Réalisateur : Alejandro Landes
Casting : Julianne Nicholson (The Outsider), Moises Arias (Jean-Claude Van Johnson), Sofia Buenaventura
Genre : Drame
Sortie : 4 Mars 2020
Synopsis : Dans ce qui ressemble à un camp de vacances isolé au sommet des montagnes colombiennes, des adolescents, tous armés, sont en réalité chargés de veiller à ce que Doctora, une otage américaine, reste en vie. Mais quand ils tuent accidentellement la vache prêtée par les paysans du coin, et que l’armée régulière se rapproche, l’heure n’est plus au jeu mais à la fuite dans la jungle…
Son premier film Porfirio, date de 2013. Depuis, il n’était pas revenu à la réalisation. Le voilà de retour en 2020 avec un nouveau drame qui se déroule une nouvelle fois en Colombie. Le film a été coproduit par 6 pays différents (Colombie, Argentine, Pays-Bas, Allemagne, Suède et Uruguay). Petit film à petit budget, il compte un casting quasiment amateur. Car à part Julianne Nicholson et Moises Arias, tous les autres acteurs n’ont encore joué dans aucun long-métrage. Monos sort en salle fort de ses bons échos de Sundance, alors qu’est-ce que ça donne ?
L’une des premières choses à retenir, la photographie. Tout d’abord, les lieux. Quand on a un lieu aussi magnifique et impressionnant que les montagnes et jungles colombiennes, ce serait du gâchis de ne pas s’en servir pour offrir aux spectateurs de magnifiques plans. Ces plans et cette image sont aussi le fruit d’un travail du réalisateur. Quelques plans marquent et reste en tête après la projection. Un terrible travail sur la lumière et sur les silhouettes a été effectué par le réalisateur brésilien. Alejandro Landes semble maitriser totalement son sujet. La musique aussi est importante et à l’image des premières notes que vous pouvez découvrir dans la bande-annonce, la bande-originale est assez envoûtante et matche parfaitement avec l’ambiance qu’essaye d’instaurer le film. À noter qu’à la création sonore est signée Mica Levi, qui avait déjà fait un gros travail sur Under The Skin. Le lieu grâce à tous les artifices utilisés par le réalisateur, semble bloqué dans le temps, mais il n’oublie jamais son message politique. On est entre la fable et la dure réalité.
Tout du long, le film nous laisse un goût amer, une certaine tristesse. On suit une jeunesse militarisée, embrigadée, poussée à faire des choses horribles. Le plus dur, c’est de comprendre que ce ne sont pas des cas perdus et qu’il reste une part de bonté, d’insouciance en eux. Et c’est ça le but du film de Landes, qu’on se dise que ces enfants auraient pu être des enfants normaux, mais que ces derniers ont été amené, à cause du pays et de ce qui s’y passe, vers un cycle de guerre qui n’en finit pas. On commence d’ailleurs le film avec certaines scènes drôles et absurde pour finir sur une violence viscérale.
Avec Monos, on est plongés dans le réel. Tout sonne vrai, les décors, les personnages et leurs émotions. Landes nous offre un film qui nous permet de réfléchir, mais n’oublie jamais l’action et la tension. De plus, le métrage n’est jamais prévisible. On vit avec eux et on vit le danger. On vit et on pense aussi, car le film nous laisse la place de penser (ce qui n’est pas toujours le cas). Le film se finit sur un assez classique regard caméra afin de nous inclure dans cette violence à laquelle on participe surement… Ma dernière pensée, c’est une pensée pour les acteurs et l’équipe du film, pour qui le tournage n’a pas dû être facile tant on sent la chaleur et la dangerosité de ces lieux à travers l’écran.
Note
8/10