Snowden, biopic germano-franco-américain de 2016, réalisé par Oliver Stone, avec Joseph Gordon-Levitt, Shailene Woodley et Zachary Quinto

Oliver Stone revient en force cette année avec un biopic sur l’un des hommes les plus controversés d’Amérique, Edward Snowden. Fort d’un casting quatre étoiles et d’un anti-conformisme à en faire pâlir Michael Moore, Stone réalise-t-il un biopic fort ou une œuvre complotiste ? C’est ce que l’on va voir.

Les premières minutes :

Le film s’ouvre avec la rencontre entre Snowden et deux journalistes, Glen Greenwald et Laura Poitras. Avec eux, le contractuel de la NSA va déméler 11 ans de sa vie pour révéler l’un des plus grands scandales de l’histoire des États-Unis. Stone nous met directement dans le bain en nous donnant le panel de ce qui nous attend pour les deux heures suivantes : des gros plans, du rythme, et une place très ouverte pour le jeu d’acteur. Et le tout est pour le moins diaboliquement efficace.

Le casting :

Joseph Gordon-Levitt continue de s’imposer comme l’un des acteurs majeurs de sa génération et nous signe encore une fois une incroyable performance, maniant le personnage à merveille en nuançant très justement les différentes facettes du personnage de Snowden. On notera aussi les très bonnes performances de Mélissa Leo, Zachary Quinto, Tom Wilkinson, Rhys Ifans ou bien encore Ben Schnetzler, qui signe tous des performances qui valent le coup d’œil. La grosse déception vient par contre de Shailene Woodley, qui n’arrive pas à trouver le bon tempo et se fait littéralement manger par Gordon-Levitt, un monolithisme qui est regrettable quant au personnage. On notera l’apparition d’un Nicolas Cage qui joue (comme trop rarement) juste, mais qui souffre d’un personnage tout simplement inutile. On notera aussi la surprenante présence à la fin (et pas utile plus que ça) d’Edward Snowden himself.

L’histoire :

Le scénario est d’une homogénéité rare : correctement rythmé, il prend le temps d’installer son histoire et ces personnages tout en prenant continuellement le spectateur en haleine. Même s’il est parfois surchargé (comme avec le personnage de Nicolas Cage), il reste sans surprise d’une excellente qualité, et nous permet une immersion large et précise dans les méandres d’Edward Snowden.

La mise en scène :

On ne peut retirer à Oliver Stone les risques de mise en scène qu’il entreprend dans ce film. Si certains se révèlent incroyable (la séquence où Snowden nous explique les réseaux et qui finit par une incroyable transition, l’une des plus belles que j’ai vu depuis longtemps, sur l’œil même du personnage, ou bien toute la séquence où Snowden sort les données de la base de Hawaï), il y a certaines qui cassent (à la fin même de la séquence de sortie des informations, les deux plans sur le sourire de Snowden et sa sortie dans la lumière qui se révèlent tout simplement stupides et stéréotypés), ce qui laisse une impression correcte mais sans plus sur l’ensemble. On notera un montage incroyable (nomination aux Oscars ?), comme l’illustre le superbe générique final, et une BO elle aussi d’une très grande qualité.

Et au final ?

Stone nous fait passer un agréable moment de cinéma, et ce biopic est d’une qualité supérieur à ce à quoi je m’attendais. Malgré tout, quelques défauts, et ainsi qu’un manque par moment d’impartialité politique empêche de le faire passer de la catégorie bon film à celle de chef d’oeuvre.


Note : 9/10
Moyenne IMDb : 7,4/10

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