Conférence de presse de « Le Deuxième acte », masterclass de Meryl Streep et Andrea Arnold, ouverture de la compétition…l’équipe PelliCulte vous résume la deuxième journée de la 77e édition du Festival de Cannes.
12h. Après une soirée d’ouverture dont on peine à se remettre, la journée commence avec la conférence de presse de Le Deuxième acte de Quentin Dupieux. Pour rappel, le treizième long-métrage du cinéaste français a été projeté en ouverture la veille. On était perplexes alors on s’attendait à ce que cette discussion avec l’équipe nous offre les réponses que l’on attendait au sujet de ce nouvel ovin dans la filmographie du cinéaste. Dans une conversation à sens unique, les journalistes présents ont été confrontés à la lassitude du casting, dont les réponses brèves ont agacé. D’entrée de jeu, Quentin Dupieux a donné le ton « Moins je parle, plus les gens ont envie d’aller le voir le film. Donc je vais continuer à me taire« . C’est dommage, cette atmosphère embarrassante qui régnait dans la salle n’aura pas fait progresser le film, déjà bien bas, dans notre estime.
"n'abandonnez pas" (M.Streep)
Heureusement, le sourire si familier de Meryl Streep est venu égayer notre journée. Dans l’après-midi, l’actrice américaine a donné rendez-vous aux festivaliers dans la salle Debussy pour une masterclass de plus d’une heure ! Après une seconde standing ovation qui appuie l’admiration générale que l’on lui porte, la générosité et l’humour de l’icône du cinéma a envahi l’espace d’euphorie. Elle est d’abord revenue sur la soirée de la veille, lors de laquelle elle a reçu la Palme d’honneur : « Toutes ces larmes dans le public, ça faisait beaucoup. J’ai été bouleversée par tout cet amour, ici, à Cannes, car chez moi, personne ne me respecte ! ». D’ailleurs, elle avoue s’être couchée tard à cause de Le Deuxième acte, qu’elle a adoré. S’en est suivi une accumulation d’anecdotes savoureuses sur sa carrière, longue de 50 ans, jamais sans touche d’humour. Évoquant son rôle dans Out of Africa, Meryl Streep s’est prêtée à la reconstitution d’une scène restée fameuse. La voilà debout derrière Didier Allouch, les mains dans ses cheveux, faisant mine de lui faire un shampoing. Un sketch qui n’a pas manqué de séduire une audience déjà hilare.
Après avoir brossé ses plus importantes collaborations avec des réalisateurs, Meryl Streep a offert son point de vue quant à la place des femmes dans l’industrie cinématographique. « Les plus grosses stars du monde sont des femmes aujourd’hui, se réjouit-elle. C’est différent de quand j’ai commencé, lorsque tout tournait autour d’une grosse star masculine !« . Un message d’espoir qui vient s’ajouter à celui qui a ponctué la cérémonie d’ouverture, où la scène était réservée aux femmes, dont Meryl Streep faisait partie. Ainsi, ce rendez-vous exceptionnel avec l’actrice au talent incomparable s’est achevé sur une note constructive « N’abandonnez pas » a-t-elle répété en boucle, livrant son conseil aux jeunes acteurs présents dans la salle.
diamant brut ouvre la compétition
Décidément, notre second Festival de Cannes s’est ouvert avec quelques moments mémorables. C’est précisément ce qui fait de cet événement un moment hors du temps : il n’est aucun autre endroit où il est possible de réaliser ses rêves de cinéphile. Bien entendu, découvrir de nouveaux films en avant-première fait également partie de nos aspirations lorsque l’on vient sur la Croisette. Aussitôt remis de cette rencontre avec Meryl Streep, nous voilà donc confortablement installés dans le Grand Théâtre Lumière pour profiter de la première projection de la compétition, avec Diamant Brut. Réalisé par Agathe Riedinger, ce drame hyperréaliste brosse le portrait d’une jeune femme qui cherche à se faire accepter en intégrant une émission de télé-réalité. « Cette nouvelle mythologie mise en avant dans les médias se fond dans un mépris de classe et une hypersexualisation de la femme pour créer du divertissement » expliquait la réalisatrice en conférence de presse. On ne vous en dit pas plus : retrouvez dès maintenant notre avis plus étayé sur les réseaux sociaux.
Et comme PelliCulte sait se doter d’un certain don d’ubiquité, on a également profité des propositions de La Quinzaine des réalisateurs en parallèle, grâce à une rencontre avec Andrea Arnold. L’on doit notamment à la réalisatrice britannique Fish Tank, Red Road ou encore American Honey, trois films qui lui ont chacun valu le Prix du Jury à Cannes, rien que ça. Avant de présenter son nouveau film, Bird, en compétition ce jeudi soir, elle a reçu le Carrosse d’or pour l’ensemble de sa carrière au Théâtre Croisette.
troisième tapis rouge pour l'équipe
La journée s’est terminée tard avec la projection de La Jeune Fille à l’aiguille de Magnus Von Horn à 22h30, également en compétition. Pour la troisième fois depuis notre arrivée, on a pu monter les célèbres marches rouges sous les flashs incessants des photographes, et c’est toujours aussi impressionnant voire déstabilisant. C’était du moins le cas du film dont il s’agissait : les âmes sensibles devraient s’abstenir. Celui-ci s’ouvre d’emblée sur une scène psychédélique, mettant en scène de nombreux visages qui se superposent, donnant l’impression au spectateur d’être sous stupéfiants. Pourtant, les minutes suivantes s’ancrent dans la réalité d’un Copenhague de l’après-guerre, plongeant le personnage principal dans un climat de plus en plus anxiogène. À noter que cette œuvre danoise s’inspire d’un véritable traumatisme national, exacerbant son approche artistique dérangeante. C’est maîtrisé de bout en bout, on vous le recommande.
À la sortie de la projection, on a croisé la route de Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth, eux-mêmes conviés à l’événement dans le cadre de la présentation de Furiosa de George Miller. Nos cœurs de cinéphiles définitivement conquis, il est temps d’aller recharger nos batteries pour une nouvelle journée ponctuée de projections et de rencontres. Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour vivre le Festival de Cannes comme si vous y étiez !
Auteur/Autrice
Partager l'article :