Présenté à la dernière Quinzaine des Cinéastes du Festival de Cannes, Dangerous Animals marque le retour du réalisateur Sean Byrne. En résulte un fort bon divertissement horrifique d’été qui sait déjouer les clichés.
Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…
Face à la vraie menace

Avec son nouveau film, Sean Byrne aux côtés du scénariste Nick Lepard entendent réhabiliter les requins, victimes d’une sale réputation. Tout commence par un homme et une femme, en Australie. Tous les deux, guidés par un marin prénommé Tucker, partent admirer un banc de requins naviguant sous l’eau. Entre angoisse et fascination, ils assistent à un beau spectacle sous-marin. Aucun danger ! Du côté de l’océan tout du moins…
Ainsi commence Dangerous Animals, naviguant entre le survival et le slasher et dont le véritable antagoniste constitue une plus grande menace pour l’espèce humaine que le requin… l’homme lui-même. Surtout quand il s’en prend aux femmes.
Sur les côtes australiennes, la solitaire et sans attache Zephyr surfe sur les vagues. Elle fait la connaissance du charmant Moses et après une nuit d’amour ensemble, elle se fait capturer par Tucker. Désormais séquestrée dans le bateau du tueur, elle doit s’enfuir à tout prix si elle ne veut pas être donnée à manger aux requins par son tortionnaire. Une expérience horrible qui la confronte à elle-même et à ses démons, tandis que Moses mène l’enquête de son côté pour la retrouver.
C’est en somme un chemin que l’on connaît bien là… du moins à première vue.
Un divertissement rondement mené
Car petit à petit, Dangerous Animals dévoile l’une de ses plus grandes forces ; savoir déjouer au fur et à mesure les attentes et les clichés au point d’être agréablement imprévisible par moments. C’est que derrière ses aspects de série B, le film propose un récit qui sait être malin et sérieux sans se prendre au sérieux. Ainsi, Dangerous Animals offre des moments de tension véritablement prenants émotionnellement (notamment dans son troisième acte haletant), le tout non sans être épris de quelques moments d’humour !
Si cela ne rend pas le film excellent (notons quelques problèmes de rythme par moments, notamment du côté de Moses), cela ne fait pas moins de Dangerous Animals un bon divertissement. Un divertissement profondément critique de la masculinité toxique représenté par son méchant, particulièrement délicieux. Croyant en une chaîne alimentaire humaine, Tucker est un fana de requins à la fois machiavélique et timbré, incarné par un jouissif Jai Courtney (Divergente et les deux films Suicide Squad).
S’oppose à lui Zephyr, campée par une fière et badass (quoique victime de quelques fausses notes) Hassie Harrison (Yellowstone). Zephyr dont Tucker constitue sur certains points son envers masculin, poussé à son paroxysme. Il va manipuler sa proie en lui disant qu’elle et lui sont pareils ; ils sont tels deux requins solitaires…

Esthétiquement travaillé
Le tout prend sublimement forme grâce à une réalisation et une esthétique travaillée. Au-delà de l’introduction et quelques autres scènes qui donnent à voir la majesté imposante des requins, notons également une photographie très soignée. En effet, le film a bénéficié d’un travail conséquent au niveau du cadre et de la gestion de la lumière, qui contribue grandement à l’ambiance. Entre d’un côté la beauté des plages australiennes et de l’océan Pacifique, et de l’autre, la crasse et la décrépitude de la cale du bateau où est enfermée Zephyr, nous avons droit à un contrebalancement réussi. Notons néanmoins que la présence des requins n’est pas toujours très convaincante visuellement, mais pas au point d’entacher le plaisir ressenti devant ce film.
Car Dangerous Animals demeure un slasher-survival prenant. S’il n’est pas révolutionnaire, qu’importe ! Il saura vous divertir cet été, grâce à sa capacité à naviguer joyeusement entre premier et second degré.
Le film sort en salles le 23 juillet prochain, notamment dans les salles Pathé de France et de Suisse romande.
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