We live in time est une des plus grosses attentes de ce début d’année. Une production A24, un casting attirant, une bande annonce à crever le cœur et un scénario basique mais efficace. Tous les ingrédients sont là pour attirer le public dans les salles. Mais qu’en est-il réellement de ce film à l’allure destructrice ?

We live in time, ou L’amour au présent, raconte une banale histoire d’amour entre Almut (jouée par Florence Pugh) et Tobias (joué par Andrew Garfield). Malheureusement, la vie ne les épargne pas : Almut est touchée par une récidive d’un cancer qu’elle a combattu quelques années plus tôt.

un scénario irrégulier et déséquilibré

Avec John Crowley aux commandes, qui nous avait ému avec sa réalisation Brooklyn, cette proposition avait tout pour intriguer. Mais ce n’est pas suffisant pour conquérir. Si ce long métrage nous offre une proposition intéressante dans sa forme, il manque cruellement de fond. Nous ressortons de ce visionnage avec le sentiment d’avoir regardé une énième rom-com insignifiante. En mêlant des scènes du passé et du présent, le film aurait pu, tout comme un Alabama Monroe, remuer et secouer les émotions en jouant avec le montage. Toutefois, le scénario manque d’un développement pertinent et réaliste, et subit donc un décalage avec la sincérité de sa mise en scène.

Almut, jeune femme indépendante, féministe et confiante, fait la rencontre accidentelle de Tobias, jeune homme plein d’énergie et qui sort d’un divorce. Les deux tombent amoureux. S’amorce ainsi une histoire d’amour, les encourageant à oublier leurs principes. On nous montre la représentation d’un homme qui ferait tout pour sa conjointe. Un idéal devant lequel nous nous extasions toutes, qui au final met la pression à sa partenaire. Almut, elle, ne veut pas suivre les codes hétéronormés, va mentir à son compagnon et vivre égoïstement. Un personnage assez cliché qui fait lever les yeux au ciel.

© Peter Mountain / Studiocanal GmbH
© Peter Mountain / Studiocanal GmbH

un film sur le cancer...ou presque

En résulte un mélange irrégulier, puisque le personnage de Tobias est effacé au détriment de celui d’Almut. On vit leur histoire à travers elle, en oubliant totalement sa vie à lui et son passé. La balance fléchit et leur vie de couple est donc bouleversée. Leur enfant, lui, est à peine montré. Drôle de choix scénaristique, quand on sait que ce qu’ils subissent impacte tous les membres d’une famille dans la vie réelle.

Nous voilà donc désormais avec une irrégularité dans le scénario, en plus du décalage avec la mise en scène. Mais vient alors s’ajouter l’action au scénario : Almut rechute d’un cancer et doit prendre une décision importante pour sa vie personnelle et professionnelle. Joyeuse nouvelle ! Un cancer n’empêche visiblement pas de vivre sa vie normalement, ne fait pas tomber les cheveux puisque même si elle se rase, elle garde 1 ou 2 cm sur la tête, vomit seulement quelque fois et saigne du nez. Un film en partie sur le cancer donc, mais qui manque de réalisme sur cette maladie.

L’amour au présent soi-disant, qui se précipite pourtant dans la suite de son acheminement. Sans réel développement des personnages et de l’histoire et avec un creux dense dans la véracité de ses propos. C’est donc un film pauvre et sans originalité qui vient ouvrir le début de cette nouvelle année cinématographique.

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