Selon son réalisateur, il est autant attendu par le public que par le métier. C’est même le film qui doit sauver le cinéma français. Mais en voyant le résultat final on écarquille les yeux, on les frotte plusieurs fois, on met nos mains devant et on subit ce nouvel opus Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu.

On espérait une surprise même si les premières images nous donnaient des cauchemars, et en constatant plan après plan ce qu’il ressort de cette nouvelle adaptation très attendue des BD de Goscinny et d’Uderzo on ira tranquillement se consoler avec le Mission Cléopâtre de Chabat ou les travaux fidèles et forts sympathiques d’Alexandre Astier (Le Domaine des Dieux et Le Secret de la potion magique).

Le film débute par une énième remise en contexte (nécessaire ou pas chacun peut en juger) mais surtout par un échange très peu pertinent et fort mal joué entre Astérix et Obélix qui discutent de manger plus équilibrer. Ça commence déjà très mal !

Astérix et Obélix 2
Guillaume Canet, Gilles Lellouche et Jonathan Cohen dans l'Empire du milieu

Pour L’Empire du Milieu, Canet réunit donc ses fidèles compères qui n’ont pas du tout des têtes de valeureux Gaulois (Lellouche en Obélix c’est décidément pas crédible), et les dirige donc vers la Chine où un important complot vise la princesse. Pendant ce temps Jules César (Cassel nous fait de la peine) tout juste sorti d’une scène de ménage avec Cléopâtre (Cotillard dans son plus mauvais rôle), constate que sa popularité est beaucoup moins grande qu’il ne le pensait. Il part donc, à son tour, à la conquête de la Chine.

On hallucinait déjà de voir combien de millions étaient passés dans cette production de grande envergure pour le cinéma français (avec 65 millions d’euros c’est l’un des films les plus chères jamais produit en France), et une fois sorti de la salle c’est le malaise, le questionnement, où est passé le budget ? Les costumes ressemblent à des Cosplay fabriqués à la dernière minute, les décors sont à peine réalistes (la tentative pour reconstituer quelques rues de Chine est plus que vaine). Bref à l’image c’est déjà une belle douche froide !

Et sur papier rien n’est vraiment défendable non plus. La moindre blague ou le moindre essai de faire de l’humour est un constant échec. On doute même que les plus jeunes, apparemment seul public visé par les guéguerres insupportables d’Astérix et Obélix et Grandemaïs (Jonathan Cohen insupportable et c’est pas le seul), adhérent à ce type de second degré mal écrit. On a vraiment l’impression que le casting improvise, s’amuse, que c’est une réunion amicale. Mais cela ne fonctionne pas sur une aussi grosse production et encore moins sur un Astérix qui possède avant tout une génération de lecteurs qui ont grandi avec nos deux célèbres compères Gaulois et leur compagnon de route Idéfix .

Canet ne sais que faire de ses personnages, ni de l’histoire qu’il adapte. Tout n’est que prétexte pour étaler un casting beaucoup trop long pour un scénario si peu intéressant (à quoi servent vraiment José Garcia, Orelsan et compagnie), et leur donner des dialogues peu inspirés qui s’ancrent dans la nouvelle génération. Astérix à l’ère 2020, ce n’est vraiment pas une réussite !

L’Empire du Milieu est un désastre autant sur la forme que sur le fond. C’est ici tout un pilier de la BD française qui est déshonoré et une nation entière humiliée par une comédie aussi bas du front qui n’a rien d’autre à vendre que ses guest-star inutiles (de Zlatan Ibrahimović
à Bigflo et Oli, le public est servi). On déconseille aux amateurs de la première heure d’être curieux de découvrir cette nouvelle adaptation qui est plus une comédie populaire entre bons amis du cinéma français qu’autre chose. Et même si ses premiers résultats au box office lui annonce un joli parcours, ce nouveau Canet catastrophique s’inscrit sans la moindre hésitation dans le flop 2023. Quel supplice !

Le film est disponible en salles depuis ce mercredi 1er février.

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