EFIRA ENCORE ET TOUJOURS
Après En Attendant Bojangles en début d’année, Revoir Paris début Septembre, Virginie Efira privatise une fois de plus les écrans avec Les Enfants Des Autres de Rebecca Zlotowski sélectionné à la dernière Mostra de Venise, où le film avait reçu plusieurs nominations, elle donne la réplique à Roschdy Zem dans le rôle de Rachel une prof qui va trouver l’amour auprès de Ali, et nouer des liens importants avec Leila, sa fille.
Est-il utile de valoriser une fois de plus son talent ? Ses dernières prestations parlent d’elles-mêmes, d’autant que les metteurs en scène (hommes ou femmes) pour qui elle joue lui permettent toujours de se renouveler et de jouer une nouvelle personne, cela n’empêche évidemment pas qu’Efira gagne en sensibilité à chaque fois, et dans les Enfants des Autres son rôle de belle-mère tourmentée par un corps à l’aube de la ménopause lui réussit. Mais après tout, après Justine Triet et récemment Alice Winocour, elle commence à avoir l’habitude de travailler avec des femmes sans que ce ne soit des films féministes.
UNE ROMANCE PLEINE DE TENDRESSE
Ici encore Efira est au cœur d’une histoire d’amour passionnée, où se mêlent sexe et liens forts, Zlotowski filme les moments d’amours avec intimé et pudeur, elle n’expose pas crûment Efira comme avait pu le faire un Verheoven sur Benedetta par exemple, mais la dévoile comme une femme qui trouve le plaisir auprès d’un partenaire et réciproquement, nous avons donc affaire à une histoire d’amour complémentaire où Zem est lui-même surprenant tant il paraît si à l’aise. C’est aussi ce qui fait le charme et la beauté des Enfants Des Autres, c’est un film si attentionné envers ses protagonistes, où chaque moment sexuel paraît confortable.
Mais par dessus tout Efira est pour la première fois confrontée à l’enfance (et la jeunesse), et à tout ce qui est relié à la maternité et à la vie de famille, et c’est si attendrissant de voir Rachel auprès d’une petite fille, comme si Efira ne faisait plus qu’un avec Rachel, une certaine fusion nait de cette relation qui se construit au fur et à mesure. La rencontre tout d’abord, puis l’attachement, et enfin les liens qui se forgent, et là encore, on voit une intimité, une autre forme de complicité qui prend le spectateur par les sentiments.
UN FILM UTOPIQUE MAIS PAS TROP
À quelques reprises, une bulle se referme sur nos protagonistes qui sont sur un petit nuage, une mise en scène qui accompagne l’esprit chaleureux et tendre de l’intrigue. Tous les moments de gaieté nous bercent, et même si ça paraît trop utopique présageant une chute qui formera un nuage noir au-dessus d’Ali et Rachel, c’est aussi ce portrait d’une famille sereine où la belle-mère s’est parfaitement intégrée dans un foyer déjà constitué, qui fait que Les Enfants Des Autres gagne le cœur des spectateurs. Mais à tout moment tout peut basculer.
TROP BEAU POUR ÊTRE VRAI…
Une certaine tristesse, et quelques péripéties frappent quand on ne les attend pas (plus), et ça permet à Rebecca Zlotowski de rappeler à son public que la vie aussi longue et belle soit-elle finit toujours par nous rattraper de manière imprévisible. Son film n’est pas un conte de fées et la formule « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » n’opère hélas pas, elle souhaite nous ramener à la réalité, pour faire preuve d’honnêteté.
Cependant, elle trouve des compromis là où on ne l’attend pas, pour éviter de conclure sur une note trop amère, preuve qu’elle peut surprendre et rassembler tous les éléments qu’elle a mis en place sans laisser des sous-intrigues de côtés, prouvant la bonne structure du scénario.
QU’EN TIRER ?
Les Enfants Des Autres est un conte familial et romantique, où Efira trouve un nouveau personnage à sa mesure et elle brille autant qu’elle émeut à chaque plan, elle joue aussi bien une belle-mère, qu’une femme heureuse ou libre tout opère à merveille, son couple avec Roschdy Zem fait plaisir à voir et le trio avec la petite Leila fait vraiment sensation.
Un film beau, gai, unique qui dégage une énergie et des émotions uniques sans pour autant mentir aux spectateurs, sans non plus conclure de façon positive ou négative, un film accessible qui comble, fait rire et fait preuve d’audace tout en traitant des sujets essentiels à la femme et à la vie.
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