Rosalie, réalisé par Stéphanie Di Giusto et présenté à Cannes cette année dans la catégorie « Un certain regard », est une véritable catastrophe. Pourtant, sur le papier, le film était prometteur. Il laissait supposer une œuvre touchante sur les thèmes de la différence et de l’acceptation de soi. De plus, le duo Nadia Tereszkiewicz/Benoît Magimel ne pouvait que faire rêver.

Dans les grandes lignes, le film raconte l’histoire de Rosalie (Nadia Tereszkiewicz), une jeune femme dans les années 1870 qui vit avec le lourd fardeau d’être une « femme à barbe ». En effet, l’entièreté de son corps est recouvert de poils, qu’elle tente tant bien que mal de dissimuler. Elle épouse un jour, en échange d’une dot, Abel (Benoît Magimel), un homme criblé de dettes, sans que ce dernier ne connaisse son secret…

Rosalie
© Tresor Films - Gaumont - LDRPII - Artémis Productions

UN FILM ENNUYEUX, SANS SURPRISE ET CREUX

Ce film est tout bonnement un calvaire. Les deux heures se font largement ressentir, on s’ennuie à mourir et l’histoire ne semble jamais décoller. Tous les éléments sont couru d’avance. Il n’y a absolument aucune place laissée à la surprise et l’histoire en général est creuse et sans grand intérêt. Le choix d’avoir fait un film aussi long sur un sujet dont on a aussi vite fait le tour était se tirer une balle dans le pied, et dessert totalement son propos.

De plus, le film manque grandement de cohérence ; tous les personnages agissent de manière tellement aléatoire et peu crédible que le spectateur se sent forcément confus et perdu en regardant le film. Il est donc très difficile de s’attacher à qui que ce soit. Cela devient un véritable défi de réussir à rentrer dans le film et à ressentir ne serait-ce qu’une once d’empathie pour les personnages, ou pour l’histoire en tant que telle.

Rosalie
© Tresor Films - Gaumont - LDRPII - Artémis Productions

La réalisatrice essaye de faire passer un message de female empowerment (le fait que la femme reprenne possession de son corps). Mais la mise en scène de ce même message (bien que très louable et plein de bonnes intentions) ne touche absolument personne. Il laisse le spectateur de marbre, ou le fait rire par le manque de subtilité de son propos.

En bref, Rosalie est un cuisant échec qui fut une véritable épreuve à regarder. Difficile d’en tirer du positif tant il coche toutes les cases du film basique, ennuyeux, incohérent et beaucoup trop long. Faire un film sur un fait divers n’est pas donné à tout le monde et surtout pas quand le sujet est étiré pendant deux heures tout en souffrant d’un vide scénaristique béant. Grosse pensée à la personne à côté de moi qui a passé presque tout le film à dormir. Elle a dû passer un meilleur moment que moi…

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