All My Friends Hate Me fait partie de ces films qu’il est difficile de ranger dans une catégorie précise. S’il semble classé partout comme une « comédie/film d’épouvante », ce n’est en réalité que partiellement vrai. Le film réalisé par Andrew Gaynord emprunte aux deux genres mentionnés sans pour autant y appartenir pleinement, le rendant assez atypique. Ce qui est certain en revanche, c’est que son visionnage a de quoi mettre mal à l’aise…
L’ENFER, C’EST LES AUTRES
All My Friends Hate Me nous raconte l’histoire de Pete, incarné par Tom Stourton, un jeune homme qui fête son 31ème anniversaire avec ses amis de la fac. Ces derniers l’ont invité à passer un week-end dans un manoir perdu dans la campagne anglaise sans lui préciser le programme qui l’attend. Alors qu’il ne s’attend à retrouver que sa bande d’amis, le mystérieux Harry, campé par un Dustin Demri-Burns parfait dans son rôle de sadique, s’invite également à la fête, et il semble avoir une dent contre Pete…
L’HORREUR N’EST PAS LÀ OÙ VOUS CROYEZ
Cette opposition des groupes est une source de tension efficace et assez inédite pour un film de ce genre. Ici il n’est pas question de survivre à un tueur, mais simplement à un week-end entre amis. Les situations déconcertantes se multiplient tout au long du métrage et, malgré leur caractère relativement superficiel, elles sont suffisamment étranges pour garder le spectateur sur le qui-vive. Andrew Gaynord nous fait adopter le point de vue de Pete, et sa paranoïa finit par déteindre sur le spectateur tant il se concentre sur des éléments qui semblent être de l’ordre du détail. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces du métrage : en n’assumant jamais complètement l’état de santé mental de Pete, on est en droit de se demander si l’on est censé suivre ses délires ou non…
Malheureusement, ce parti pris risque également d’ennuyer, car il ralentit également considérablement le film et l’on en vient parfois à attendre un grand retournement de situation qui ne viendra jamais. En effet, si la fin est surprenante, elle n’en reste pas moins un peu décevante au vu de la tension installée. Cependant, il est difficile de trouver une autre fin possible, tant elle s’accorde avec l’idée générale du film.
La tension du film est également renforcée par les choix de décor. Si le vieux manoir de campagne fait évidemment écho à un cliché des films d’horreur, il est également une sorte de prison virtuelle pour Pete, qui ne peut pas s’en échapper alors même qu’il le voudrait. Perdu dans ces grandes pièces vides dont l’ambiance baroque est en total décalage avec sa personnalité, Pete se détache complètement de cet univers aux teintes froides, ce qui renforce son mal-être et son sentiment d’exclusion par rapport au reste du groupe, et par là même occasion sa paranoïa.
Avec All My Friends Hate Me, Andrew Gaynord signe un film hybride qu’il est difficile de classer. Malgré ses emprunts au genre horrifique, All My Friends Hate Me est avant tout une fable sociale menée avec brio, et qui offre aux amateurs du genre un film singulier à voir absolument.
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