Et voilà que la plus grande œuvre d’Alexandre Dumas (juste après Le Comte de Monte-Cristo) connait une nouvelle adaptation sur grand écran. Après plus d’une trentaine de versions existantes sur différents formats (série, film, téléfilm, bande dessinée, dessin animé) c’est Martin Bourboulon, le réalisateur du récent Eiffel et des comédies Papa ou Maman, qui ressuscite le mythe avec cette première partie centré sur le Gascon d’Artagnan.
Cette nouvelle version est une relecture généreuse en action et en humour. Que l’on soit amateur ou novice de l’univers, on est d’entrée de jeu entrainé dans cette aventure intrépide qui va réunir les quatre hommes. Si l’intrigue est de suite captivante et que la plupart des dialogues reprennent nos plus beaux mots, c’est sans doute parce que Mathieu Delaporte et Alexandre De La Patellière officient au scénario. Pour rappel ce sont eux derrière Le Prénom, le drame Envole-moi et ils connaissent l’univers du metteur en scène pour avoir scénarisé les deux opus Papa ou Maman. Une production de qualité avec une équipe de qualité. Et ça paye !
Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan est un très solide film d’aventure ! Plus qu’un film de capes et épées nous sommes là au cœur d’une enquête qui révèle un complot national. Captivant et raconté de façon si rythmé que le long-métrage ne faiblit jamais. Mieux encore il permet au cinéma français de voir une adaptation propre et élégante qui reconstitue joliment le Paris des années 1800. Pas forcément ce qu’on pourrait désigner un « blockbuster » mais c’est à la hauteur des écrits d’Alexandre Dumas, et après la dernière adaptation d’Astérix qui massacrait les cases de Gosciny et Uderzo, celle-ci ne pourra faire que du bien. Nous avons là un vrai travail sur le mythe des Trois Mousquetaires, qui sont par ailleurs formidablement bien incarnés par quelques uns de nos meilleurs éléments. François Civil, Romain Duris ,Vincent Cassel et Pio Marmaï font preuve d’un jeu souple et d’un raffinement presque naturel. Et n’oublions pas les secondaires mais néanmoins brillantes Eva Green et Lyna Khoudri.
Le pari était pourtant risqué. Proposer une énième version d’une des œuvres historiques les plus populaires du siècle dernier, quel projet fou ! Et pourtant voilà un film qui donne fière allure à notre nation. S’ouvrant sur des champs à perte de vue dévoilant un d’Artagnan sur un cheval en direction de la capitale française, on y voit dès les premiers instants une volonté affiché de faire un film grand et ambitieux. Mieux encore que tout ce qui a été vu auparavant.
Dans le même genre le dystopique Empereur de Paris de Jean François Richet qui contenait cette même ADN historique se posait là mais n’a malheureusement pas rencontré son public. On peut aussi se rediriger vers les anciennes versions de Cyrano De Bergerac, on y trouve une histoire moins aventureuse mais plus romantique avec ces mêmes répliques finement écrites.
Qu’ajouter si ce n’est que c’est un film étonnant et judicieux qui sait jouer avec les mots autant que les Mousquetaires avec leurs épées et qu’il est primordial d’encourager des productions de ce type. En attendant la suite qui doit arriver prochainement (et sera centrée sur une Milady très bien incarnée par Eva Green), on vous recommande aussi L’Homme au masque de fer sorti en 1998, toujours tiré des romans de Dumas avec Leonardo DiCaprio et Gérard Depardieu. Une version et une vision différente mais loin d’être déplaisante.
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