? Réalisateur : Wayne Wang, Paul Auster
? Casting : Harvey Keitel; Victor Argo; Lou Reed; Jim Jarmusch; Michael J.Fox; Madonna
? Genre : Comédie
? Pays : Etats-Unis
? Sortie : 13 Octobre 1995 (Etats-Unis) ; 3 Janvier 1996 (France)
Synopsis : Autour du débit de tabac d’Auggie Wren se retrouve une bande de très bons amis pour s’y raconter des histoires diverses : Jim Jarmusch parle de cigarettes, Lou Reed est odieux et John Lurie joue du saxophone.
Le cinéma d’auteur américain des années 90 n’est pas à négliger. Un nouveau mouvement s’est développé avec des codes totalement différent de ceux d’Hollywood. Avec des personnalités comme Tarantino, Jim Jarmusch, Spike Lee, les frères Coen et Harvey Keitel, c’est un vent frais qui s’immisce dans les salles de cinémas. Malheureusement toujours beaucoup trop méconnu, cette tendance à pourtant été la cause de nombres d’influences dans le cinéma d’aujourd’hui. La star de Brooklyn Boogie, c’est Harvey Keitel. Sa présence n’est pas anodine. En effet Keitel s’est lassé des productions Hollywoodiennes et décide de participer à de nombreux projets aux budgets extrêmement limités, qu’on peut considérer comme amateur. Sa présence dans Reservoir Dogs (1992) est la première conséquence de cette remise en question dans sa carrière. Il est ainsi comparable à Ben Gazzara, acteur fétiche de John Cassavetes, qui a seulement orienté sa carrière dans les films d’auteurs. Brooklyn Boogie, suite non officielle de « Smoke (1995) » réalisé la même année quelques mois plus tôt, est le parfait exemple pour illustrer les caractéristiques de ce genre nouveau.
Réalisé par Wayne Wang et Paul Auster ce long-métrage à un aspect documentaire. P.Auster est un écrivain qui voue une admiration sans pareille au quartier dans lequel il vivait. Brooklyn est présenté comme un lieu magnifique et joyeux. De nombreuses communautés ethniques vivent paisiblement et Brooklyn est le plus grand quartier de New-York avec ses 2,3 millions d’habitants, en 1995. Le récit s’oriente de façon à suivre Auggie, le gérant du débit de tabac, dans ses aventures journalières. Des situations qui peuvent paraitre, au premier abord, tout a fait ordinaire mais qui sont totalement hors du commun. Les repères temporelles sont absolument ignorés par les réalisateurs. Ainsi le lieu dans lequel se déroule l’intrigue parait être totalement fictif. C’est ce qui rend si charmant le terrain de jeu d’Auggie. Doté d’un casting hors-pair, les apparitions de Lou Reed, Jim Jarmusch, Michael J.Fox et Madonna restent mémorables.
Le film a un aspect documentaire. Effectivement nombreuses sont les images d’archives utilisées et les interviews d’habitants ordinaires de Brooklyn. Ces derniers racontent leur quotidien, certains leur passion et d’autres leurs problèmes. Leur point commun ? Seulement Brooklyn. D’autant plus que le montage est travaillé. Les réalisateurs délaissent une séquence non terminée et en introduise une autre. Ainsi, le spectateur jongle entre les différentes scènettes dans le débit de tabac. Par conséquent le film en devient d’autant plus attractif et original. Cependant le récit possède une structure. Le film se divise en « chapitres ». Pour citer un exemple un chapitre se nommant « la mentalité de brooklyn » est présenté. Par la suite une scène illustrant cette mentalité est mise en place. Une façon des plus explicite afin que le spectateur s’immisce au coin de la 16ème et de Prospect Park.
Les dialogues sont simples, mais incroyablement divertissants. Lou Reed entame un monologue ou il évoque la géographie et sa relation avec New-York. Jim Jarmusch discute tabac et cinéma avec Auggie. Des échanges plus ou moins farfelu sans réels interêts. Brooklyn Boogie c’est la joie de vivre, la détente, la naïveté. Des personnages sans ambitions dont leur seul et unique but est de venir s’amuser au débit de tabac d’Auggie.
Note :
9/10
Il est préférable d’avoir vu « Smoke (1995) » afin d’avoir une certaine familiarité avec les personnages. Cependant les deux oeuvres n’ont aucun liens directs. Brooklyn Boogie est le meilleur moyen de se divertir, tout en étant agréablement surpris par le type de format que nous propose Wayne Wang et Paul Auster. Un casting spéciale pour une oeuvre spéciale. Chef-d’oeuvre du cinéma d’auteur américain. A voir absolument.
1 Comment