Voilà un spécimen présent en salles qui nous sort de l’ordinaire. Le pitch du film annonce quelque chose d’assez violent et déjanté et on ne s’attend forcément pas à du divertissement commun mais plutôt à un concept risqué et possiblement drôle . On reconnaît donc à Crazy Bear (ou Cocaïne Bear) sa démesure grotesque qui permet au film d’avoir quelque chose à nous mettre sous la dent, mais la plupart du temps on nage dans un néant scénaristique où les protagonistes n’ont rien d’autre à faire que meubler avec du rien.
Et qui est derrière cette idée ? Elizabeth Banks, qui a plus connu le succès devant que derrière la caméra jusqu’à présent (son seul succès étant Pitch Perfect 2), et cette nouvelle réalisation ne devrait pas lui laisser plus de chances pour s’affirmer. Cocaïne Bear est insuffisant dans tout ce qu’il veut être, et même en tant qu’hommage aux films de séries B à la Robert Rodriguez c’est trop médiocre. On à affaire aux protagonistes les plus creux de l’année, et aux dialogues les moins inspirés depuis très longtemps. Et pourtant Banks est parvenue à faire signer Keri Russell la star de Felicity qu’on avait plus trop revue depuis le dernier Star Wars, ainsi que Alden Ehrenreich dont le dernier rôle en date était celui du jeune Han Solo. Et on note aussi la présence du regretté Ray Liotta qui laisse ici une dernière impression très maussade. Un hommage lui est fait au début du générique de fin, ce n’est pas pour ça que le film lui fait honneur, bien au contraire.
Crazy Bear condamne d’une manière ou d’une autre ses acteurs à une perte certaine. Voués à se confronter à l’ours lourdement atteint, ainsi qu’au probable flop critique et spectateurs du film. On se plaît de quelques séquences bien violentes (celle de l’ambulance, la meilleure du film certainement) et on regrette que l’ensemble ne soit pas comme ça. L’équipe s’en sort comme elle peut dans une production qui n’a rien pour plaire, excepté son ours, seul élément réussi.
Mais voilà sans conteste le premier naufrage de cette année.
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