Youth, drame italien de 2015, réalisée par Paolo Sorrentino, avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz et Paul Dano
 
Note : 10/10
Moyenne IMDb : 7,5/10
Le festival de Cannes présentait cette année une très belle sélection, rendant hommage aux cinémas français et italiens. Parmi les films en compétition, la dernière perle de Sorrentino, qui avait remporté l’Oscar du meilleur film étranger avec La Grande Bellezza. Ainsi, Youth, l’histoire de deux amis de longue date, Fred et Mick, dans un hôtel des Alpes Suisses pour passer leurs vacances, où il rencontre Jimmy, un moine bouddhiste et un Maradona, était fortement attendu.
Les premières minutes :
 
Le film s’ouvre avec un joli gros plan sur une chanteuse, un plan d’ouverture d’une rare puissance et qui nous fait déjà sentir l’âme du film. Vient ensuite la rencontre de Fred Ballinger et de l’émissaire de la Reine, sous les yeux de Jimmy Bell. La scène est pleine d’un grand travail de mise en scène, et plonge définitivement le spectateur dans le film.
Le casting :
 
Sur le papier, le casting, bien qu’américanisé, est d’un grand standing. Sir Michael Caine, qui interprète Fred Ballinger, un maestro à la retraite, est d’une justesse toujours incroyable, dans un rôle qui lui va comme un gant. J’ai plutôt l’habitude de voir Harvey Keitel sous la caméra de Tarantino et de Scorsese, et on le trouve ici dans un rôle inhabituel, mais il arrive pleinement à se glisser dans la peau de son personnage, et donne de manière incroyable la réplique à Michael Caine (en même temps, on est rarement déçu par ces deux là). J’ai toujours considéré que Paul Dano était l’un des acteurs les plus sous-côtés de sa génération, et il nous montre encore une fois l’entièreté de son talent en se glissant dans un rôle excessivement dur, avec le déguisement qu’il trouve à la moitié du film. Malgré tout, il s’en sort encore une fois de manière fort remarquable, et ça ne m’étonnerait pas qu’une nomination aux Oscars viennent récompenser cela. J’ai découvert Rachel Weisz ici, et ce fut une incroyable surprise. Même si le rôle peut être un peu plat, elle arrive à donner un relief très intéressant au personnage.
L’histoire :
 
Mis à part l’événement dramatique final, l’histoire ne possède pas d’action propre. Malgré tout, on ne s’ennuie jamais, bercé par cette douce odeur de jeunesse (Youth signifie jeunesse), porté par les personnages et des scènes qui resteront magiques. Un scénario de très grande qualité, qui nous offre des scènes qui sont mythiques, bercés par les mystères tels que la fin du scénario de Mick, le rôle de Jimmy ou le personnage interprétant les Simple Songs.
L’image :
 
Il ne m’arrive trop rarement de parler du travail de mise en scène des réalisateurs. Malgré tout, je ne peux passer à côté ici, tant le travail de Sorrentino est monstrueux ici. Des choix excessivement osés avec une grosse patte personnelle, un travail sur la lumière et des plans à travelling horizontaux, le réalisateur nous montre ses gammes et on prend un réel plaisir, comme cette fameuse scène où Fred dirige les vaches (ce qui ont vu le film comprendront à quelle scène je vais référence), sûrement la meilleure du film. Bravo monsieur Sorrentino.
La musique :
 
Le personnage de Fred étant un chef d’orchestre, on s’attend à trouver un récital de musique classique. Alors, certes, on trouve beaucoup de musique lyrique, qui est partie intégrante de la culture italienne, mais on y trouve aussi des musiques modernes, ce qui nous donne une bande originale hétérogène, surprenante et magique.
Et au final ?
 
Youth s’impose à mes yeux comme l’un des grands films de cette année, et qui aurait probablement gagné la Palme s’il avait été réalisé durant une année moins qualitative. C’est une formidable aventure humaine qui nous donne simplement envie de profiter de notre famille, de nos souvenirs et de la vie tout court. Un traitement formidable, et je ne peux qu’applaudir le film et vous le recommandez chaleureusement.

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