de choses médiocres. Je pense que la technologie d’aujourd’hui permet àtoutle monde de réaliser des choses. Par contre, il faut être prêt à recevoir les critiques négatives.

Un metteur en scène simple, avec du répondant qui signe un nouveau long métrage novateur. Un film avec une narration fluide et naturellement drôle à ne plus pouvoir s’arrêter de rire. Dupieux a une nouvelle fois réuni une ribambelle d’acteurs et d’actrices au meilleur de leurs performances comiques. Adèle Exarchopoulos qui retravaille pour la seconde fois avec le réalisateur est à se tordre en quatre, Blanche Gardin propose un jeu très sarcastique également.

Si cette année le cinéma était très riche en comédies, comptez sur Fumer Fait Tousser pour en rajouter. Le dixième film de Quentin Dupieux est sans doute l’un de ses plus drôles.

Le film sort en salles ce 30 novembre.

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