Le 17 mars 2023, U2 sortait un nouvel album. Un nouvel album qui met en lumière, non pas de nouvelles chansons mais, des interprétations alternatives de quarante de leurs principaux tubes. Exit les lignes de basse d’Adam Clayton et les percussions significatives de Larry Mullen Jr. Certaines paroles réécrites, les compositions remaniées, Bono et The Edge n’avaient pas la volonté de livrer un best of mais pas non plus la volonté de livrer un album inédit.
Conjointement à la sortie de cet album, le groupe irlandais sort un documentaire présenté et dirigé par un David Letterman, ex-présentateur du Late Show sur CBS, toujours aussi drôle et incisif. Parti à la rencontre du chanteur et du guitariste, il arpente les rues et les hauts lieux de la culture populaire dublinois.
Un documentaire rétrospectif sur 40 ans de carrière
A Sort of Homecoming commence par l’arrivée sur le sol irlandais d’un David Letterman à la longue barbe blanche. Loin des Etats-Unis, il découvre la capitale. Malgré sa proximité avec U2 (cela fait 25 ans qu’ils se côtoient) Letterman n’avait jamais mis un pied à Dublin. Sa venue théâtralisée lui permet de rectifier cela, mais surtout de replonger U2 dans ses histoires d’antan et surtout dans ses maux. Letterman a fait le voyage pour faire réfléchir U2 et ses fans sur leurs histoires respectives et communes. U2 n’est pas un groupe anodin : 40 ans de carrière, 14 albums (15 avec ce “nouvel” opus) et une amitié indéfectible. La particularité du groupe est qu’il a évolué en même temps que son territoire. U2 n’a pas grandi en marge de l’Irlande mais a accompagné son évolution, a en quelque sorte accompagné l’histoire de l’Irlande avec son œuvre. U2 est l’un des seuls groupes actifs au monde qui a grandi, évolué aux côtés de son pays. Leur rapport est respectueux et sincère.
Glen Hansard, chanteur irlandais et ami du groupe, évoque son ressenti à propos du mythique concert au Red Rocks : “Ce type (ndlr Bono) chantait sur les catholiques et les protestants d’Irlande du Nord aux Etats-Unis. U2 parlait en notre nom devant des millions d’américains. On voyait ça à la télé et on était époustouflés.” U2 a participé à diffuser une partie de l’histoire et de la culture irlandaises dans le monde. Bono va même au-delà…
Bono embarrasse U2
Par le biais d’entretiens savamment menés et découpés, David Letterman interroge Bono et The Edge. Il va jusqu’à la quasi-psychanalyse pour les comprendre et comprendre leur rapport à U2.
L’Engagement, ou plus largement, les engagements de Bono sont très liés au groupe. Sa notoriété, acquise par le groupe et sa musique lui permettent de soutenir et pousser des causes qui lui sont chères, jusqu’à parfois “embarrasser” le groupe. En effet, Bono a alimenté parfois à l’excès des relations avec des républicains américains pour pousser certaines causes qui lui sont chères. Dans son combat contre le sida, Bono travailla main dans la main avec Jesse Helms, pour qui le sida était “une punition de Dieu envers les homosexuels”. Il ira même plus loin en l’invitant à un des concerts du groupe alors que The Edge lui avait demandé de ne pas le faire. Bono décrit alors que « Cela a créé beaucoup de tensions […] C’est comme si j’avais dilapidé la valeur de ce que nous avions créé en commun ». Il ira même plus loin en disant qu’il a « testé leur patience. »
A Sort of Homecoming : un documentaire promotionnel mais sincère
Le documentaire arrive à mettre le groupe à nu sans (malheureusement) rentrer trop dans les détails. Le groupe a failli se séparer plus d’une fois. Les quatre membres ont songé au moins une fois a quitté le groupe mais ce qui fait la force de U2 est la communication. Au cours de cette production Bono et The Edge soulignent la force des liens qui les unissent.
Bono, à cœur ouvert, précisera en parlant de The Edge “Je mettrais ma vie dans ses mains. Je l’ai déjà fait. Et c’était le bon choix.”
Le documentaire est disponible en exclusivité depuis le 22 mars sur la plateforme Disney +.
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