C’est dans une chambre d’hôtel avec Emma Thompson que nous nous rendons en ce début de fin d’année. Entre confidences, frustrations, tiraillements et recherche sur soi-même, Mes Rendez-vous Avec Leo repose essentiellement sur l’échange et la confidence. Même s’il met du temps à aller au bout de son objectif, il reste vraiment convivial.
Réalisé par Sophie Hyde plus connue en tant que productrice, le film se déroule presque entièrement dans une splendide chambre d’hôtel où Leo Grande (Daryl McCormack), un jeune homme au physique très avantageux propose ses services de tout ordre à des gens aux besoins divers. Ce dernier se montre très attentif et patient aux craintes et angoisses de Nancy, une ancienne professeure religieuse veuve qui souffre de ne jamais avoir eu de vie sexuelle stimulante avec un mari trop pudique. Durant la majorité de l’intrigue, elle s’ouvrira tant bien que mal et affrontera ses appréhensions.
ENTRE FRUSTRATIONS ET CONFESSIONS
Mes rendez-vous avec Leo parle avant tout d’une femme frustrée, et mal dans sa peau qui se ment à elle-même. Au fur et à mesure des échanges, on comprend que Leo et Nancy ont plus de choses à partager qu’un simple lit, et surtout que Leo n’est pas le jeune étudiant plein d’assurance qu’il prétend être. Mais un jeune adulte honteux qui mène une double vie loin de sa famille. Quant à Nancy, elle reste bloquée dans un rôle de mère-poule qui a perdu le contrôle de ses enfants. Emma Thompson et Daryl McCormack se prêtent avec beaucoup de facilité à ce jeu de communication qui alterne entre comique et dramatique. En quelques répliques on en apprend énormément sur eux. Le script est comme une thérapie et nous sommes les psychologues de ces deux personnages.
Durant 1h37, nous assistons à ces séances régulières qui se déroulent en temps (presque) réel, ce qui renforce le réalisme du fond de l’histoire et nous sommes à l’écoute de leurs confessions intimes.
Petit bémol, ça manque cruellement de dynamisme. On sent le temps passer, ça s’éternise sans vraiment aboutir avant les dernières 15 minutes où un lâcher prise se produit. Un déclic de dernière minute qui sauve une répétition insupportable sur le personnage de Emma Thompson qui ne cesse d’y aller à reculons sur ses intentions.
Une conclusion qui rehausse ce huit clos pertinent, mais plombant qui compte tout de même quelques moments à la fois charnels et fun.
Voilà un film original autant qu’inattendu qui pose un regard frontal et psychanalytique sur les hormones d’une femme angoissée et perdue à la recherche de son bien-être et du plaisir. Un sujet rarement vu au cinéma qui peut intéresser (si ce n’est aider un public bien ciblé) !
Le film est à découvrir en salles.
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