? Réalisateur : Fabrice Du Welz (Message from the king, Colt 45)

? Casting : Thomas Giora (Jusqu’à la garde), Fantine Harduin (Dans la brume), Benoit Poelvoorde (Au Poste, Le Grand Bain)

? Genre : thriller.drame

? Sortie : 22 Janvier 2020 (France)

Plus d’infos ici

Passé par l’épouvante, l’horreur, le thriller ou bien le drame, Fabrice du Welz semble être un réalisateur en perpétuel recherche de renouveau. Le réalisateur et scénariste belge de 47 ans revient en Belgique après un périple américain. Un périple qui lui a réussi aux vues des critiques pour Message from the king. Forts de ses castings dans des films comme Colt 45 (Gérard Lanvin, Joey Starr), Du Welz s’est entouré de deux jeunes acteurs encore peu vus au grand écran pour Adoration. Ce dernier long-métrage se présente comme un mélange de nombreux genres, rendant le tout très intriguant. Peut-être l’œuvre phare du réalisateur ?

Adoration est un drame qui penche parfois vers le fantastique. Certains passages oniriques sont ancrés dans ce genre, et tournent parfois à l’horreur. Une ambiance est installée quand le réalisateur utilise des effets de brumes ou des silhouettes en ombres. Tout est réfléchi et, dès les premières secondes, on comprend que l’œuvre de De Welz ne sera pas qu’un simple road trip à travers la France. Le film est à la croisée entre certains films fantastiques sud-américains et les films de genre à la française d’Aja ou Gens. Certaines créations musicales du film peuvent fortement faire penser à la bande originale du Labyrinthe de Pan.

Ambiance Fantastique/Horreur, © The Jokers

Les lieux aident aussi énormément à l’immersion. Ces bois où passent nos personnages, nous donnent l’impression de les connaitre, d’y avoir déjà mis les pieds. Et en même temps ces lieux pourraient se trouver n’importe où. La France, les pays de l’Est, ou bien même sur un autre continent, on ne pourrait pas le dire. C’est le fait que jamais n’est prononcé le nom d’un lieu, d’un pays ou bien même d’une ville, ce qui laisse libre cours à notre imagination. C’est sûrement l’intention du réalisateur, de perdre le spectateur, mais aussi lui laisser champ libre à l’imaginaire et aux rêves. L’histoire est difficilement datable aussi. Si l’on ne voyait pas un smartphone à un moment du film, il serait difficile pour le spectateur de dire si cette histoire se déroule dans nos années ou 30 ans avant. Le film nous coupe de notre monde pour pendant un peu plus d’une heure et demie nous transporter dans un lieu inconnu et dans une époque imprécise.

Mais un film aussi bien raconté et réalisé que celui-là aurait du mal à convaincre si les acteurs n’étaient pas bons. Bien heureusement, le réalisateur a échappé au piège des jeunes acteurs qui jouent mal. La doublette d’acteur est convaincante. La jeune Fantine Harduin déjà apparue dans le film Dans la brume, et est une nouvelle fois convaincante. Elle campe un personnage assez similaire à Alyssa dans The end of the fucking world. Il ne serait pas étonnant que Fabrice de Welz se soit inspiré de la série pour son film tant les personnages et les décors sont similaires. En effet, nos deux personnages principaux sont très différents, alors que Gloria est une personne à qui il est difficile de s’attacher, Paul lui est son contraire et symbolise la naïveté. Cette naïveté et magistralement joué par Thomas Gioria, acteur ayant déjà joué et été acclamé dans Jusqu’à la garde. On peut dire qu’un futur radieux se dessine pour cet adolescent de 14 ans.

Un road-trip envoutant, © The Jokers

Adoration brasse en plus de tout ça énormément de thématiques. On aborde l’amour et l’emprise grâce aux deux personnages que sont Gloria et la mère de Paul. Un parallèle peut être créé entre ces deux personnages qui semblent au premier abord terriblement différents mais qui finalement se ressemblent beaucoup. C’est notamment cette jalousie quasi maladive qui joint ses deux personnages. Au milieu de tout ça nous avons Paul, image de la naïveté, de « l’imbécile heureux », du jeune qui n’est pas encore entré dans le monde des adultes. C’est peut être ça aussi que nous dit le film, c’est de tout faire pour garder son âme d’enfant et de fuir toute sorte de sentiments qui grandissent seulement chez les adultes.

Note

8,5/10

Note : 8.5 sur 10.

Des personnages de The end of the fucking world dans un film à la réalisation à la croisée du cinéma fantastique sud-américain et du film de genre à la française. Adoration est un road-trip envoûtant coupé du monde et du temps où deux jeunes acteurs performent. A voir !

Auteur/Autrice

Partager l'article :

Leave a comment