Après son Oscar en mars dernier pour Oppenheimer, Cillian Murphy revient dans un rôle sombre et inattendu. Tu ne mentiras point, Small Things Like These en VO, film belgo-américano-irlandais réalisé par Tim Mielants dissèque le personnage principal Bill Furlong, interprété par C. Murphy.

Dans le cœur des années 1980, en Irlande, Bill Furlong, au passé troublé, est père d’une famille de cinq filles et dirige une entreprise de vente et livraison de charbon. Au cours d’une livraison, il est témoin d’une altercation au sein du couvent de la ville avec une jeune femme et une sœur.

Entre noirceur et lenteur

Dès les premières minutes du long-métrage, la mise en scène et la photographie plantent un décor noir, sale, sombre. Le charbon que Bill Furlong livre occupe l’espace, occupe la pellicule de Tim Mielants. Le spectateur pourrait presque le sentir tant il est omniprésent. Les premières minutes sont aussi marquées par une lenteur (volontaire ? involontaire ?) qui ne sert pas vraiment le propos. Il est vite admis que le protagoniste a vécu des « choses » dans son passé et que ces problématiques le hantent, le poursuivent. Malheureusement, ce début de film qui tente de construire les fondations d’une histoire complexe devient ennuyeux, involontairement cette fois-ci.

© Condor Distribution
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Cillian Murphy…

On ne le présente plus, évidemment. Durant ce début de film, ce qui permet de rester accroché à l’histoire est sa performance qui est juste bluffante. Les troubles de son passé transpirent à l’écran : son regard, son visage et plus globalement son corps sont marqués. Par sa gestuelle, ses silences, ses jeux de regards, il arrive à faire comprendre très rapidement ses maux qui sont en fort décalage à sa vie de classe moyenne – plus – d’aujourd’hui. Il n’arrive pas à vivre ce temps, il n’arrive pas à avancer car il n’est tout simplement pas guéri.

© Condor Distribution
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Un film historique

Inspiré de faits réels, Tu ne mentiras point transperce ses spectateurs. Ses femmes enfermées dans des couvents hantent les jours et les nuits de Bill. Plus globalement, les enfants désœuvrés le touchent en plein cœur. Outre le passé survolé de Bill, le réel intérêt du film réside dans sa rencontre avec Sarah. Elle deviendra pour lui cet être qu’il voulait, qu’il veut et qu’il voudrait aider. Véritable reflet de sa mère, Sarah devient cette voie, ce médicament qui pourrait potentiellement le guérir de ses insomnies, de ses questionnements intérieurs. La fin du film marque un choix, une décision qui changera peut-être – sûrement – la vie du personnage principal. La séquence finale d’une longue douceur marque le film. 

Tim Mielants tire dans la longueur un début de long-métrage très prometteur. C’est dommage. Néanmoins, Cillian Murphy arrive à donner au film un supplément d’âme par son jeu d’acteur et une histoire très bien écrite. Tout est une question de choix.

Tu ne mentira point, au cinéma depuis le 30 avril.

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